Nicole Bouchard vient d’obtenir une promotion digne de mention, mais pour elle, ce n’est rien de plus qu’une autre journée au bureau.

Parce qu’à ses yeux, ce titre-là, celui de directrice générale adjointe des Remparts de Québec, elle le portait déjà à bout de bras depuis très longtemps. C’est juste qu’avant, elle faisait tout ça avec un autre titre, celui de directrice des services à l’équipe et des relations médias.

Maintenant, ce sera madame la DG adjointe.

C’est pas mal ça que je faisais déjà ! Patrick [Roy] se plaisait à dire que c’était moi, la vraie DG de l’équipe… alors là, pour moi, c’est seulement le titre qui change.

Nicole Bouchard, directrice générale adjointe des Remparts de Québec, en entrevue téléphonique

Seulement le titre ? Peut-être, mais il y a bel et bien un petit quelque chose d’historique à cette promotion.

Car en devenant DG adjointe chez les Remparts, elle se retrouve du même coup à être la première femme à porter un titre de directrice générale adjointe d’une formation de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, exception faite d’une certaine Claire Saint-Martin-Méthot, qui a hérité de ce titre de manière très brève chez les défunts Pioneers de Plattsburgh, en 1984.

À 61 ans, Nicole Bouchard aurait pu penser à autre chose, mais non, elle a plutôt choisi de continuer à penser au hockey, un monde dans lequel elle avance sans regarder derrière depuis 1981, année où les Nordiques de Québec l’ont embauchée dans un rôle d’adjointe administrative.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Les champions de la Coupe Memorial ont été reçus à l'Assemblée nationale la semaine dernière.

Cette place avec le regretté club de la Ligue nationale, elle a pu la conserver jusqu’au déménagement que l’on sait au Colorado, en 1995, avant de passer brièvement au Canadien et de revenir à Québec, avec les Rafales et puis les Citadelles, en 1999.

Des dossiers à régler, urgents et moins urgents, elle en a vu en masse.

« Au mois de janvier, ça va faire 43 ans que je travaille dans le monde du hockey, ajoute-t-elle. Je suis passée des Nordiques aux Citadelles de Québec, et ensuite aux Remparts avec Patrick [Roy], qui impliquait tout le monde dans son travail et qui me laissait toujours beaucoup de place. Il m’a donné de l’importance avec l’organisation. Il disait que j’étais le DG parce que souvent, après une transaction par exemple, c’était moi qui devais s’occuper du reste !

« C’était la même chose lors de nos négociations de contrats avec les joueurs qui étaient un peu plus récalcitrants… J’embarquais et j’allais rencontrer les familles des joueurs, pour qu’elles sentent que j’allais être là pour encadrer les gars. C’est moi qui allais voir les mamans pour leur parler ! Alors, c’est un peu ça que je dis : j’ai le titre maintenant, mais tout ça, je le faisais déjà auparavant ! »

Nouvelle équipe dans les bureaux

Puisque Patrick Roy est parti en route vers d’autres défis, Nicole Bouchard va travailler avec un autre groupe de dirigeants, qui comprend le nouveau directeur général du club, Simon Gagné. Il y aura de nombreux dossiers importants à régler dans les bureaux des Remparts au cours des prochains jours, y compris celui du prochain entraîneur-chef du club, un poste qui demeure vacant pour le moment.

C’est un peu pour ça aussi que Nicole Bouchard n’a pas tellement le temps de penser au caractère historique de sa nomination : parce qu’elle a tant de choses à faire.

Comme d’habitude.

« Je dois dire que c’est quand même très flatteur que de devenir directrice générale adjointe de façon officielle… une femme qui a ce titre dans le monde du hockey, ça ne court pas les rues. Après toutes ces années, je ne me voyais pas faire autre chose, parce que j’ai encore du plaisir à être ici. Tant mieux si ça peut ouvrir des portes à d’autres femmes… »