(Brossard) Pour une deuxième année d’affilée, ça parle un peu plus français dans le vestiaire du Canadien de Montréal.

L’ex-directeur général Marc Bergevin s’était fait un devoir d’ajouter quelques employés de soutien locaux lors de l’été 2021. Les récents rappels d’Alex Belzile et de Rafaël Harvey-Pinard, ainsi que celui de Frédéric Allard pour une rencontre, ont fait gonfler le nombre de Québécois à avoir enfilé l’uniforme du Canadien cette saison à huit. Le même total avait été atteint en 2021-2022.

« Nous avions quatre heures et demie de vol en revenant de Las Vegas dimanche, a raconté le gardien Samuel Montembeault. Nous nous sommes assis ensemble et nous avons pu jaser en français. Nous avons eu beaucoup de plaisir. »

Avant la saison 2021-2022, il fallait remonter à 2008-2009 pour voir autant de Québécois porter la Saine-Flanelle durant une saison, ne serait-ce que pour un match.

On est loin des 18 en 2001-2002, et même si les nombreuses blessures ont mené à la chance de certains Québécois de jouer avec le Tricolore cette saison, il est peut-être plus facile de croire le directeur général Kent Hughes quand il mentionne qu’il aimerait bien compter sur plus de joueurs locaux. Il avait d’ailleurs rappelé lors de sa première conférence de presse qu’il avait représenté beaucoup de joueurs québécois durant sa carrière comme agent.

La corrélation entre les succès de l’équipe et la présence de nombreux joueurs québécois continue toutefois d’être difficile à faire. La qualité des joueurs d’ici dans l’uniforme du Canadien est probablement plus importante.

Cependant, les joueurs québécois présentement avec le Canadien connaissent tous de bons moments avec l’équipe. Mike Matheson et David Savard sont des éléments importants à la ligne bleue. Montembeault s’épanouit à son rythme devant le filet. Jonathan Drouin, Belzile et Harvey-Pinard connaissent de bonnes séquences à l’attaque.

Malgré la défaite face aux Golden Knights, dimanche, les trois buts sont venus de la lame de bâton de Québécois – dans ce cas-ci, Matheson, Belzile et Harvey-Pinard. Après une victoire de 4-0 face aux Blackhawks de Chicago le 14 février dernier, les trois étoiles de la rencontre ont été des Québécois : Drouin, Savard et Matheson.

« C’est notre équipe d’enfance. Nous jouons aussi proche de la maison, donc souvent devant famille et amis, a mentionné Montembeault. C’est comme pour un Ontarien qui va jouer pour les Maple Leafs de Toronto. C’est spécial. Chaque fois que j’enfile le chandail, je suis vraiment content. »

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Montembeault

« C’est bien de voir des Québécois avoir du succès avec le Canadien », a renchéri Harvey-Pinard, qui a admis que c’était peut-être un petit peu plus facile pour un joueur québécois de tout donner soir après soir quand il porte cet uniforme.

« Ça ajoute une petite couche de motivation et ça nous pousse à nous surpasser », a-t-il dit.

Allard avait même dit qu’il avait presque eu les larmes aux yeux en voyant le chandail du Canadien avec son nom à son arrivée dans le vestiaire pour le match à Las Vegas.

Un autre défi important

Malgré de bonnes performances, le Canadien a perdu ses quatre derniers matchs (0-3-1). La tâche ne sera pas plus facile jeudi, quand les Rangers de New York seront les visiteurs au Centre Bell.

Déjà parmi les bonnes formations du circuit, les Rangers ont fait le plein de talent avant la fin de la période des échanges, mettant notamment la main sur les attaquants Vladimir Tarasenko et Patrick Kane.

« Il faudra bien gérer la rondelle en zone neutre, a mentionné l’entraîneur-chef Martin St-Louis. Il ne faut pas nourrir leur attaque avec des revirements parce qu’ils sont capables de faire des dommages lors de surnombres. »

Par ailleurs, le défenseur Kaiden Guhle s’est entraîné avec ses coéquipiers, mais portait un chandail indiquant qu’il devait éviter les contacts. Guhle a semblé se blesser à une épaule le 3 mars face aux Ducks d’Anaheim.

De son côté, le défenseur Justin Barron a patiné en solitaire avant le groupe. Lui aussi a semblé se blesser à une épaule, mais un match plus tôt, le 2 mars contre les Kings de Los Angeles.

Dans les deux cas, l’équipe mentionne que leur état de santé est réévalué de manière quotidienne.