Alors, est-ce que Jonathan Drouin fait encore partie des plans chez le Canadien ?

(Re)lisez « Slafkovsky, Guhle et Xhekaj amorceront la saison à Montréal »

La question se pose, et ça tombe bien, puisqu’elle a été posée à Martin St-Louis après l’entraînement de lundi à Brossard.

À quelque 48 heures du début de la saison, et s’il faut se fier aux trios qui ont été composés en ce jour férié, Drouin ressemble à un joueur qui est de trop chez le Canadien.

Mais St-Louis s’est bien gardé d’aller là.

Il est dans mes plans. Son potentiel est intact, ça c’est sûr. Maintenant, c’est de l’aider à atteindre ce potentiel-là.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

À 27 ans, avec une dernière année de contrat à 5,5 millions de dollars, le joueur québécois est peut-être aussi à classer dans une autre case que celle du potentiel. Dans les faits, il y a une autre question qui se pose : le Canadien peut-il se permettre d’attendre Drouin encore bien longtemps comme ça ?

« Lors du camp, il a manqué de temps et il accuse du retard sur les autres au chapitre du conditionnement physique, a ajouté St-Louis. Il revient d’une blessure, on a 15 attaquants et c’est quelque chose que je dois gérer.

« Chaque gars a une valeur, et il lui appartient de la faire augmenter. Quand sa valeur va bien cadrer, Jonathan va être en position de succès. »

Ce qui complique aussi les choses pour le Canadien, c’est la situation des blessés. Paul Byron a encore un casier à Brossard, mais personne ne l’a vu sur patins depuis une mèche, et on ne sait même pas quand il pourra remettre l’équipement. Le Canadien pourrait placer son nom sur la liste des blessés à long terme.

Joel Armia en a encore pour une à deux semaines, Emil Heineman, pour six semaines.

En défense, c’est encore un peu compliqué. Joel Edmundson a patiné en solitaire lundi, mais il ne sera pas du premier match de la saison mercredi soir au Centre Bell. Mike Matheson se rapproche d’un retour, dit-on, et Logan Mailloux se remet lui aussi d’une blessure ; mais dans son cas, c’est un retour au hockey junior qui l’attend, avec les Knights de London.

Question de faire de la place à tout ce beau monde et de préparer 2022-2023, le Canadien a donc annoncé le renvoi de cinq joueurs en direction de Laval, soit Justin Barron, Rafaël Harvey-Pinard, Otto Leskinen, Cayden Primeau et Jesse Ylönen.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Justin Barron

Ces décisions font en sorte que Juraj Slafkovsky, Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj vont pouvoir amorcer la saison avec le club ; Xhekaj a été cédé à Laval lundi en fin de journée, mais seulement pour des raisons administratives, et il sera à son poste mardi matin à Brossard.

Les jeunes survivants avaient tous un large sourire en ce lundi matin à Brossard, mais Slafkovsky a rappelé que le bout le plus compliqué, c’est de pouvoir rester.

« J’y croyais, a répondu le jeune attaquant de 18 ans. Je suis heureux de cette décision, mais je sais aussi qu’il me reste du travail à faire. La direction nous a rencontrés tous ensemble, tous les jeunes, pour nous dire qu’on restait, mais on comprend aussi qu’il va falloir mériter ce poste à chaque jour. »

St-Louis avait aussi un autre message pour ceux qui devaient repartir en direction de Laval.

« Pour les joueurs qui ont été retranchés, ce n’est pas la fin… c’est la première journée du restant de leur vie. L’idée, c’est de continuer à travailler pour ce que tu veux dans la vie. Y’a rien qui est donné. Ces joueurs-là ont un brillant avenir, c’est juste pas aujourd’hui. »

Enfin, dans le cas de Drouin, l’avenir est peut-être autre chose. Nébuleux ? Sans doute, oui.

« C’est sûr que je n’ai peut-être pas eu le meilleur camp d’entraînement, a-t-il admis. Je reviens d’une blessure et j’ai été huit mois sans pouvoir jouer. Mon synchronisme n’est pas à point, et ça va un peu vite sur la glace… mais je ne peux rien faire d’autre que de travailler et me retrousser les manches. »