La mi-saison approche à grands pas. Le tiers des clubs de la LNH a d’ailleurs déjà disputé 41 matchs ou plus. Voici cinq équipes surprenantes depuis le début de la saison. Demain, vendredi, les déceptions.

Canucks de Vancouver

Les Canucks ont raté les séries par douze points l’an dernier et le centre numéro un de l’équipe, Elias Pettersson, ne semblait pas pressé cet été de signer une prolongation de contrat. Il y avait beaucoup de pots cassés à réparer par la nouvelle administration, mise en place il y a moins de deux ans. Le capitaine Bo Horvat a été échangé à la date limite des transactions l’an dernier pour un choix de premier tour et le directeur général Patrick Allvin a racheté le monstrueux contrat du défenseur Oliver Ekman-Larsson.

Le gardien Thatcher Demko a retrouvé la forme des beaux jours, l’arrivée du défenseur Filip Hronek, obtenu des Red Wings pour un choix de fin de premier tour, a permis à Quinn Hughes d’avoir le partenaire parfait en défense, Brock Boeser a retrouvé sa touche de marqueur, Pettersson et J. T. Miller connaissent une saison splendide et voilà les Canucks au deuxième rang du classement général avec une fiche de 27-11-3 et la meilleure attaque de la LNH, presque quatre buts par rencontre… avec entraîneur supposément défensif, Rick Tocchet !

Predators de Nashville

PHOTO GEORGE WALKER IV, ASSOCIATED PRESS

Le nouveau directeur général des Predators, Barry Trotz, a procédé à une vente de feu agressive à son arrivée en fin de saison dernière. Mattias Ekholm et Tanner Jeannot ont été échangés pour des choix de premier tour et des espoirs à la date limite des transactions même si, officiellement, Trotz n’était pas encore en poste. Puis cet été, Trotz s’est débarrassé des deux premiers centres (surpayés) du club, Matt Duchene et Ryan Johansen. Il a racheté le contrat du premier et échangé le second à l’Avalanche sans rien obtenir en retour (Alex Galchenyuk est passé aux Predators mais il était à une semaine de son autonomie et on ne l’a pas retenu.

Malgré tout, si les séries commençaient aujourd’hui, Nashville serait qualifié, avec sa fiche de 22-18-1. Avec Ryan O’Reilly, obtenu à un contrat fort raisonnable pour encadrer les jeunes, comme premier centre et Colton Sissons, jamais plus de 30 points en une saison, comme second derrière O’Reilly. Le jeune Juuso Parssinen occupe un poste au sein des deux trios offensifs et Luke Schenn est dans le top 4 défensif. Michael McCarron, l’infâme premier choix du CH en 2013, est désormais un régulier à Nashville. Même le gardien Juuse Saros ne connaît pas une grande saison. Voyons s’ils tiendront le coup jusqu’à la fin. Chapeau à l’entraîneur Andrew Brunette.

Jets de Winnipeg

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Winnipeg semblait à la croisée des chemins l’été dernier. Le gardien Connor Hellebuyck et le centre Mark Scheifele entamaient la dernière année de leur contrat. Pierre-Luc Dubois exigeait un échange et le capitaine déchu Blake Wheeler était libéré. Le directeur général Kevin Cheveldayoff n’a pas cédé à la tentation de reconstruire. Il a offert des prolongations de contrat de huit ans à Hellebuyck et Scheifele même si ceux-ci entamaient leur trentaine et a préféré obtenir du renfort à court terme pour Dubois que de hauts choix au repêchage.

Les Jets ne souffrent pas de la perte de Dubois. Gabriel Vilardi, 24 ans, au cœur de cette transaction, a 18 points en 22 matchs, deux de plus que Dubois à Los Angeles, même si celui-ci a disputé 15 matchs de plus. Les Jets ont la meilleure défense de la Ligue nationale même si, après l’excellent Josh Morrissey, on retrouve Dylan Demelo, Brenden Dillon, Neal Pionk, Dylan Samberg et Nate Schmidt. Le gardien Hellebuyck fait évidemment une différence, mais son auxiliaire, Laurent Brossoit, a des statistiques semblables. Qui voyait les Jets au premier rang du classement général à la mi-saison ?

Bruins de Boston

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Cette fois, il fallait les condamner. Les Bruins, après tout, avaient perdu l’été dernier, leurs deux premiers centres, le désormais légendaire Patrice Bergeron, et David Krejci. On comptait sur Pavel Zacha, un ailier la saison précédente, et Charlie Coyle, un troisième centre, pour les remplacer. Boston ne s’est pas affaissé. Les Bruins occupent le quatrième rang du classement général avec une fiche de 24-8-8. On s’est même permis le luxe de renvoyer Zacha à l’aile puisque Morgan Geekie, embauché pour un salaire plutôt modeste de 2 millions par saison pour deux ans (selon les standards de la LNH), jamais plus de 28 points dans une saison, fait le travail au centre du deuxième trio.

En l’absence de Brandon Carlo et Derek Forbort, blessés, Mason Lohrei et Parker Wotherspoon, plutôt méconnus, ont été promus au sein du top 4. Mais la formule des Bruins fonctionne, peu importe l’identité des joueurs. Ils sont sixièmes dans la LNH au chapitre des buts accordés et les gardiens Linus Ullmark et Jeremy Swayman font le travail, appuyés par une défense de zone efficace. Boston a cependant remporté un seul de ses quatre derniers matchs, mais amassé au moins un point dans deux de ses trois défaites.

Flyers de Philadelphie

PHOTO MATT SLOCUM, ASSOCIATED PRESS

En remportant leur match en tir de barrage contre le Canadien mercredi, les Flyers ont maintenu leur troisième place dans la section métropolitaine, quatre points devant les Devils du New Jersey, dernier club exclu des séries, mais trois matchs de moins à disputer. Les Flyers sont pourtant résolument en reconstruction. Ils ont échangé leur défenseur numéro un de l’an dernier, Ivan Provorov, pour un choix de premier tour, et liquidé Kevin Hayes et Tony DeAngelo, deux indésirables sous le rugueux entraîneur John Tortorella.

Le DG Daniel Brière a joué de chance dans un dossier l’été dernier : il avait échangé le décevant Travis Sanheim, 27 ans, aux Blues de St. Louis pour le vétéran Torey Krug, 32 ans, mais celui-ci a fait avorter la transaction en invoquant sa clause de non-échange. Sanheim a-t-il été fouetté par cette nouvelle ? Il a relancé sa carrière et occupe le poste de défenseur numéro un des Flyers cette saison. Le retour en santé de Sean Couturier apporte aussi de la stabilité.

Les Flyers n’ont toutefois pas une formation à faire frémir, avec Morgan Frost pour deuxième centre et Scott Laughton derrière lui, mais l’entraîneur John Tortorella tire le maximum de chacun et a établi une structure défensive solide. Philadelphie est d’ailleurs septième au chapitre des buts accordés par match dans la Ligue. Ils maintiennent une surprenante fiche de 21-14-6 malgré le pire rendement en supériorité numérique, mais avaient remporté seulement deux de leurs neuf rencontres précédentes avant d’affronter le CH mercredi. Voyons s’ils tiendront le coup.

Logan Mailloux au match des étoiles

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Logan Mailloux

Après un départ en dents de scie dans la Ligue américaine, le défenseur Logan Mailloux s’est replacé ces dernières semaines, au point où il représentera le Rocket de Laval au match des étoiles, à seulement 20 ans.

Ce choix de fin de premier tour en 2021 a amassé dix points à ses douze dernières rencontres à Laval, avec une fiche de +5. Il avait obtenu dix points à ses 21 premières rencontres et une fiche de -12.

L’arrivée d’Arber Xhekaj, son partenaire au sein du premier duo, a contribué à la transformation du jeune homme, non seulement au chapitre offensif, mais aussi, surtout, défensif, mais il y a plus. Ses coéquipiers ont dû le rappeler à l’ordre, nous révèle Nicholas Cloutier, de TVA Sports.

« La maturité n’y était pas en début de saison, les gars s’en sont pris à lui une couple de fois, confie l’entraîneur Jean-François Houle dans l’article de notre confrère. Ça te réveille comme joueur. Ils ont coupé ses lacets à un moment donné parce qu’il était tout le temps en retard. Il a eu la leçon. Ça démontre qu’un jeune doit prendre sa place et respecter les règlements. Sa maturité a vraiment pris une coche. »