Samuel Montembeault veut rester « terre à terre », malgré la belle prolongation de contrat que lui a accordée le Canadien. Il ne veut pas que sa vie change, malgré les 9,5 millions de dollars étalés sur trois ans qu’il obtiendra d’ici 2027.

« Mon conseiller financier va me dire la même chose, de ne pas virer fou avec ça ! », a lancé en riant le gardien du Tricolore, samedi matin au Centre Bell, avant le match des siens face aux Red Wings.

« Mais ça fait du bien, convient le natif de Bécancour. On regarde peut-être pour s’acheter un terrain à Trois-Rivières, donc ça va aider pour ça. »

Montembeault « aime beaucoup ça », jouer à Montréal. Et pourtant, on connaît les difficultés que peut rencontrer un gardien québécois sous la pression de ce marché bouillant.

Mais lui, il n’en fait cas. Il préfère parler de sa « progression », qui a été constante depuis son acquisition au ballottage, en 2021. Il attribue une partie du mérite aux conseils prodigués par Éric Raymond, entraîneur des gardiens chez le Canadien.

On a une bonne relation, les deux. Il m’a beaucoup aidé à m’améliorer. Mentalement aussi. Plus ça va, plus je gagne de l’expérience dans les matchs.

Samuel Montembeault, au sujet de son entraîneur Éric Raymond

Cette progression, jumelée à sa « constance », a fait partie des raisons pour lesquelles le directeur général Kent Hughes a souhaité poursuivre l’aventure avec son geôlier québécois.

« Si Sam est capable de continuer de la manière dont il est parti cette saison et pour les années futures, on est contents [s’il a atteint] son plafond, a indiqué le DG. Il est au premier rang dans la LNH au chapitre de son efficacité à cinq contre cinq. Il joue super bien. »

La rotation à trois se poursuit

Alors, est-ce que cette marque de confiance envers Montembeault en fait le gardien titulaire du Canadien ?

Selon Kent Hughes, le ménage à trois devant le filet devra se poursuivre encore quelque temps. Mais pas éternellement.

C’est certain qu’on ne gardera pas trois gardiens à Montréal avec un qui ne joue pas.

Kent Hughes, directeur général du Canadien

À ce chapitre, il s’en remet pour l’instant aux décisions de ses entraîneurs. « Et entre-temps, on va évaluer les options que l’on a. »

Pas question pour lui de dévoiler ses cartes, cela dit. « Je ne vais pas divulguer nos plans aux 31 autres équipes de la ligue. »

La réalité, ajoute Hughes, c’est qu’il n’avait pas le choix d’agir : le contrat de Montembeault arrivait à échéance à la fin de cette saison. Le gardien allait donc devenir joueur autonome.

Le directeur général convient que la situation n’est pas la plus simple à gérer pour Jake Allen et Cayden Primeau. Le premier a passé une bonne partie de sa carrière dans la LNH en tant que second, et le contexte actuel « n’est peut-être pas idéal pour lui », estime Hughes.

Quant à Primeau, « ce n’est pas complètement juste pour lui », admet le DG.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Cayden Primeau

« Je lui ai parlé. Je lui ai dit que je sais que ce n’est pas l’idéal. Mais en même temps, tu es dans la LNH. Et on ne sait jamais : quand tu auras ta chance, il faut en profiter. Je dois donner le crédit à Cayden, qui a gardé une bonne attitude dans la chambre. Il est un bon membre de l’équipe. »

« Deux personnalités »

La nouvelle de la prolongation de contrat de Montembeault a fait sourire tous les membres du Canadien interrogés samedi.

« Je ne connaissais pas grand-chose de Sam, a soumis Martin St-Louis. Il a bâti sa game, il a amené de la constance. Il le mérite. Je suis fier de lui. »

Au sujet de la progression du Québécois, Nick Suzuki a un souvenir bien précis.

« Je m’en souviens, c’était à Buffalo. C’était son premier match avec nous. Il avait eu une soirée difficile. »

Vérification faite : la première rencontre de Montembeault dans l’uniforme du CH date du 14 octobre 2021, contre les Sabres, à Buffalo. Une défaite de 5-1.

« Maintenant, il est toujours fiable lorsqu’il prend place dans les buts. On a toute la confiance du monde en lui. Ce contrat me rend vraiment heureux pour lui. Et je sais qu’il est content d’être ici. »

Suzuki s’amuse aussi des « deux personnalités » de « Monty » : « Quand il est titulaire, il prend vie ! Il est vraiment concentré. Et quand il ne l’est pas, il est calme. Il a sa routine. C’est ce qui le rend bon. »