Les espoirs de Nicolas Beaudin de percer l’alignement des Blackhawks de Chicago s’étaient amoindris avec le départ du directeur général Stan Bowman. Avec le Canadien de Montréal, il aura la chance d’être lui-même.

Beaudin est arrivé à Montréal vers 4 h du matin, jeudi, après une longue route de 14 heures entre l’Illinois et le Québec. Dès qu’il a appris qu’il était devenu un membre de l’équipe de son enfance, il a fait sa valise et est rentré à la maison le plus rapidement possible.

Au passage, il a même reçu un message texte du capitaine Nick Suzuki. Les deux se sont brièvement côtoyés chez les juniors avec Équipe Canada.

Beaudin, 23 ans, arrive dans une organisation qui laisse la place aux jeunes. Surtout en défense. Même si les jeunes loups font très bien à la ligne bleue depuis le début de la saison, il est heureux de se retrouver dans un endroit où il aura la chance de percer.

« C’est très motivant ! Quand je vais jouer ici, il faudra que je sois le meilleur possible, que je joue mon propre style pour montrer ce que je peux faire », a-t-il expliqué dans le vestiaire du Rocket de Laval après son premier entraînement avec l’équipe.

Reconnu pour son flair offensif et ses habiletés avec la rondelle, l’ancien choix de première ronde en 2018 estime qu’il est maintenant un défenseur complet, qui peut se démarquer et être utile dans les deux sens du jeu.

D’autant plus qu’il est à l’aise de jouer à droite et à gauche.

Quitter Chicago

Même si les Blackhawks avaient vu beaucoup de potentiel chez l’ancien des Voltigeurs de Drummondville, la relation entre les deux camps s’était quelque peu effritée au cours de la dernière saison. « Je ne voyais pas d’avenir là-bas et je ne pense pas qu’eux en voyaient avec moi. »

Le Châteauguois explique que les choses ont changé du tout au tout lorsque Stan Bowman a quitté l’organisation en octobre 2021. Kyle Davidson ne le voyait visiblement pas dans sa soupe.

Après le départ de Bowman, Beaudin est passé de la première à la troisième paire de défenseurs avec les Icedogs de Rockford dans la Ligue américaine. Il n’a même pas été utilisé en séries éliminatoires même s’il était en santé.

Néanmoins, le défenseur de cinq pieds et onze pouces admet qu’il aurait pu mieux gérer la situation. « Je n’avais peut-être pas la meilleure attitude à Rockford, étant donné que j’avais passé la saison précédente dans la LNH. »

Il croit toutefois qu’il a su faire les ajustements nécessaires pour revenir plus fort :

J’ai travaillé sur moi-même cet été et je suis vraiment prêt à faire la différence.

Nicolas Beaudin

L’heure des retrouvailles

Xavier Simoneau a déjà joué pendant deux saisons à Drummondville avec le nouveau venu. Il était impossible pour lui de cacher sa joie. Les deux joueurs se taquinaient déjà dans le vestiaire comme s’ils ne s’étaient jamais quittés.

Au-delà du fait de retrouver son vieil ami, l’attaquant est heureux que le Canadien ait pu faire cette acquisition, car il pourra immédiatement aider le Rocket à retrouver le chemin de la victoire.

Il va amener de l’offensive. Il est très bon avec la rondelle. Il est beau à voir aller.

Xavier Simoneau, joueur du Rocket de Laval

Simoneau estime que Beaudin s’intègre déjà à merveille dans ce groupe tissé serré et il ajoute qu’il a tous les atouts nécessaires pour relancer sa carrière.

Il croit également que le défenseur pourrait rapidement devenir l’un des favoris de la foule : « Même moi, en tant que joueur, j’aime ça, le regarder sur la patinoire. Donc c’est sûr que les partisans vont l’aimer », a-t-il ajouté.

Prendre sa place

En conférence de presse, l'entraîneur-chef du Rocket Jean-François Houle a admis qu’il ne connaissait pas très bien son nouveau joueur, de là l’importance de l’inclure le plus rapidement possible dans les répétitions à l’entraînement.

Il admet que son équipe compte déjà beaucoup d’arrières, avec neuf joueurs en bonne santé et disponibles, mais il a hâte de voir Beaudin batailler pour son poste.

Tous les joueurs sont différents et se développent de différente manière. […] Pour lui, c’est une deuxième chance avec une nouvelle organisation.

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket de Laval

Il veut aussi que Beaudin soit dans les meilleures conditions possibles pour réussir, alors il compte mettre l’accent sur sa force, son jeu offensif, pour l’aider à progresser. L’idée étant de revenir à la base et ne pas dénaturer le jeune homme.

« On est ici pour développer des joueurs, donc il faut donner une chance à tout le monde de se faire valoir. »