(Québec) Patrick Roy a officiellement fait ses adieux aux Remparts de Québec, mardi, lors d’une conférence de presse émotive où le vainqueur de la Coupe Memorial est resté flou sur son avenir.

« Absolument aucun », a laissé tomber Roy lorsque les journalistes lui ont demandé s’il avait eu des contacts avec des équipes de la LNH pour un poste d’entraîneur-chef.

Roy a fait cette déclaration alors que les rumeurs s’emballent autour de son passage derrière le banc des Sénateurs d’Ottawa. Le nouveau propriétaire, Michael Andlauer, est actionnaire minoritaire du Canadien. Il avait passé Roy en entrevue lorsque le CH se cherchait un directeur général l’année dernière.

« Oui, je le connais bien. Quand j’avais fait mon entrevue avec le Canadien, il faisait partie des gens. C’est un chic type. Est-ce qu’il va m’appeler ? Ça, je n’en ai aucune idée », a précisé Roy.

Devant une vingtaine de journalistes et photographes réunis au Centre Vidéotron, Roy et Jacques Tanguay ont annoncé qu’ils quittaient les Remparts, une équipe qu’ils avaient reprise en 1997. La formation, maintenant propriété de Québecor, perd donc ceux qui étaient respectivement entraîneur-chef et directeur général, et président de l’équipe.

« La seule préoccupation que j’ai, c’est de quitter dimanche avec Jacques, aller jouer au golf en Écosse et continuer mon périple en Italie, assure Roy. Après ça, je prendrai le temps de réfléchir. Pour le moment, je n’ai pas le temps d’avoir peur. »

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Jacques Tanguay et Patrick Roy

Roy dit avoir cheminé depuis l’Avalanche

Les rumeurs qui renvoient Roy derrière un banc de la LNH n’ont jamais cessé depuis son départ mouvementé de l’Avalanche du Colorado, en août 2016. Il avait alors choisi de quitter ses postes d’entraîneur-chef et de vice-président aux opérations hockey après trois saisons et une fiche de 130-92-24.

Dans une déclaration au moment de sa démission, il citait des visions divergentes avec l’organisation.

Roy a dit mardi avoir réfléchi à cet épisode et en avoir tiré des leçons. « Aujourd’hui, j’ai comme l’impression que le fait d’avoir été vice-président des opérations hockey mélange les gens, dans le sens où je n’étais pas juste entraîneur-chef, mais aussi vice-président des opérations. »

« J’avais mon mot à dire et c’était une des conditions… Et avec le recul, je réalise qu’essayer d’avoir ce poste-là m’a peut-être nui aujourd’hui pour revenir comme entraîneur-chef dans la Ligue nationale. »

Roy a récemment fait des déclarations similaires à Dave Stubbs, du site NHL.com, des propos qui ont dû se rendre aux oreilles de certaines équipes, on l’imagine.

« C’était une façon pour moi de montrer une certaine humilité, et de démontrer pourquoi je comprenais la raison pour laquelle c’était plus difficile pour moi d’avoir un emploi d’entraîneur-chef », a expliqué Roy mardi.

« Le hockey, c’est ma vie »

Si Roy a quitté le banc de l’Avalanche dans la controverse en 2016, il en va bien autrement de son départ des Remparts. Le contraste était frappant.

« En 2018, j’ai eu le privilège de le sortir d’une brève retraite et de le ramener avec moi, a raconté Tanguay. On s’était fixé un objectif, de faire une dernière ronde ensemble et de tenter d’aller aux grands honneurs. Il y a juste lui qui pouvait faire ça. »

Roy et Tanguay, les deux amis, réfléchissaient depuis quelques mois à leur départ. La victoire de la Coupe Memorial le 4 juin les a décidés.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Patrick Roy et Jacques Tanguay

Ç’a été un tournant dans la réflexion de Roy. « Il n’y a pas de meilleure façon pour moi de boucler la boucle, a-t-il dit. Dans la vie, il faut savoir partir au bon moment. »

Qui remplacera Roy derrière le banc des Remparts ? Les paris sont ouverts. Québecor, qui a acquis l’équipe en 2015 des mains de Tanguay, a préféré ne pas commenter la chose pour laisser toute l’attention au départ des deux hommes.

Mais Roy n’a pas tari d’éloges pour son adjoint Simon Gagné, qui a selon lui « toutes les qualités nécessaires pour très bien réussir avec les Remparts, si jamais c’est le choix des propriétaires ».

Quant à Roy, il admet qu’à 57 ans, il n’a pas encore fait le tour du jardin. « Je pense que quand on est entraîneur, on a toujours le sentiment qu’on peut aider un groupe, on est toujours curieux de voir jusqu’où on peut aller. Est-ce que cette passion-là va toujours exister ? Je pense que oui.

« Quelqu’un m’a déjà dit : le hockey, ce n’est pas ta passion, c’est ta vie, se remémore-t-il. C’est un peu vrai. Le hockey, c’est ma vie. »