Tous les moyens sont bons pour motiver les troupes. Le directeur général des Blues, Doug Armstrong, vient d’en trouver une nouvelle : menacer le groupe de reconstruction !

Armstrong s’est adressé aux joueurs, mardi, après une cinquième défaite consécutive, séquence au cours de laquelle ils ont marqué 8 buts et en ont accordé 21.

« S’il ne s’agit pas de sous-performance et que nos joueurs n’ont tout simplement pas les habiletés requises, alors peut-être tenterons-nous l’opération que je ne souhaite pas, échanger des joueurs et acquérir des atouts pour rebâtir », a déclaré le DG aux journalistes après sa rencontre avec ses troupes.

« Mais prenez les clubs qui ont eu du succès par le passé avant d’entrer dans cette phase, reconstruction, réinitialisation, c’est pénible. Je ne veux pas “re” quoi que ce soit. Je crois en ces joueurs. Ils ont fait beaucoup pour ma carrière et je veux leur retourner la faveur. On doit cependant le faire ensemble. »

Il serait étonnant de voir Armstrong mettre sa menace à exécution si les choses ne se replacent pas. Cette équipe, après tout, a amassé 109 points la saison dernière et atteint la deuxième ronde des séries.

Ryan O’Reilly et Vladimir Tarasenko auront droit à l’autonomie complète à la fin de la saison, mais le premier a 31 ans et le second 30 ans. On ne parle pas d’athlètes dans la trentaine avancée.

Sinon, les quatre premiers défenseurs, Justin Faulk, Torey Krug, Colton Parayko et Nick Leddy sont sous contrat pour au moins trois années supplémentaires, quatre dans les cas des trois premiers, et aucun parmi le quatuor n’a plus de 31 ans.

À l’attaque, deux des quatre premiers compteurs l’an dernier, Robert Thomas et Jordan Kyrou, n’ont pas 25 ans. Pavel Buchnevich en a 27.

PHOTO JEFF ROBERSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Justin Faulk, Jordan Kyrou et Ryan O’Reilly

Par contre, le DG a raison d’en demander davantage à certains de ses joueurs. Ryan O’Reilly s’ennuie sans doute de David Perron. Il a un point en huit matchs cette saison.

Jordan Kyrou, une révélation l’hiver dernier avec 27 buts et 75 points en 74 matchs, a trois points, tous des buts, en huit rencontres, après avoir signé cet été une prolongation de contrat de huit ans pour 65 millions.

« Il ressemble à un joueur de 2,9 millions en ce moment, ne s’est pas gêné d’affirmer Armstrong à propos de son jeune joueur, dont l’augmentation salariale entrera en vigueur l’an prochain seulement. Mais il est l’un des neuf joueurs qui peuvent en donner davantage. »

Armstrong a réitéré sa confiance envers l’entraîneur Craig Berube. Difficile de dire le contraire quand on vient de lui accorder une prolongation de contrat de trois ans en février.

Il y a néanmoins plusieurs choses à régler à St. Louis. Les Blues se classent au 30e rang de la LNH au chapitre des buts marqués par matchs (2,38) et au 26e rang pour les buts accordés (3,75). Ils sont 24e pour les tirs par match (28,9). Seul le jeu en supériorité numérique fonctionne avec un taux de succès de presque 24 %.

En décembre 2018, Armstrong était passé à un doigt de mettre des menaces semblables à exécution. Brayden Schenn, entre autres, croyait avoir été échangé aux Bruins de Boston. Alex Pietrangelo, Vladimir Tarasenko, Jay Bouwmeester et Pat Maroon étaient aussi au cœur des rumeurs de transactions.

Six mois plus tard, cette équipe intacte ou presque surprenait le monde du hockey en remportant la Coupe Stanley. Armstrong avait néanmoins admis avoir songé à dissoudre son noyau, mais qu’il n’avait pas trouvé les bons partenaires pour procéder à des échanges.

Dans les circonstances, parions que le DG retiendra la leçon de 2018-2019 et prônera la patience, malgré les menaces de cette semaine…

Slafkovsky apprend à la dure

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Juraj Slafkovsky

Un jeune de 18 ans a beaucoup à apprendre sur une patinoire de la LNH ; non seulement le système de jeu, la vitesse du jeu, la bonne façon de jouer, mais aussi à éviter les blessures. Juraj Slafkovsky a été chanceux de s’en tirer indemne, mardi soir. Son épaule a encaissé le choc sur une mise en échec de Marco Rossi en fin de match. Le geste n’était pas élégant, mais Slafkovsky ne s’est pas protégé non plus.

Martin St-Louis a bien expliqué la situation après la rencontre. « Slaf était en fin de présence. Il était brûlé. Il a voulu faire le bon jeu en atteignant la ligne rouge avant de dégager, mais parfois il vaut mieux se protéger. Il faut que tu sois alerte jusqu’à la fin. C’est une fin de présence, une fin de match, il n’avait pas la même force. Il y a des gars qui luttent pour garder leur place dans la Ligue. Ils essaient d’impressionner de toutes les manières. Tu ne dois jamais baisser ta garde parce que tu peux te faire pincer. »

Curieusement, l’entraîneur du Wild, Dean Evason, a renvoyé Rossi sur la glace avec un peu plus d’une minute à faire. Le robuste Arber Xhekaj lui a cherché noise, mais le pire a été évité pour le petit Autrichien.

À ne pas manquer

  1. Simon-Olivier Lorange a vu juste dans son analyse, outre le trio des jeunes Suzuki, Caufield et Dach, les autres, composés de vétérans, ont été plutôt tranquilles.
  2. Dominer dans les rangs juniors ou apprendre dans la Ligue américaine. Tous les chemins mènent à Rome, comme l’explique Guillaume Lefrançois en citant les exemples de Pierre-Luc Dubois et Cole Perfetti, des Jets de Winnipeg, les prochains adversaires du Canadien, jeudi.
  3. L’ancien de l’Impact de Montréal, David Choinière, s’est encore distingué dans les grands moments et permis au Forge de Hamilton de remporter un autre championnat dans la Première Ligue canadienne (PLC), dimanche, devant une foule de 15 000 partisans à Ottawa. Jean-François Téotonio lui a parlé.