Les Penguins ont perdu un match important, mercredi à Tampa Bay. Ils se retrouvent désormais à trois points des Maple Leafs de Toronto, dernier club exclu des séries, avec trois matchs de moins à disputer. Ils se retrouvent aussi un point derrière les Capitals, mais ceux-ci ont aussi trois matchs en main. Pittsburgh a une fiche identique à celle du Canadien, pourtant en reconstruction…

La direction de l’équipe doit enlever ses lunettes roses et se poser une question douloureuse : si les Penguins de Pittsburgh sont écartés de la course aux séries à quelques semaines de la date limite des transactions, ose-t-on enfin entamer une vague de rajeunissement ?

Même s’ils n’ont pas franchi le premier tour éliminatoire depuis 2018, ils n’ont jamais osé le faire. Ils en avaient une chance il y a deux ans, à l’approche de l’autonomie complète de Kris Letang et Evgeni Malkin, mais ils ont préféré accorder un contrat de six ans à 6,1 millions par saison à Letang, à 35 ans, et de quatre ans à Malkin, 36 ans, à un salaire annuel identique. Non seulement n’ont-ils pas franchi le premier tour, mais ils ont raté les séries pour la première fois depuis 2007.

On aurait dû commencer à voir clair à compter de ce moment. Mais renoncer à une dernière tentative de gagner avec l’un des meilleurs joueurs de l’histoire, Sidney Crosby, demande beaucoup de courage. Le nouveau président des Penguins, Kyle Dubas, n’en a pas manqué : il n’aurait pas été embauché s’il n’avait pas embrassé le plan des propriétaires.

Dubas a donc continué à miser sur son noyau et fait mille contorsions comptables pour acquérir Erik Karlsson, 33 ans, des Sharks. Si le repêchage avait lieu aujourd’hui, San Jose repêcherait au 12e rang avec le choix des Penguins.

Pittsburgh est vieux, Pittsburgh est lent. Et certains osent blâmer le pauvre entraîneur Mike Sullivan, coincé avec les joueurs qu’il a sous la main. Parmi les neuf attaquants les mieux payés des Penguins, un seul, Jake Guentzel, a moins de 30 ans. Il en a 29.

Les Penguins sont pris à leur propre piège. La plupart des équipes de tête sont déjà coincées par le plafond. Qui pourra se permettre l’acquisition d’Evgeni Malkin, 38 ans l’été prochain, quatre points à ses onze derniers matchs, sous contrat pour deux autres saisons ? De Letang, dont l’entente sera valide pour quatre autres années après celle-ci ? De Karlsson et son salaire annuel de 10 millions pour trois autres saisons ?

On en arrive à Jake Guentzel, le meilleur compteur du club, 29 points en 25 matchs, après des saisons de 40 et 36 buts, joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. Il pourrait aisément rapporter un choix de premier tour et un espoir de premier plan.

Puis il y a Sidney Crosby, 27 points, dont 15 buts, en 25 matchs, encore parmi l’élite de la LNH à 36 ans même s’il ne produit pas comme à ses grandes années. Crosby deviendra joueur autonome sans compensation à la fin de la saison 2024-2025. Mais ils n’oseront jamais l’échanger.

Regardez les Sharks et les Blackhawks depuis deux ans. Les Penguins entreront dans ce territoire aride sous peu. À la différence que leur banque d’espoirs sera encore plus mince que ne l’étaient celles de San Jose et Chicago quand ils ont entrepris leur reconstruction.

Kuznetsov dit avoir saisi le message

PHOTO CHARLES LECLAIRE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Evgeni Malkin et Evgeni Kuznetsov (à droite)

Le nouvel entraîneur des Capitals de Washington, Spencer Carbery, impressionne à sa première chance de diriger un club de la LNH. Les Capitals ont une fiche de 12-8-2 malgré la perte d’éléments importants ces dernières saisons et un noyau vieillissant.

Ce club offensif de réputation vient au 13e rang de la LNH pour les buts accordés par match et parvient à gagner avec régularité avec la pire attaque après celle des Sharks de San Jose avec seulement 2,31 buts marqués par match en moyenne.

Carbery ne craint pas les décisions corsées et il a rayé sa vedette Evgeni Kuznetsov de sa formation lundi. Les Capitals ont été démolis 6-0 par les Coyotes de l’Arizona, mais l’entraîneur a vu un Kuznetsov engagé à l’entraînement le lendemain.

Kuznetsov avait demandé un échange l’an dernier parce qu’il était à couteaux tirés avec le prédécesseur de Carbery, Peter Laviolette, dit-on. Il semble avoir des sentiments nettement plus favorables à l’égard de son nouvel entraîneur. « Je l’aime tellement, il essaie de m’aider et d’aider l’équipe, mais je ne suis pas à la hauteur, a confié le Russe aux journalistes. Mais on a un match demain (jeudi) et je dois répondre. »

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