(Québec) Au terme d’une saison du Canadien dont le thème central a été les blessures, l’approche du camp d’entraînement après un long été réparateur est forcément marquée par une série de mises à jour médicales.

En défense, l’escouade amochée a finalement pansé ses plaies. Ainsi, David Savard, Kaiden Guhle et Jordan Harris, qui ont été forcés de rater les derniers matchs de la saison, se disent tous d’attaque en vue du camp. Les trois étaient d’ailleurs sur la glace, jeudi soir, dans le cadre du ProAm Gagné-Bergeron, évènement caritatif tenu au Centre Vidéotron de Québec.

Savard (genou) a fait l’impasse sur les sept derniers matchs, tandis que Guhle (cheville) a déclaré forfait 16 rencontres avant le fil d’arrivée. On n’a encore jamais su la nature exacte de la blessure au « bas du corps » qu’a subie Harris, mais celle-ci lui a coûté les cinq derniers duels du calendrier, et 13 des 18 derniers.

Après de longues semaines de traitements, l’Américain de 23 ans a recommencé à patiner « il y a deux mois », soit vraisemblablement en juin.

Je ne ressens plus de douleur du tout. C’est un très bon sentiment d’enfin se sentir soi-même.

Jordan Harris

Même s’il faut considérer avec prudence une performance dans un match sans enjeu disputé pour une bonne cause, on notera que son coup de patin ne semblait pas encore aussi fluide qu’à l’habitude, lui dont c’est pourtant l’une des forces.

David Savard semblait lui aussi soulagé d’être enfin guéri. « Mon genou va bien, je me sens de mieux en mieux sur la patinoire, a-t-il dit. Ç’a été un peu plus long recommencer à patiner qu’au cours des autres étés. C’est toujours plate, finir sur une blessure. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

David Savard

Discret comme à son habitude, Kaiden Guhle s’est néanmoins dit « emballé » de bientôt renouer avec l’action, lui qui a été limité à seulement 44 sorties l’an dernier.

Quant à savoir s’il est « à 100 % », « on verra au camp », a-t-il dit, encore qu’il assure avoir retrouvé toute sa force. On comprend de sa réponse que des exercices à haute intensité lui permettront de faire le point réel sur son exécution.

À l’instar du reste de l’équipe, le groupe de défenseurs du Tricolore a traversé une saison misérable en 2022-2023 sur le plan de la santé physique. Seul Johnathan Kovacevic, avec 77 matchs, a dépassé le seuil des 65 rencontres parmi les arrières qui avaient amorcé la campagne à Montréal.

La dernière confirmation qui reste à faire concerne Arber Xhekaj. Celui-ci a été opéré le 1er mars dernier après avoir subi une blessure à l’épaule droite au cours d’un combat. Il était alors prévu qu’il soit prêt pour le camp d’entraînement, mais le club n’a pas fourni de mises à jour depuis. Sa rééducation l’a forcé à rater 29 matchs.

Sans Edmundson

Peu de joueurs du Canadien s’étaient jusqu’ici exprimés par rapport au départ de Joel Edmundson. Le vétéran de 30 ans a été échangé aux Capitals de Washington le 1er juillet dernier, et son départ crée un double effet au sein de la défense du club.

Comme l’a déjà confirmé le directeur général Kent Hughes, plus de minutes de jeu deviendront disponibles pour les jeunes éléments évoluant sur le flanc gauche – Guhle et Harris, évidemment, mais aussi Xhekaj. Or, Edmundson laisse derrière lui un vide évident à combler sur le plan du leadership. Le grand gaillard était constamment cité comme un exemple chez ses collègues, surtout les plus jeunes.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Kaiden Guhle (à l’avant-plan) sera appelé à combler le vide laissé par le départ de son ancien coéquipier Joel Edmundson (à droite).

Il a eu un impact énorme sur notre succès. Il nous manquera, surtout dans le vestiaire. D’autres gars devront se lever. Je lui souhaite la meilleure des chances à Washington.

Kaiden Guhle, au sujet de Joel Edmundson

« Ce sera une grande perte, sur la glace, parce qu’il jouait de grosses minutes, mais aussi à l’extérieur de celle-ci, a abondé Jordan Harris. Il faudra trouver un nouveau gars pour s’occuper de la musique. »

Car oui, Edmundson était le DJ attitré chez le Canadien. Celui qui dictait les écoutes musicales dans le vestiaire, notamment avant les rencontres.

Qui donc pourra s’acquitter de cette tâche névralgique ?

« Nick Suzuki l’a fait quand Eddy a dû manquer des matchs, a souligné Harris. Peut-être bien que ce sera lui. »

Nous tâcherons d’assurer un suivi serré sur ce dossier chaud dès le début de la saison.