1– Corps
Comme dans : bas du, haut du
En 2023, deux joueurs réguliers du Canadien n’ont raté aucune rencontre en raison de blessures : Nick Suzuki et Samuel Montembeault. Fin de la liste. Tout le monde, à un moment ou un autre, s’est blessé, que ce soit au « bas du corps » ou au « haut du corps », parfois même les deux, comme ç’a été le cas pour Joel Edmundson en janvier dernier, dont la douleur a voyagé du bas vers le haut entre la fin d’un match et le lendemain matin. Il était finalement blessé au dos. On aurait volontiers voulu savoir comment le dos a pu être confondu avec le « bas du corps », mais un coup de balai chez le personnel médical des dernières années a complexifié le suivi de ce dossier. Fait amusant, ou pas : l’achalandage à l’infirmerie n’a pas diminué depuis octobre.
2– Chaise
Comme dans : la bonne, la mauvaise
Après un rodage léger l’hiver et le printemps derniers, la chaise est sans conteste devenue LE mot-clé du dernier camp d’entraînement. Martin St-Louis l’a utilisé quotidiennement pour exemplifier la compétition interne au camp. Il a atteint son sommet le 20 septembre : « Tu veux toujours aller chercher la meilleure chaise possible. Mais tu dois rester réaliste aussi et tu dois savoir qui sont les joueurs assis dans des chaises devant toi. Tu dois prendre une chaise et jouer le rôle de cette chaise-là. Mais toujours en essayant de monter de chaise. Tu dois comprendre le rôle que l’entraîneur cherche à te donner. Il ne faut pas avoir peur de voler une chaise, même si tu es un gars de la Ligue américaine. Il y a toujours des chaises qui se volent. » Comme le dit le même St-Louis dans sa publicité d’Hydro-Québec : des questions ?
3– Croissance
Comme dans : l’année de la
L’état-major du Tricolore s’était manifestement prêté à une séance de tempête d’idées avant le tournoi de golf annuel de l’organisation, en septembre. Le thème principal qui en est sorti : la croissance, ou « growth », en anglais. Jeff Gorton, vice-président aux opérations hockey du club, l’a lancé tout de go et l’a répété à quelques reprises, imité ensuite par le directeur général Kent Hughes puis par Martin St-Louis. À l’évidence, on préférait ce mot à « celui qui commence par un P » (voir la capsule suivante). Jusqu’ici cette saison, c’est Juraj Slafkovsky qui apparaît comme le premier de classe au département de la croissance. Certains diront que c’est notamment parce qu’il partait de très, très loin. Mais nous n’irons pas là.
4– Séries
Comme dans : éliminatoires, ou le mot qu’il ne faut pas prononcer
Après avoir discouru sur la croissance, le même Jeff Gorton a prévenu qu’il ne soufflerait pas le « mot qui commence par un P », comme « playoffs », ou séries en français – qu’elles soient éliminatoires ou du détail, selon vos goûts. Ça donnait une drôle d’ambiance à ce coup de départ de la saison 2023-2024, mais au fond, mieux valait ne pas promettre ce qu’on risquait fort de ne pas pouvoir livrer. Quand on y pense, la croissance, c’est plus commode.
5– Processus
Comme dans : avant le résultat
Respecter le processus, garder en tête le processus, mettre l’accent sur le processus… Tous les prétextes sont bons pour s’appuyer sur ce concept fourre-tout qui désigne, finalement, le travail investi pour arriver à un résultat. Conséquemment, les joueurs et leurs entraîneurs tendent à s’y référer souvent quand une équipe ne signe que 20 victoires en temps réglementaire pendant une année complète.
6– Reinbacher
Comme dans : David
Au terme d’une deuxième saison de misère de suite, le Canadien a obtenu un choix élevé au repêchage. Il n’en fallait pas plus pour relancer la surenchère des spéculations. Beaucoup de partisans rêvaient du Russe Matvei Michkov – le gestionnaire d’un site vaseux s’est même filmé en pleine crise de nerfs en direct de Nashville. S’exprimant au cinquième rang, la direction du club a plutôt sélectionné David Reinbacher. Parions que Carey Price n’oubliera plus jamais le nom du défenseur autrichien, après avoir complètement figé sur la scène au moment d’annoncer le choix du CH.
Regardez Carey Price trébucher au moment d’annoncer la sélection du Canadien7– Désavantage
Comme dans : numérique
Tombée de confettis et cinq-en-haut : le Canadien a fini au premier rang d’une catégorie statistique. Oh ! pardon, nous avons encore regardé le classement à l’envers. Reprenons : le CH a terminé au 32e et dernier rang de la LNH, pour l’ensemble de l’année 2023, en désavantage numérique. Avec un famélique taux de succès de 71,9 % à trois matchs du fil d’arrivée, la Flanelle remportera ce titre par une marge appréciable. Sur une note positive, ça ne peut que remonter en 2024.
8– Constance
Comme dans : celle que l’on cherche
Selon le moteur de recherche Eureka, « constance » et « Martin St-Louis » se sont retrouvés dans le même texte à 54 reprises en 2023 dans La Presse et Le Journal de Montréal. Et ce n’est probablement que la pointe de l’iceberg. Le thème de la constance est omniprésent dans le quotidien du Tricolore. Et on peut comprendre pourquoi il la recherche autant : depuis le 1er janvier dernier, l’équipe a aligné au moins deux victoires consécutives à seulement neuf reprises. Ce n’est pas que le CH est incapable de connaître du succès. Seulement, quand ça se produit, ça ne dure pas longtemps.
9– Ménage
Comme dans : à trois
Rien de coquin ici. Juste trois gardiens de but qui jouent chacun leur tour, ou presque, depuis le début de la présente saison. Une fois passée la commotion des débuts, tout le monde semble s’être rallié à l’idée que le carrousel serait en place pour un bon moment. D’ici à ce que ça change, Samuel Montembeault, Jake Allen et Cayden Primeau semblent avoir fait la paix avec le fait de jouer en rotation, encore que Montembeault a joué plus souvent au cours des dernières semaines. Les grandes gagnantes de l’exercice ? Toutes les conversations s’amorçant par « qui goale ce soir ? ».
10– Poudre
Comme dans : bleu
Le chandail « reverse rétro » est né à l’automne 2022, mais c’est au début de l’année 2023 que les joueurs du Canadien ont disputé le plus de rencontres en bleu poudre. Leur fiche dans ces circonstances : 1-6-1. La tendance n’a pas échappé à Martin St-Louis qui, après le dernier de ces matchs, n’a pas mâché ses mots. « C’est une franchise historique, a-t-il dit. Il y a probablement des gars qui ont porté ce chandail il y a 50 ans, en rouge et blanc, et qui nous regardent d’en haut en se disant : Qu’est-ce que vous faites en bleu ? » On se pose la même question en voyant que l’organisation a gardé en vie la mascotte Metal, une idée qui n’aurait jamais dû sortir de l’échange de courriels dans lequel elle est née.