Nathan Légaré passait jusque-là un dimanche matin sans histoire. « J’étais au marché aux puces avec ma fiancée, ça a juste adonné comme ça », raconte-t-il. Jusqu’à ce qu’il reçoive un appel d’Erik Heasley.

Qui est Erik Heasley ? C’est le directeur des opérations des filiales des Penguins de Pittsburgh. Autrement dit, pas le genre de gars à appeler des joueurs comme ça, tout bonnement.

Alors quand Légaré a vu son numéro, « un dimanche matin en plein été », il s’est douté de quelque chose. Mais certainement pas qu’en raccrochant, il serait membre de l’organisation du Canadien.

« Je mentirais si je disais que ce n’est pas un mix d’émotions, a admis l’ailier à La Presse, au bout du fil, quelques minutes après l’annonce de la transaction entre le Canadien et les Penguins. Tu laisses derrière des amis, des souvenirs… L’organisation des Penguins a été incroyable pour moi. Ils m’ont repêché, ils m’ont donné ma première chance. C’est un nouveau départ. »

Mais quand j’ai su que c’était Montréal, mon cœur a arrêté de battre ! J’ai grandi en allant voir le Canadien avec mon père. On dirait que je ne le réalise pas.

Nathan Légaré

Légaré ne pensait pas changer d’adresse cet été, malgré le remue-ménage à la tête des opérations hockey des Penguins avec l’arrivée de Kyle Dubas. « Avec le feedback que j’avais eu, je ne m’y attendais pas. Offensivement, je n’ai pas eu la même production que dans le junior. Mais j’ai dû m’adapter pour jouer dans le pro et j’avais bien fini l’année. On a eu des blessures, donc j’ai joué un plus gros rôle.

« Je voyais passer les rumeurs sur Erik Karlsson. Des fois, tu peux penser que tu seras dans les rumeurs. Des journalistes, des fans lancent des noms. Mais ce n’est jamais vrai tant que tu ne reçois pas l’appel. »

« Un marqueur-né »

Croisé à l’Omnium Banque Nationale, le défenseur des Penguins Pierre-Olivier Joseph était enjoué pour son ancien coéquipier à Wilkes-Barre. « C’est un marqueur-né, on a vu dans le junior comment il est dangereux dans l’enclave. Il a son côté physique, de la rapidité et il peut encore en apporter beaucoup », a résumé Joseph.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Pierre-Olivier Joseph

Légaré n’a toutefois jamais répété ses exploits offensifs de 2018-2019, la saison qui a mené à son repêchage. En 68 matchs avec Baie-Comeau, il avait amassé 45 buts et 42 aides. Sa production a chuté d’année en année depuis.

En toute logique, l’athlète de 6 pi et 205 lb se dirigera d’abord à Laval, avec un club-école du Tricolore qui sera méconnaissable tant l’effectif a changé cet été. Sa production offensive a été modeste jusqu’ici dans l’AHL : 16 points à sa première saison, 19 l’an dernier, en 68 matchs, tous passés sur les ailes. « J’ai surtout joué dans les troisième et quatrième trios, et un peu sur le deuxième avantage numérique », détaille-t-il. Il est toujours en attente de disputer un premier match dans la LNH.

Côté logistique, le temps passé avec le Rocket devrait lui faciliter la vie. « C’est drôle à dire, je me suis acheté une maison cet été, pas trop loin de la Place Bell à Laval. J’avais l’intention de la louer à un joueur du Rocket pendant la saison. Finalement, je vais rester dedans ! Je suis encore sur un nuage. Je vais avoir de la misère à dormir cette nuit. »