« Nous n’avons pas exécuté ce que nous voulions exécuter ce soir, mais au bout de la ligne, nous avons nos trois points. » Ces mots de Kori Cheverie résument adéquatement la victoire de l’équipe montréalaise, mercredi soir, à Bridgeport.

La troupe de Cheverie a joué avec le feu et n’a pas disputé son meilleur match, mais elle s’est assurée d’ajouter trois points à sa fiche, mercredi, en ayant le dessus au compte de 4-3 contre la formation new-yorkaise, devant un Total Mortgage Arena quasi vide.

Cette victoire, la quatrième de Montréal à ses cinq dernières rencontres, lui permet de creuser son avance au premier rang de la LPHF. Elle a maintenant trois points de plus que le Minnesota, avec un match de plus à disputer.

« Il y a des choses que nous avons aimées et d’autres que nous n’avons pas exécutées, a indiqué Cheverie sans s’avancer davantage. Au bout du compte, il faut garder les points positifs parce que nous jouons trois matchs en quelques jours.

« Les points t’amènent en séries. Nous savons que nous n’avons pas joué notre meilleur match, mais nous devons accepter de célébrer les trois points pour ce soir, puis de penser au prochain match. »

Parmi les « points positifs », justement, il y a la contribution offensive de 9 attaquantes sur 12.

Il y a quelques matchs à peine, Marie-Philip Poulin et Laura Stacey étaient les deux seules joueuses du clan montréalais à avoir inscrit plus de deux buts. Quand les deux olympiennes ne marquaient pas, on se demandait qui le ferait. La tendance a changé au cours des dernières semaines.

Si Stacey et Poulin demeurent celles qui tirent le plus vers le filet – la première a tiré six fois et la seconde, quatre fois, mercredi –, les joueuses sont plus nombreuses à apporter leur contribution au chapitre des buts. Si on inclut le match de mercredi, 11 des 13 derniers buts de l’équipe ont été inscrits par d’autres joueuses que le duo Poulin-Stacey, dont 10 par des attaquantes.

PHOTO FRANK FRANKLIN II, ASSOCIATED PRESS

Jillian Dempsey (14)

Mercredi, Montréal s’est donné une confortable avance de 3-0 en première période. Jillian Dempsey, dont il s’agissait du premier but cette saison, Sarah Bujold et Gabrielle David ont toutes trois fait scintiller la lumière rouge en l’espace de 10 minutes.

« Ça fait du bien d’être capable de contribuer et de mettre la rondelle au filet », a lâché Dempsey après le match.

« Je pense que notre profondeur est la force de notre équipe, a dit Cheverie. C’est une chose que nous avons vue toute la saison. Ce soir, plusieurs joueuses différentes ont marqué, ce qui est bien. Je suis heureuse de ça, c’est certain. »

« L’effort est là à chaque partie, a pour sa part souligné Marie-Philip Poulin. […] Ce n’était qu’une question de temps avant que ces filles-là embarquent sur la feuille de pointage. »

L’équipe a joué avec le feu par la suite, laissant New York inscrire deux buts en avantage numérique en fin de première période et en fin de troisième période. Poulin – eh oui ! – s’est chargée d’inscrire un quatrième but en troisième période, en acceptant une passe parfaite de Stacey – eh oui ! (bis) – dans l’enclave. La Québécoise a ainsi rejoint Alex Carpenter au sommet des pointeuses avec 17 points.

Dans la colonne des choses à peaufiner…

L’avantage numérique, voilà un problème qui perdure depuis le début de la saison dans le clan montréalais. Mercredi, la troupe de Cheverie a eu six occasions en surnombre, sans jamais arriver à trouver le fond du filet. Ça, c’est 12 minutes avec une joueuse en plus sans marquer. On pourrait même presque dire sans menacer, parce que les Montréalaises se sont montrées peu dangereuses dans ces situations. À l’inverse, les New-Yorkaises ont inscrit trois buts en avantage numérique…

Montréal n’a donc enfilé que quatre buts en 51 supériorités numériques (7,8 %) cette saison. C’est peu. Très peu. Trop peu. Parce que même si l’équipe trône au sommet du circuit actuellement, une incapacité à marquer en de telles situations pourrait s’avérer coûteuse en séries éliminatoires.

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Ann-Renée Desbiens (35) arrête la rondelle devant Elizabeth Giguère (18), de New York.

Cheverie, qui a pris l’habitude de ne pas s’éterniser sur le sujet en conférence de presse d’après-match, a assuré que le problème n’est pas lié à un manque de confiance de ses joueuses. « Je pense que nos deux unités spéciales n’étaient pas bonnes ce soir et les joueuses le savent », a-t-elle simplement formulé.

Marie-Philip Poulin, de son côté, s’est montrée un peu plus bavarde.

« Je pense que nous devons avoir un plus grand sentiment d’urgence sur l’avantage numérique. Nous avons toutes ces chances, nous devons en profiter. Je pense que nous les tenons pour acquises en tant que groupe.

« Nous devons être meilleures au prochain match parce que ce sont des moments très importants dans un match. Quand nous avons un avantage numérique, nous devons marquer et nous ne l’avons pas fait ce soir. Nous avons conscience de ça. »

Tôt ou tard, le problème devra être résolu.

Toujours est-il que, pour l’instant, l’équipe gagne, alors ça va. Mais il n’est pas question pour les joueuses de s’asseoir sur leurs lauriers.

« On sait que c’est une semaine très importante pour le classement, on sait ce qu’il faut faire, a ajouté Poulin. […] C’est à nous de trouver le moyen d’être là pour 60 minutes en tant qu’équipe. On est contentes où on est, mais on n’est pas satisfaites. »