Canadien et Canucks ont congédié leur directeur général à dix jours d’intervalle, l’automne dernier.

La défaite nette des Canucks, mardi soir au Centre Bell, a inspiré ce texte du journaliste Thomas Drance, du site Athlétique.

Je me rappelle avoir été assis au même endroit il y a 345 jours, pour un match entre ces deux mêmes clubs, écrit Drance. On venait de présenter Jeff Gorton à titre de VP aux opérations hockey. Le contraste entre ces deux organisations depuis douze mois est saisissant. »

Le titre de son texte résume bien sa pensée : « La reconstruction du Canadien semble beaucoup plus amusante que ce que font les Canucks. »

Montréal devance désormais Vancouver par quatre points. Ses trois premiers compteurs, Nick Suzuki, Cole Caufield et Kirby Dach, ont tous 23 ans ou moins. Ils ont quatre recrues en défense. Il se retrouve avec Martin St-Louis, un entraîneur progressiste, tandis que Bruce Boudreau est un coach de la vieille école.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Nick Suzuki

Les Canucks ont repêché une seule fois parmi les deux premières rondes en 2022, contre quatre pour le CH, dont deux fois en première ronde.

Drance reproche à la nouvelle direction des Canucks de ne pas avoir eu le courage de celle du Canadien en échangeant quelques vétérans pour accumuler les choix et les espoirs. Notre collègue n’a pas tout faux.

Mais il faut aussi remonter de quelques années pour remarquer les différences entre ces deux organisations. Même si le Canadien a atteint la finale de la Coupe Stanley, après avoir entamé une timide réinitialisation en 2018, Marc Bergevin a laissé un héritage riche à ses successeurs, contrairement à Jim Benning à Vancouver.

Montréal a repêché 22 fois parmi les trois premières rondes entre 2017 et 2021, contre 11 pour les Canucks.

L’échange de Max Pacioretty en 2018 a aussi permis au Canadien de mettre la main sur un centre, Nick Suzuki, qui serait probablement repêché dans le top cinq de la cuvée 2017. Montréal a pourtant terminé au septième rang du classement général cette année-là.

Montréal a aussi fait de meilleurs choix au repêchage ces dernières années, à quelques exceptions près. Le défenseur Quinn Hughes, septième au total en 2018, connaît nettement un meilleur début de carrière que Jesperi Kotkaniemi, troisième, et le Finlandais n’est déjà plus dans l’organisation, mais en deuxième ronde, Vancouver a choisi Jett Woo un rang devant Alexander Romanov et Tyler Madden quatre rangs devant Jordan Harris.

Woo et Madden, depuis échangés aux Kings, entament une troisième saison dans la Ligue américaine, tandis que Romanov a permis Kirby Dach et Harris constitue déjà un élément essentiel en défense.

L’année suivante, Vancouver a préféré Vasili Podkolzin au dixième rang à Cole Caufield, quinzième. Le Russe a encore le temps de lancer sa carrière, mais il a deux aides en treize matchs pour l’instant.

PHOTO RUSSELL LABOUNTY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Vasily Podkolzin

Vancouver a cédé son choix de première ronde en 2020 pour obtenir J. T. Miller. On ne pourra pas les blâmer. Miller, 29 ans, a connu la meilleure saison de sa carrière l’an dernier avec 99 points. Mais si les Canucks devaient reconstruire, le contrat de sept ans pour 56 millions que Miller vient de signer, et qui viendra à expiration en 2030, pourrait faire mal. Cette année-là, Montréal a repêché Kaiden Guhle au 16e rang.

Vancouver a repêché Jonathan Lekkerimaki au 15e rang en 2022, leur seul choix de première ronde lors des trois plus récentes cuvées, puisqu’ils ont cédé des choix de première ronde en 2021, et de deuxième ronde en 2022, pour obtenir le défenseur Oliver Ekman-Larsson et l’attaquant Conor Garland.

Avec le choix de première ronde obtenu pour ces deux vétérans, les Coyotes ont repêché Dylan Guenther au neuvième rang. Le jeune homme restera dans la LNH cet hiver, à seulement 19 ans, et a amassé six points à ses huit premiers matchs, avant d’être blanchi à ses quatre plus récents.

En bref, si la reconstruction du Canadien semble plus excitante que l’immobilisme dans lequel les Canucks semblent figés, c’est en raison du plan de la nouvelle administration, clair et efficace, de l’extraordinaire travail de développement de Martin St-Louis, mais aussi parce que Marc Bergevin et été beaucoup plus clairvoyant que son homologue à Vancouver, Jim Benning.

Martin Brodeur arrive dans un bon contexte

Fraîchement nommé VP aux opérations hockey des Devils du New Jersey, Martin Brodeur connaîtra-t-il une carrière de gestionnaire semblable à celle de deux anciennes gloires comme lui, Joe Sakic et Steve Yzerman ?

Sans rien lui enlever, il aura la tâche beaucoup plus facile que Sakic et Yzerman. Ceux-ci ont hérité d’équipes minables.

Les Devils, il est vrai, ont terminé parmi les pires clubs au classement depuis quatre ans, mais ils ont de solides fondations.

Avec leur bande de jeunes, entre autres Nico Hischier et Jake Hughes, deux premiers choix au total, ils occupent le premier rang de la section Métropolitaine avec une fiche de 11-3.

Ils ont un solide défenseur numéro un, Dougie Hamilton, et Luke Hughes, quatrième choix au total en 2021, et Simon Nemec, deuxième en 2022, le rejoindront ces prochaines années.

Leur meilleur compteur, Jesper Bratt, 18 points en seulement 14 matchs, après une saison de 73 points en 76 parties l’an dernier, a seulement 24 ans. Leur troisième centre, Dawson Mercer, vient d’avoir 21 ans. Yegor Sharangovich, Nate Bastian et Fabian Zetterlund ont tous 25 ans ou moins. Alexander Holtz, 20 ans, attend en coulisses. Guillaume Lefrançois a plus de détails sur cette embauche spectaculaire.

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