Les gardiens ont le dos large à Edmonton. Ils n’ont pas été très efficaces depuis le début de la saison, mais le Lightning de Tampa Bay a maintenu une fiche de 9-6-5 en l’absence d’Andrei Vasilevskiy, les Maple Leafs de Toronto ont deux fois plus de victoires que de défaites avec Ilya Samsonov et Joseph Woll et les Kings de Los Angeles occupent le sixième rang au classement général de la LNH au chapitre du taux de victoire malgré Cam Talbot devant le filet.

En bref, Stuart Skinner et Jack Campbell ne sont pas les uniques responsables des malheurs des Oilers, désormais à dix points du Kraken de Seattle et de la dernière place donnant accès aux séries, avec trois matchs à disputer, mais aussi à sept points des Ducks d’Anaheim et des Coyotes de l’Arizona, avec seulement un match en main sur eux.

Les Oilers viennent au 21e rang de la LNH au chapitre des buts marqués par match. Ils en comptent à peine plus que le Canadien. Ils marquent trop peu de buts à la suite de jeux de transition et accordent beaucoup trop d’occasions de marquer.

Les Oilers ne seraient pas dans une telle situation s’ils repêchaient et développaient un peu mieux. Depuis Connor McDavid, premier choix au total en 2015, seulement deux joueurs repêchés par l’organisation occupent un poste névralgique au sein de l’équipe, et encore, le gardien Skinner en arrache et Evan Bouchard, malgré un rendement offensif impressionnant, soulève l’ire des fans des Oilers en raison de ses nombreuses bourdes défensives.

Si seulement on avait obtenu des vétérans de qualité pour certains de ces jeunes joueurs, mais ils ont été tellement mauvais qu’on a perdu des espoirs choisis au premier tour, Jesse Puljujarvi et Kailer Yamamoto, sans rien obtenir en retour. Heureusement, on ne remonte pas avant l’ère de McDavid, car Nail Yakupov représenterait un autre bel exemple de faillite.

2016

Les Oilers détiennent le quatrième choix au total. Après Auston Matthews et Patrik Laine, les Blue Jackets de Columbus surprennent le milieu avec le troisième choix en boudant Jesse Puljujarvi au profit de Pierre-Luc Dubois. Voir un directeur général finlandais, Jarmo Kekalainen, avec encore de solides antennes dans son pays natal, passer outre un espoir finlandais aurait pu mettre la puce à l’oreille des Oilers, mais il était probablement trop tard et les performances hallucinantes de Puljujarvi au Championnat mondial junior auraient incité une majorité de recruteurs à repêcher le jeune homme à ce rang.

Après sept saisons difficiles, 112 points en 317 matchs, les Oilers ont échangé Puljujarvi aux Hurricanes pour un compatriote qu’on ne verra probablement jamais dans la LNH. Edmonton aurait-il repêché le défenseur Mikhail Sergachev si Puljujarvi n’avait pas été disponible, comme le laissait entendre la rumeur ? Ou Matthew Tkachuk, repêché au sixième rang par Calgary ? Malgré un choix de début de deuxième tour et trois choix de troisième tour, personne d’autre n’a percé.

2017

Les Oilers repêchent au 22e rang un ailier de petite taille, Kailer Yamamoto, 5 pieds 8 pouces et 153 livres, 99 points, dont 42 buts, en 65 matchs à son année d’admissibilité à Spokane. Yamamoto a connu une première saison prometteuse avec 26 points en 27 rencontres en 2019-2020. Puis les saisons suivantes ont été ponctuées de hauts et de bas. Il a amassé 41 points, dont 20 buts, il y a deux ans, mais on s’en est débarrassé l’été dernier pour libérer de la masse salariale.

Très peu de joueurs choisis après Yamamoto ont connu une grande carrière, à part les deux coups de génie des Stars de Dallas, le gardien Jake Oettinger au 26e rang et l’attaquant Jason Robertson au 39e. Même s’il n’est pas au sommet de son art en ce moment, le gardien Skinner, repêché au troisième tour, a constitué un bon coup. Il a été finaliste au titre de recrue par excellence l’an dernier.

2018

Les avis sont partagés à Edmonton sur le défenseur Evan Bouchard, dixième choix au total. Bouchard constitue un excellent défenseur offensif. Il vient de connaître deux saisons de 40 points ou plus et affiche 18 points en autant de rencontres cette année.

Ses statistiques avancées ne sont pas vilaines, mais à l’œil nu, son positionnement, ses prises de décisions en zone défensive et sa hardiesse dans ses batailles pour la possession de la rondelle sont faibles. Les failles défensives de Bouchard sautaient déjà aux yeux à son année d’admissibilité.

Les Oilers auraient probablement été mieux servis avec Noah Dobson, repêché deux rangs plus loin par les Islanders, ou K’Andre Miller, 22e choix au total par les Rangers.

Le choix de deuxième tour, 40e au total, Ryan McLeod, occupe un rôle marginal à Edmonton, mais très peu de joueurs repêchés après lui ont réussi à s’établir dans la Ligue nationale, si ce n’est Sean Durzi, Philipp Kurashev, Yegor Sharangovich, Jordan Harris et Jack McBain, entre autres.

2019

Le choix du défenseur suédois Philip Broberg au 8e rang a surpris et il fait mal aujourd’hui. À sa troisième saison en Amérique du Nord, Broberg, 22 ans, peine encore à percer la formation. Il a disputé seulement dix matchs, joué en moyenne dix minutes par rencontre et a même disputé des matchs dans la Ligue américaine en début de saison.

Cette cuvée était riche en joueurs de talent au premier tour. Broberg a été préféré à Trevor Zegras, Matthew Boldy, Cam York, Cole Caufield et Alex Newhook, tous établis dans la Ligue nationale. Le choix de deuxième tour, le Québécois Raphaël Lavoie, a suscité de l’espoir pendant un certain temps, sans jamais réussir à percer. On l’a soumis au ballottage en début de saison et aucun club ne l’a réclamé. Il a disputé six matchs à Edmonton récemment avant d’être renvoyé dans les mineures. À la défense des Oilers, très peu de joueurs repêchés après Lavoie ont réussi à s’établir dans la Ligue nationale.

2020

Dylan Holloway serait-il devenu l’attaquant de puissance espéré s’il n’avait pas subi une grave blessure au poignet à la fin de sa carrière avec les Badgers du Wisconsin, où il a amassé 35 points en 23 matchs en compagnie de Cole Caufield ? Ce 14e choix au total a été opéré deux fois pour réparer son poignet fort et malgré une bonne production dans la Ligue américaine ces dernières années, il a seulement 10 points en 65 matchs en carrière à Edmonton. Il n’est pas trop tard à seulement 22 ans, mais Kaiden Guhle, repêché deux rangs plus loin, serait probablement le défenseur numéro un à Edmonton aujourd’hui. Mais donnons aux Oilers le bénéfice du doute dans ce dossier. Ils ont aussi joué de malchance.

2021

Encore trop tôt pour juger. L’attaquant Xavier Bourgeault a amassé 115 points en seulement 72 matchs à ses deux dernières saisons dans les rangs juniors à Shawinigan, mais il a 39 points en 73 rencontres à sa fiche depuis le début de sa carrière dans la Ligue américaine. Repêché un rang après lui, Wyatt Johnson est déjà un leader offensif à Dallas, à seulement 20 ans, mais les équipes paraissent presque toutes mal comparativement aux choix des Stars.

Ken Holland est responsable des choix faits par les Oilers depuis Broberg en 2019. Peu de temps après cette cuvée, il a remplacé Bob Green et Keith Gretzky par son ancien bras droit à Detroit, Tyler Wright. Celui-ci a été congédié l’été dernier peu de temps après l’arrivée d’un nouveau président à Edmonton, Jeff Green.

La citation du jour

On a sauvé cette Ligue. Aujourd’hui (de nouveaux joueurs) arrivent et j’imagine que nous ne sommes plus d’actualité. Mais on l’a sauvée. C’est à eux maintenant de me faire mentir et de prouver que nous ne sommes pas les meilleurs, Sidney Crosby et moi.

Alex Ovechkin, amer pour une raison qu’on ignore, à Rob Rossi, du site theathletic.com.