Transaction à trois équipes Petry de retour avec le CH, Hoffman et Pitlick partent, Karlsson à Pittsburgh

Pour le deuxième été de suite, Kent Hughes s’est chargé d’animer le spectacle dans la LNH. Et pour le deuxième été de suite, ça implique Jeff Petry.

Après les transactions de Mike Matheson et Sean Monahan l’été dernier, Hughes a de nouveau profité de la saison estivale pour remodeler son équipe, cette fois à titre de partenaire des Penguins de Pittsburgh et des Sharks de San Jose afin de faciliter la transaction d’Erik Karlsson.

Hughes a cédé les attaquants Mike Hoffman et Rem Pitlick aux Penguins en retour du défenseur Jeff Petry, du gardien Casey DeSmith, de l’attaquant Nathan Légaré et d’un choix de 2^e tour en 2025.

Petry revient donc – sur papier – à Montréal, mais à 4,688 millions de dollars, puisque les Penguins ont accepté de payer 25 % de son salaire de 6,25 millions. Il reste deux ans à son entente.

On précise « sur papier », car rien n’empêche Hughes de tenter d’échanger de nouveau Petry, maintenant que son contrat est moins onéreux. Le directeur général du Canadien pourrait même retenir une portion supplémentaire de 50 % de son salaire, si bien qu’il pourrait l’échanger à un salaire de 2,3 millions.

Il est en effet pertinent de se demander si Petry aboutira bel et bien à Montréal, car il avait demandé de quitter la ville pour des raisons familiales, souhait qui a été exaucé à l’été 2022 quand il a été échangé contre Matheson.

En 61 matchs avec les Penguins, Petry a amassé 31 points (5 buts, 26 aides) et a montré un différentiel de + 2. L’homme de 35 ans jouait en moyenne 22 minutes par match, le deuxième total chez les défenseurs de l’équipe derrière Kris Letang.

L’arrivée de DeSmith ajoute une couche d’intrigue à la situation du CH devant le filet, puisque l’équipe compte déjà sur Jake Allen et Samuel Montembeault. DeSmith a disputé 38 matchs la saison dernière, à titre de gardien numéro 2 des Penguins. L’Américain de 31 ans – il en aura 32 la semaine prochaine – a montré une fiche de 15-16-4, une moyenne de 3,17 et une efficacité de ,905. Il reste un an à écouler à son contrat, qui compte pour 1,8 million de dollars sous le plafond. Notons qu’à 6 pi, DeSmith est un des plus petits gardiens de la LNH.

Si jamais DeSmith ne déloge pas Allen ou Montembeault, il pourrait toujours être cédé à Laval, mais devrait d’abord passer par le ballottage, tout comme Cayden Primeau.

« C’est une grosse pièce qui s’ajoute à Montréal, un excellent gardien souvent sous-estimé, a indiqué le défenseur des Penguins Pierre-Olivier Joseph, rencontré en marge de l’Omnium Banque Nationale. Je pense qu’il va beaucoup aider la relève avec Sam. Le duo est excellent à Montréal. C’est un travailleur acharné, toujours le premier sur la glace, qui reste longtemps à la fin des entraînements. »

Nathan Légaré, 22 ans, devra visiblement passer par Laval pour commencer. Choix de 3^e tour (74^⁠e au total) en 2019, il n’a toujours pas joué dans la LNH et compte deux ans d’expérience dans la Ligue américaine. Il a inscrit 19 points (8 buts, 11 aides) en 68 matchs la saison dernière.

Quant au choix de 2^e tour en 2025, il faudra attendre deux ans avant de connaître son identité, selon les principes du calendrier grégorien.

Hoffman à San Jose

De son côté, Hoffman a seulement été de passage sur papier à Pittsburgh, puisqu’il a aussitôt été échangé aux Sharks dans la transaction de Karlsson.

Hoffman écoulera en 2023-2024 la dernière année de son contrat, à 4,5 millions de dollars. Il a connu deux saisons relativement semblables à Montréal, soit 15 buts et 20 aides en 2021-2022 et 14 buts et 20 aides la saison dernière. Il a joué 67 matchs dans chacune des deux saisons. Hughes a donc réussi ce qui semblait peu probable : échanger Hoffman sans retenir de salaire. Il a toutefois dû accepter le contrat de Petry.

Pitlick reste quant à lui avec les Penguins. En cinq ans dans les rangs professionnels, il en est déjà à une quatrième organisation.

Le départ de Hoffman et Pitlick viendra atténuer la pression sur la direction du CH, prise avec un surplus d’attaquants.

L’équipe compte maintenant sur 12 attaquants qui détiennent des contrats à un volet en vue de la saison prochaine. À eux s’ajoutent Juraj Slafkovsky et Sean Farrell, qui ont disputé des matchs avec le Tricolore la saison dernière, sans oublier Emil Heineman, qui devrait se battre pour un poste.

En tenant seulement compte des salaires de Petry, DeSmith, Hoffman et Pitlick, Montréal ajoute 888 000 $ à sa masse salariale pour la saison à venir avec cette transaction. Cela dit, en raison du surplus d’attaquants évoqué plus haut, le salaire de Pitlick aurait pu être évacué de l’équation s’il avait été cédé à Laval.

De leur côté, les Penguins greffent à leur formation le gagnant du dernier trophée Norris. Karlsson vient de connaître une saison offensive historique, récoltant 101 points. Il est le premier défenseur depuis Brian Leetch, en 1991-1992, à avoir atteint la centaine, mais il importe de préciser qu’il y est parvenu avec un club qui était largué de la course aux séries au jour du Souvenir.

Les Penguins se soulagent de 3,1 millions de dollars avec cette transaction, notamment parce que les Sharks retiennent 1,5 million du salaire de Karlsson. Par contre, les voici pris avec l’onéreux contrat d’un défenseur qui traîne un lourd bilan médical. Karlsson comptera pour 10 millions de dollars sur la masse salariale des Penguins pour encore quatre ans.

« On ne peut pas être plus content d’ajouter un joueur exceptionnel comme ça, s’est réjoui Joseph. Il apporte une belle énergie. On s’essaie encore pour la Coupe Stanley. Avec les gros joueurs qu’on a, on va faire une poussée. »

Pittsburgh consacrera donc 37 % de sa masse salariale (30,9 millions) à Karlsson, Letang, Sidney Crosby et Evgeni Malkin. À 33 ans, Karlsson est le plus jeune du lot ; Crosby aura 36 ans lundi, Letang a déjà 36 ans et Malkin, 37.

Si ce n’était toujours pas clair, ce l’est désormais : l’avenir des Penguins, c’est aujourd’hui, pas demain.