L’équipe montréalaise a connu une performance inégale. Elle s’est inclinée dans un quatrième match consécutif, dimanche, au Minnesota. Le score final : 3-2 en tirs de barrage. Sauf que, comme l’a dit Maureen Murphy après le duel, « ç’aurait facilement pu être 6-2 ».

Murphy soulignait à ce moment le travail de sa gardienne, Elaine Chuli, en deuxième période, moment du match où Montréal a connu des moments difficiles. Chuli a reçu 36 tirs dans la défaite. Les Montréalaises, de leur côté, ont tiré 23 fois au filet.

« Je pense que nous devons faire un meilleur travail pour bloquer des tirs, et je m’inclus là-dedans. Chuli nous a vraiment gardées dans le match », a noté Murphy, autrice d’un but et d’une mention d’aide dans la défaite, par visioconférence après la rencontre.

Le nœud du problème, c’est que Montréal a joué un match en montagnes russes. La troupe de Kori Cheverie a commencé la rencontre avec aplomb, inscrivant deux buts en six minutes, gracieuseté de Kati Tabin et de Murphy.

C’est ensuite que l’adjectif « inégal » entre en scène.

En milieu de période, Kristin O’Neill a été chassée pour avoir fait trébucher. Si la troupe du Minnesota n’a pas marqué pendant cet avantage numérique, elle en a profité pour prendre le contrôle du match. Montréal n’a plus tiré au but dans la période.

Le Minnesota a maintenu le rythme au deuxième tiers, jusqu’à inscrire deux buts en 24 secondes pour égaliser la marque. Les deux buts ont été marqués sur des tirs de la pointe. Le Minnesota a compté de la même façon une troisième fois en milieu d’engagement, avant que le but soit refusé en raison d’une déviation trop haute.

Au troisième tiers, l’équipe montréalaise est apparue comme redynamisée. En prolongation, elle a été dominante, sans réussir à marquer.

« J’ai aimé l’instinct du tueur que nous avions au début du match, de dire Cheverie. Je n’ai pas aimé notre réponse ensuite. […] [En troisième période], nous avons suivi le plan de match. Nous avons tendance à nous en éloigner quand nous avons une avance de quelques buts. »

Même constat du côté de Murphy : « Je pense que ce qui nous a amenées du succès dans la première période, c’est de garder les choses simples, de suivre le plan de match. En deuxième période, nous nous sommes éloignées de ça. Nous faisions des présences plus longues, nous ne prenions pas soin de la rondelle. »

Avant le 8 mars, Montréal cumulait 10 victoires en 15 parties. L’équipe connaissait quelques performances en dents de scie, mais arrivait la plupart du temps à s’en tirer. Depuis quelques matchs, elle a dû composer avec l’absence de sa meilleure attaquante, Marie-Philip Poulin, blessée au bas du corps.

C’est certain que c’est un ajustement parce qu’elle joue tellement un grand rôle pour nous. Mais je pense qu’elle dirait qu’elle a confiance en nous pour faire le travail.

Maureen Murphy

« Les séries arrivent et les équipes veulent sécuriser une place en séries, a noté Gabrielle David. On a été au top à un moment donné. Ça va être à nous de pousser et de continuer notre travail du début d’année pour arriver en force si on fait les séries. »

Rapide

Cette rencontre était la première d’Amanda Boulier dans l’uniforme montréalais. Acquise lundi, la défenseure n’a pas mis de temps à gagner la confiance de son entraîneuse ; elle a passé 24 minutes sur la patinoire avec sa partenaire, Mariah Keopple. Elle a également été utilisée en prolongation.

Boulier amène une stabilité évidente à la défense. Après le match, Cheverie et David ont toutes deux utilisé le même mot pour la décrire : « rapide ».

« J’ai vraiment aimé son match aujourd’hui, a lancé Cheverie. Nous l’avons fait jouer pas mal. Elle prend des décisions rapides. Elle est rapide pour aller chercher la rondelle. Il y a un aspect courage dans son jeu. Je pense qu’elle nous donne une opportunité de freiner les attaques adverses. »

« Elle est très rapide, a évoqué David. Elle bouge la rondelle rapidement, donc ça nous aide en transition. Elle sait bien placer les rondelles au but. »

Pause internationale

Avec le Championnat du monde féminin qui a lieu du 9 au 20 avril à Utica, l’équipe montréalaise, comme toutes les autres formations de la Ligue professionnelle de hockey féminin, ne disputera pas de matchs pendant un mois. Montréal doit jouer son prochain duel le 19 avril, à Verdun.

« Ce n’est pas l’idéal, mais je pense que ce sera un bon moment pour nous regrouper, a dit David. Il faut rester présentes physiquement et mentalement, parce qu’après ça, il reste quelques matchs et ce sont les séries. Nous devons trouver une façon pour ne pas trop relaxer. »

Montréal n’a en effet plus que cinq rencontres à disputer avant la fin de cette première saison historique, une contre chaque équipe. Elle occupe présentement le troisième rang au classement, avec cinq points de retard sur Toronto et quatre sur le Minnesota. Ottawa a quatre points de retard sur Montréal. Autrement dit, rien n’est joué.

« En tant qu’équipe, collectivement, nous savons qu’éventuellement, ça doit fonctionner, mais je pense que personne n’est nerveux de la façon dont ça se passe présentement », assure Murphy.