Le cas Alex DeBrincat fait jaser à Ottawa depuis quelques jours.

Cet attaquant des Sénateurs acquis à gros prix l’été dernier pourrait quitter la capitale fédérale après une seule saison.

DeBrincat aura droit à une autonomie restreinte à compter du 1er juillet, mais comme son salaire de base s’établissait à 9 millions cet hiver, les Sénateurs devraient lui offrir la même somme pour retenir ses services un an de plus, avant son autonomie complète à compter de 2024.

Les deux clans peuvent aussi négocier une entente à long terme, mais il ne serait pas enclin à le faire, selon le collègue Bruce Garrioch, du quotidien Ottawa Sun.

« S’il veut signer un contrat à long terme, on devrait parvenir à s’entendre comme on l’a toujours fait avec les joueurs qui veulent rester ici, a déclaré le directeur général Pierre Dorion lors de son bilan, mardi. Quand ils ne le veulent pas, on passe à autre chose, on explore l’éventualité d’un échange. »

En acquérant DeBrincat, Dorion a voulu accélérer le processus de reconstruction. Avec l’arrivée imminente de nouveaux propriétaires, on pouvait comprendre la position du DG des Sénateurs. On impressionne toujours davantage le nouveau patron en participant aux séries à l’approche de la vente du club qu’après six exclusions consécutives.

Le pari n’a pas fonctionné. DeBrincat a marqué 27 buts, une baisse de 14 par rapport à la saison précédente, et sa fiche de -31 ne dit pas tout, mais témoigne néanmoins d’une certaine vulnérabilité à égalité numérique.

La transaction ne constitue pas une catastrophe, même si DeBrincat refusait de signer un contrat de plus d’un an (il manifestera ses intentions d’ici le repêchage en juin, paraît-il), mais Dorion ne récupérera pas la même valeur.

Ottawa a cédé aux Blackhawks de Chicago le septième choix au total en 2022 pour DeBrincat, mais aussi son choix de début de deuxième tour, 39e au total, sept rangs après le dernier choix de premier tour. On a aussi donné à Chicago un choix de troisième tour en 2024.

Les Hawks ont repêché le défenseur gaucher Kevin Korchinski avec le choix de premier tour. Ce jeune homme toujours âgé de 18 ans a amassé 73 points en 54 matchs à Seattle et a même participé au Championnat mondial junior avec l’équipe canadienne malgré son jeune âge (la majorité des joueurs sont âgés de 19 ans).

Le centre Marco Kasper, récemment rappelé par les Red Wings de Detroit, le défenseur Pavel Mintyukov, 88 points en 69 matchs pour Ottawa et Saginaw, et les Suédois Noah Östlund, Liam Öhgren et Jonathan Lekkerimäki, entre autres, étaient toujours disponibles.

On verra si Chicago a pris la bonne décision de choisir le centre Paul Ludwinski au 39e rang avant les défenseurs Tristan Luneau et Lane Hutson.

Ottawa n’obtiendra pas le même prix. Dorion a payé une telle somme pour un marqueur de 41 buts qui ne semblait pas sur le marché des échanges. Si DeBrincat veut quitter, Ottawa tentera d’échanger un compteur de 27 buts à un an de son autonomie complète et dont le salaire occupera 9 millions sur la masse salariale de sa nouvelle équipe. À moins de négocier une entente avec lui.

Mais Dorion n’aura certes pas le gros bout du bâton dans les négociations et devra trouver un club avec suffisamment de marge de manœuvre salariale pour l’accueillir.

DeBrincat, lui, n’a pas l’obligation de s’entendre à long terme avec quiconque avant d’atteindre son autonomie complète. Il peut en quelque sorte choisir sa destination puisque très peu de clubs voudront payer la lune pour une seule année de service.

À moins de tomber sur un club aspirant à la Coupe Stanley intéressé à un joueur de location pour une saison, mais le choix de premier tour espéré par les Sénateurs risquerait d’être éloigné de la tête.

Un directeur général dans une position plus stable – Steve Yzerman à Detroit, Kent Hughes à Montréal, Kevyn Adams à Buffalo – n’aurait peut-être pas pris le pari de Dorion.

Mais avec l’instabilité au sommet à Ottawa, Dorion a agi avec intelligence dans les circonstances. Les intérêts de l’équipe ne seront peut-être pas maximisés, compte tenu du dénouement de la situation, mais l’avenir de l’organisation est encore prometteur, comme il le dit lui-même.

Dur coup pour les Oilers

Les Oilers menaient les Kings par la marque de 3-1 avec un peu plus de huit minutes à faire en troisième période, lundi soir, lorsque tout s’est écrasé. Los Angeles a égalisé avec 17 secondes à faire en troisième et marqué le but gagnant en prolongation moins de dix minutes de jeu plus tard.

Le bon vieux Anze Kopitar, 35 ans, a éclipsé Connor McDavid avec quatre points, donc une participation à tous les buts. McDavid a été blanchi pour une rare fois. Philip Danault, l’ombre du capitaine des Oilers, a joué 24 : 29, un sommet chez les attaquants des Kings.

McDavid rebondira sans doute à compter du deuxième match, mais il faudra une meilleure performance du gardien recrue Stuart Skinner, à sa première participation en séries.

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