Le calendrier allégé du Canadien en ce début de saison vient certainement avec ses avantages. Depuis la défaite de mardi, par exemple, l’équipe a pu s’offrir un congé mercredi et des entraînements jeudi et vendredi, ce dernier portant presque exclusivement sur les unités spéciales.

Sauf qu’avec trois longs jours entre les matchs, la trame narrative change moins vite. Ainsi, le fiasco des unités spéciales au dernier match est resté dans l’actualité toute la semaine. En guise de rappel :

  • Le Tricolore a été incapable de marquer en 8 min 14 s d’avantage numérique ;
  • Non seulement il n’a pas marqué, mais il a aussi accordé deux buts au Wild, pendant une même supériorité numérique ;
  • Le Wild a quant à lui profité de plus de 12 minutes en avantage numérique et a inscrit trois buts ;
  • C’est donc dire que malgré un avantage de 2-0 à forces égales, le CH s’est incliné 5-2.

Sachant cela, l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, a livré un vibrant plaidoyer pour ses hommes, samedi matin, à quelques heures du duel contre les Capitals de Washington. Comme s’il sentait qu’il devrait recalibrer le discours.

« Je veux faire attention à mes formulations, a prévenu St-Louis, au terme d’un entraînement très optionnel. L’accent a tellement été mis sur nos unités spéciales ces derniers jours. C’était peut-être un élément négatif pour un match. Mais j’ai eu très peu de questions sur notre jeu à 5 contre 5.

« Vous [les médias] vous concentrez plus sur le négatif, sur ce qui doit être corrigé, et c’est normal. Je comprends, la société est ainsi faite. Dans le dictionnaire, il y a quatre mots négatifs pour chaque mot positif », a-t-il ajouté, une affirmation qui a été impossible à contre-vérifier au moment de publier ces lignes.

St-Louis a ensuite tenté de présenter le jeu de ses unités spéciales sous un jour plus positif. « Contre Chicago, on a écoulé sept pénalités. Contre Toronto, on a marqué deux buts en quatre avantages numériques, mais un des buts a été refusé. Et contre Chicago, on a seulement obtenu deux avantages numériques. Puis, on arrive contre le Minnesota et on accorde deux buts pendant notre avantage numérique, dont un sur un très mauvais bond, et ça nous a mis sur les talons. »

St-Louis n’a pas tort. À 5 contre 5, le Canadien fait belle figure, avec huit buts marqués et un seul accordé. Même aux chances de marquer telles que répertoriées par Natural Stat Trick, le CH montre un bilan positif de +6 (20 chances créées, 14 chances accordées).

« On est très organisés offensivement. En relance, on est une des meilleures équipes de la ligue. Quand on est patients en zone adverse, on est bons », a plaidé St-Louis.

Par contre, la fameuse indiscipline qui en fait tant rager survient elle aussi à 5 contre 5, ce qui est un indicateur en soi. En 126 minutes de jeu dans ces circonstances, le CH a écopé de 16 pénalités mineures, soit une aux huit minutes. C’est évidemment un rythme insoutenable pour les quatuors ensuite chargés de défendre le territoire.

« Douze minutes en désavantage, c’est beaucoup demandé, a reconnu St-Louis. Mais après trois matchs, je ne jette rien par la fenêtre. Ce sont des expériences d’apprentissage pour le groupe. »

J’aime vraiment où on en est. Je ne m’inquiète pas avec les choses à corriger, car on va y travailler.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Armia rappelé, mais laissé de côté

Ce duel contre les Capitals offrira à Justin Barron la chance de disputer son premier match de la saison. La blessure à Kaiden Guhle permet en effet à St-Louis de l’insérer dans l’effectif.

Joel Armia a quant à lui été rappelé du Rocket de Laval, mais devra patienter avant de disputer son premier match de la saison avec le CH. Armia avait été cédé à Laval au terme du camp d’entraînement, après avoir été ignoré par les 31 autres équipes de la LNH au ballottage. L’ailier de 30 ans y a inscrit quatre buts et une passe en quatre matchs.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Joel Armia

Parlant du Rocket, Filip Mesar a quant à lui été cédé aux Rangers de Kitchener, dans la ligue junior de l’Ontario (OHL). Il était quant à lui admissible à un retour dans les rangs juniors, en vertu de ses 19 ans. Le Slovaque, choix de 1er tour (26e au total) du Tricolore en 2022, avait été laissé de côté lors des deux premiers matchs du Rocket. Il a disputé les deux derniers, amassant une passe.

En entrevue avec La Presse la semaine dernière, le directeur général de Kitchener, Mike McKenzie, rappelait que même s’il est admissible à jouer dans la Ligue américaine à 19 ans, en raison de son statut d’Européen repêché au 1er tour, Mesar pouvait encore apprendre dans le junior.

« À 19 ans, les joueurs sont encore jeunes et peuvent se développer physiquement. Filip a beaucoup de talent et il l’a montré l’an dernier. Il est rapide, vif avec la rondelle, talentueux. Mais tous les jeunes ont besoin de développement. C’est rare qu’un joueur de 18, 19 ans va dans le pro et domine », a expliqué McKenzie.

La saison dernière, Mesar a inscrit 51 points (17 buts, 34 passes) en 52 matchs à Kitchener.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Filip Mesar

Avant l’entraînement matinal de samedi, les éclopés Kaiden Guhle et Christian Dvorak se sont exercés avant le reste du groupe. Guhle portait un chandail gris, suggérant qu’il ne peut pas subir de contacts.

Soir de première

Chez les Capitals, le défenseur Hardy Haman Aktell jouera son tout premier match dans la LNH. Ce Suédois de 25 ans, ancien espoir des Predators de Nashville, dispute sa première saison en Amérique du Nord, après trois saisons à Vaxjo.

Les fins observateurs noteront qu’il ne porte pas le patronyme le plus commun pour un Suédois et La Presse a poussé l’enquête pour dénicher l’explication. Son prénom est donc un hommage à Hardy Nilsson, une ancienne vedette du club de Skelleftea. Et le nom Aktell ?

« Mon grand-père s’appelait Andersson, mais il y avait trois autres Andersson dans son immeuble, donc il se retrouvait toujours avec du courrier qui était adressé à ses voisins ! Donc il a changé son nom de famille pour Aktell. »