Dans son rôle d’adjoint au département de la sécurité des joueurs de la LHJMQ, François Beauchemin sera bien placé pour évaluer les effets des règles resserrées contre les bagarres.

Un joueur sera désormais suspendu automatiquement à sa deuxième bagarre de la saison, dès sa première s’il est jugé instigateur du combat. Les modifications, rappelons-le, avaient été applaudies par la classe politique, mais des joueurs interrogés par La Presse la semaine dernière semblaient plutôt tièdes.

Lisez « Bagarres dans la LHJMQ : Un règlement accueilli tièdement »

« Nous, notre travail, c’est de diminuer les coups salauds, les coups de bâton, les doubles-échecs, les coups de poing au visage, a rappelé Beauchemin. En éliminant les bagarres, ce sera peut-être à nous de resserrer la vis pour ces coups-là. »

Un argument souvent présenté par ceux qui défendaient le statu quo – argument régulièrement avancé par Gary Bettman lui-même – veut que les bagarres découragent les coups dangereux et aident donc à prévenir des blessures.

« J’ai hâte de voir. Je m’attends à ce qu’il y ait peut-être un peu plus de coups vicieux. Quand les gars vont avoir trois, quatre, cinq matchs de suspension pour un double-échec dans le dos ou derrière la tête, ils vont peut-être comprendre que ça doit s’éliminer du hockey. »

Il faut évidemment comprendre que malgré les nouvelles règles, les bagarres demeurent possibles. Théoriquement, elles étaient aussi « interdites » quand elles ne valaient qu’une pénalité de cinq minutes ; seulement, la sanction n’était pas assez sévère pour dissuader les joueurs de laisser tomber les gants.

Malgré les nouvelles règles, les arbitres agiront comme avant lorsqu’éclatera un combat. « C’est à leur discrétion. Certains vont rentrer pour séparer les joueurs, d’autres vont les laisser aller. Mais les joueurs devront vivre avec les conséquences », a rappelé Beauchemin.

Une pensée pour Montour

Dans un tout autre ordre d’idées, Beauchemin a regardé la dernière finale de la Coupe Stanley avec un certain intérêt. C’est que son ancien coéquipier Brandon Montour a bien failli mener les Panthers de la Floride aux grands honneurs.

Beauchemin et Montour ont joué ensemble une saison, en 2017-2018, la dernière du Québécois comme joueur, lors du troisième séjour de Beauchemin à Anaheim. À 37 ans, il était donc jumelé à un jeune de 23 ans qui disputait sa première saison complète dans la LNH.

« On savait qu’il avait un talent offensif, mais il a connu une saison extraordinaire », a rappelé Beauchemin.

PHOTO SAM NAVARRO, USA TODAY SPORTS

Brandon Montour (62) lors de la série finale de la Coupe Stanley contre les Golden Knights

Montour a en effet connu une saison phénoménale ; il a amassé 73 points, bon pour le 5rang des défenseurs de la LNH, et ce, même s’il n’avait jamais atteint les 40 points en une saison auparavant. En séries, Montour a ajouté 13 points, dont 8 buts, en 21 sorties.

Un autre ancien défenseur des Ducks, Shea Theodore, portait quant à lui les couleurs des Golden Knights de Vegas. Bref, les palmipèdes ont laissé tout un héritage à la LNH…

L’équipe tente maintenant de reconstruire sa défense. Cette saison, les défenseurs par excellence des trois circuits juniors canadiens, Tristan Luneau, Pavel Mintyukov et Olen Zellweger, sont des choix au repêchage de l’organisation. « L’avenir est entre bonnes mains ! », se réjouit Beauchemin, qui a travaillé trois ans comme entraîneur au développement chez les Ducks au terme de sa carrière.

En bref

Une grosse bague !

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Nicolas Aubé-Kubel et sa bague de la Coupe Stanley gagnée l’an dernier

La réaction d’Anthony Beauvillier, en voyant la bague de la Coupe Stanley de l’Avalanche au doigt de Nicolas Aubé-Kubel, disait tout. « Tab***, la roche ! » À la défense de Beauvillier, le bijou était massif ; pensez à la bague que Délima trouve par hasard dans la boule de quilles de Fred, qui était en fait un cadeau d’Arthur à Bertha, mais on s’écarte. Aubé-Kubel profitait de la tenue de la Classique de golf Beauchemin-Fleury-Beauvillier-Aubé-Kubel pour étrenner sa bague, remportée l’an dernier. La vie a toutefois vite changé pour l’attaquant depuis sa conquête. À l’été 2022, il s’est joint aux Maple Leafs de Toronto comme joueur autonome, mais début novembre, il était soumis au ballottage, où les Capitals de Washington l’ont réclamé. Aubé-Kubel a donc partagé le vestiaire avec notamment Alexander Ovechkin et il a découvert un coéquipier nettement plus sociable que ce qu’il anticipait. « C’est Ovie. Mais il est super simple. Il amène ses enfants à l’aréna, ils s’assoient avec moi et il fait le traducteur. J’ai vraiment été surpris… Étant russe, je pensais qu’il serait plus dans son coin. Mais il est loud dans le vestiaire, il parle beaucoup. C’est un bon leader. »

Pour le cégep de Sorel-Tracy

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

François Beauchemin, Anthony Beauvillier, Marc-André Fleury et Nicolas Aubé-Kubel au Club de golf Sorel-Tracy

La Classique de golf Beauchemin-Fleury-Beauvillier-Aubé-Kubel, nommée ainsi pour les quatre hockeyeurs de la région de Sorel, avait lieu vendredi. Le but de l’évènement était d’amasser des fonds « pour financer différents projets pédagogiques, technologiques et parascolaires au Cégep de Sorel-Tracy », lit-on dans le communiqué.