David Choinière n’était pas au courant du sobriquet de « ville la plus monotone du Canada » donné à Ottawa avant son appel avec La Presse, mardi matin. Au vu de son plus récent périple dans la capitale du pays, on peut difficilement le lui reprocher.

Son club, le Forge de Hamilton, a été couronné champion de la Première Ligue canadienne (PLC) de soccer pour la troisième fois en quatre saisons, dimanche soir. Il l’a emporté 2-0 face à l’Atlético d’Ottawa, match au cours duquel Choinière lui-même a marqué. La finale, festive, a rassemblé une foule record de près de 15 000 partisans au stade Place TD.

« On a fêté assez fort après le match, raconte David Choinière au bout du fil, le sourire dans la voix. Je suis encore un peu débalancé, mais ça va aller. »

Après avoir soulevé le trophée dimanche soir, les joueurs, le personnel d’entraîneurs et même des partisans des Hammers qui avaient fait le voyage se sont rejoints dans « une espèce de bar » d’Ottawa.

« C’était très bien, dit-il. Rien de très fou. C’était parfait. »

L’ailier est tout aussi satisfait de l’ambiance qui régnait dans l’enceinte ottavienne.

« On ne peut rien demander de mieux. En tant que footballeur, tu veux jouer devant de grandes foules. […] C’est magnifique pour le soccer au Canada, et ce sont des moments comme ça que beaucoup de joueurs veulent vivre. »

« Confortable » dans les grands matchs

David Choinière a rejoint le Forge dès son année inaugurale en 2019. Il en est donc lui aussi à un troisième titre canadien.

Et dimanche, c’est son superbe but, le deuxième pour Hamilton, qui confirmait la victoire des siens.

C’est aussi Choinière qui avait envoyé le Forge en finale la semaine précédente, avec un filet crucial à la 69e minute contre le Cavalry de Calgary pour donner les devants 2-1 à son équipe au total des buts (3-2, au coup de sifflet final). Ces deux réussites s’inscrivent dans un historique de jeux décisifs offerts par l’attaquant lors de son parcours avec Hamilton.

Choinière est ainsi reconnu comme un joueur qui s’élève aux moments opportuns. Comment explique-t-il cette qualité ?

« J’ai pensé à cette question, révèle-t-il. T’es pas le premier qui me le demande. Je ne sais pas… j’ai l’impression que plus le match est grand, plus je me sens confortable. J’ai une bonne énergie, je suis calme, je suis en contrôle de la situation. Ça joue quasiment en ma faveur. Parce que chaque fois que j’ai un grand match, j’arrive à soit créer une grosse action ou marquer le but. »

Est-ce que l’empreinte de l’entraîneur-chef émérite Bobby Smyrniotis, en poste depuis la fondation du club, y est pour quelque chose ?

« C’est sûr qu’il m’a aidé, note Choinière. Ça fait quatre ans que je le côtoie maintenant. Il m’a appris beaucoup au chapitre tactique. Il a un QI de football élevé. »

Mais il rappelle qu’il « rêve à ces moments-là » depuis qu’il est tout jeune.

« Pour moi, quand je vais au lit le soir, ce sont des moments auxquels je pense dans ma tête. Avoir la chance de le vivre en vrai, c’est spécial. Je ne veux pas passer à côté de cette chance. Je donne tout ce que j’ai, sans aucun regret. »

Le talent québécois bien présent

Son frère Mathieu, que les fans du CF Montréal connaissent bien, était présent dimanche. Comme toute la famille Choinière, d’ailleurs.

David, 25 ans, et Mathieu, 23 ans, sont « très proches », souligne l’aîné.

« On s’appelle souvent. Il regarde mes matchs, je regarde les siens. On se supporte. On parle de foot, de tactique, on échange tout le temps. On se parle une à deux fois par semaine. »

On lui fait remarquer qu’il y avait aussi un bon contingent de joueurs québécois sur le terrain pour cette finale. Chez le Forge, Woobens Pacius, Garven Metusala, Aboubacar Sissoko, Kyt Selaidopoulos et David Choinière. Chez l’Atlético, Ballou Tabla, Zak Bahous, Zachary Roy et Maxim Tissot.

Ça représente le talent qu’il y a au Québec. Il y en a beaucoup.

David Choinière

Sans qu’on lui pose la question, le champion du Forge indique être « derrière l’idée qu’il devrait y avoir une équipe de la PLC au Québec, à Québec ».

« Il y a tellement de talent québécois dans la ligue que ça ferait une belle équipe », dit-il.

Un retour en MLS envisagé ?

Avec tout ça, le périple ontarien de David Choinière pourrait bel et bien s’achever ; son contrat se terminait au terme de cette saison. Il sera bientôt libre comme l’air.

« Il n’y a pas de secret que le but, c’est d’aller le plus haut possible », souligne-t-il.

« Mon but est de remonter en MLS ou d’explorer ailleurs. Mais la PLC est aussi une ligue que j’apprécie. Je n’aurais aucun problème à revenir. Mais le but ultime est de trouver une équipe supérieure. »

Et si le CF Montréal appelait, tu répondrais ?

« 100 %. »

Si jamais Wilfried Nancy partait…

PHOTO NORA STANKOVIC, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Bobby Smyrniotis

Au moment d’écrire ces lignes, la situation contractuelle de Wilfried Nancy avec le CF Montréal est toujours chambranlante. S’il venait à quitter le onze montréalais, le nom de Bobby Smyrniotis pour le remplacer a été évoqué par certains. L’enjeu de la langue serait évidemment un obstacle à son embauche. Mais son talent d’entraîneur ne fait pas de doute, selon David Choinière. « Il sait ce qu’il fait, et il y va à fond. C’est quelqu’un qui travaille chaque jour comme s’il n’y avait pas de lendemain. Il met tout en place pour que son équipe soit dans les meilleures conditions. Il a toutes les bonnes idées pour amener une équipe au bout. Je ne suis pas inquiet pour lui s’il veut s’aventurer dans un nouveau projet. Que ce soit en MLS, à l’extérieur, peu importe. »

Du mouvement à prévoir

PHOTO ÉTIENNE RANGER, LE DROIT

Ollie Bassett et ses coéquipiers de l’Atlético d’Ottawa

La rançon de la gloire dans la PLC, c’est que les joueurs qui amènent leurs équipes respectives au sommet du classement sont convoités par les équipes des ligues supérieures. La saison de l’Atlético d’Ottawa vient à peine de se terminer que le téléphone du président-directeur général Fernando Lopez sonne déjà. À l’autre bout du récepteur, des clubs veulent lui soutirer ses deux meilleurs joueurs. Ollie Bassett et Ballou Tabla sont encore liés à l’Atlético par contrat, mais des clubs plus riches sont prêts à payer des frais de transfert nécessaires pour les sortir d’Ottawa.

Jean-François Plante, Le Droit

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L’Atlético sera encore plus affamé en 2023

Il ne manquait qu’une page pour compléter le conte de fées de l’Atlético d’Ottawa en 2022. En une saison, le club est passé de la cave au sommet du classement de la PLC, remportant ainsi le premier trophée de son histoire. Il a tassé les champions en titre en demi-finale en évoluant devant 8428 spectateurs contre le Pacific FC à la Place TD. La fièvre du soccer s’est emparée de la région d’Ottawa/Gatineau. En finale, 14 992 spectateurs espéraient vivre un moment historique, mais le Forge FC de Hamilton a confirmé sa suprématie dans la CPL en remportant un troisième titre en quatre ans avec une victoire sans équivoque de 2-0 contre l’Atlético.

Jean-François Plante, Le Droit

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