Si la tendance se maintient, et pour la deuxième saison de suite, le Canadien devrait finir au premier rang dans quelque chose.

Ce quelque chose, c’est la liste des matchs ratés pour cause de blessure dans la Ligue nationale de hockey.

En 2021-2022, c’est le club montréalais qui avait conclu le calendrier en tête de ce classement pas si prestigieux, avec un total de 731 rencontres ratées en raison des blessures, selon les données compilées par le site spécialisé Man-Games Lost.

Cette saison, avec seulement cinq matchs à jouer à son calendrier de saison, c’est ce même club montréalais qui arrive encore premier à ce chapitre, avec 670 matchs qui ont été ratés pour des raisons de santé, toujours selon Man-Games Lost. En guise de comparaison, les Maple Leafs de Toronto arrivent au deuxième rang, avec 532 matchs perdus pour cause de diverses blessures.

Pour le Canadien, est-ce qu’il s’agit d’une mauvaise gestion des blessures, de simple malchance ou d’un genre de mélange des deux ? Cette question devra être posée à l’interne, à n’en point douter.

En attendant, les faits : le Canadien a annoncé tard samedi soir que la saison d’un autre joueur était terminée, en l’occurrence celle du défenseur David Savard, blessé au genou droit.

C’est au moins le sixième joueur du club qui doit dire au revoir à 2022-2023 avant le temps, en plus de Cole Caufield, Kaiden Guhle, Josh Anderson, Christian Dvorak et Arber Xhekaj. Il faut écrire « au moins » ici, parce que deux autres membres de l’équipe, soit les attaquants Juraj Slafkovsky et Sean Monahan, sont portés disparus depuis une mèche, et un autre, Kirby Dach, pourrait lui aussi ne pas revenir cette saison.

Que reste-t-il ?

Avec tout ça, que reste-t-il de cette très longue fin de saison qui va se poursuivre, malheureusement, envers et contre tous, avec le 78e match du Canadien, mardi soir au Centre Bell, contre les Red Wings de Detroit ? Il ne reste pas grand-chose.

Une « bonne idée »

Martin St-Louis, après la très humiliante défaite de samedi soir au Centre Bell – une dégelée de 3-0 au cours de laquelle les Hurricanes de la Caroline ont fini la soirée avec un total de 83 tirs tentés, contre seulement 25 pour le Canadien –, a lui-même reconnu que le temps des évaluations en vue de 2023-2024 était essentiellement terminé. Pour être plus précis, il a admis avoir déjà une « bonne idée » de ce qu’il aura sous la main pour la suite des choses.

Nick Suzuki, qui demeure le seul joueur du Canadien à avoir pu disputer tous les matchs de l’équipe cette saison, estime quand même que ses coéquipiers et lui ont encore plusieurs raisons d’avoir le goût de se rendre à l’aréna, malgré tout.

« On veut pouvoir conclure cette saison en force, a expliqué le capitaine, tard samedi soir au Centre Bell. On veut donner le ton en vue de la prochaine saison. Il y a des gars ici qui se battent pour un poste, qui veulent montrer ce qu’ils peuvent faire… J’estime que oui, il faut vraiment finir en force. »

Alors il va rester ça, et c’est tout ce qui reste, vraiment : des tentatives de fierté, des simulations de boulier, et puis les promesses d’un été chaud sur le marché des échanges ou celui du repêchage, ce qui pourrait en retour promettre des jours meilleurs.

Il restera peut-être aussi des huées, comme celles que l’on a pu entendre à la sirène finale, samedi soir, sans doute les plus bruyantes de la saison au domicile du Canadien. « Je suis d’accord », a résumé Martin St-Louis au sujet de cette réaction des partisans.

Vivement septembre.

Red Wings de Detroit c. Canadien, mardi à 19 h au Centre Bell