Lors du plus récent tournoi des recrues du Canadien, en 2019, les deux piliers offensifs de l’équipe, Nick Suzuki et Ryan Poehling, n’avaient pas une grosse défense derrière.

Cale Fleury constituait le fer de lance de ce club de recrues, avec Gianni Fairbrother, Jacob LeGuerrier, Josh Brook, Marc-Olivier Crevier-Morin, Otto Leskinen, Dylan Plouffe et Jack York.

Le Finlandais Leskinen avait un peu plus d’expérience que les autres, à 22 ans, et fort d’une saison avec les hommes en Finlande, Fleury avait disputé une saison complète avec le Rocket de Laval, mais pour le reste, le groupe demeurait très modeste.

Trois ans plus tard, seuls Fleury et Brooks ont disputé une poignée de matchs dans la LNH, mais ils semblent condamnés aux circuits mineurs professionnels.

Les recrues du Canadien ont perdu leurs deux matchs contre Ottawa et Winnipeg et marqué trois buts dans ces deux rencontres. Sans appuis de taille, Suzuki et Poehling ont connu un tournoi en demi-teinte.

L’entraîneur Joel Bouchard les a séparés en fin de tournoi et fait jouer Poehling entre Joe Cox et Alexandre Alain et Suzuki avec Jake Evans et Rafaël Harvey-Pinard, sans succès.

Ça n’a pas empêché Suzuki de devenir le premier centre du Canadien, et aujourd’hui son capitaine, mais la nouvelle coqueluche de l’équipe, Juraj Slafkovsky, sera plus gâtée à compter de jeudi à Buffalo.

Les trois des quatre premiers défenseurs de l’équipe, Justin Barron, Jordan Harris et Mattias Norlinder, ont disputé des matchs dans la LNH la saison dernière. Le quatrième, Kaiden Guhle, est un choix de première ronde, capitaine de l’équipe canadienne junior en janvier et qui dominait déjà dans la Ligue américaine à 18 ans en 2020.

Fairbrother sera de retour avec trois années d’expérience supplémentaires, dont une saison complète dans la Ligue américaine. Il pourrait former une troisième paire redoutable avec le colosse Arber Xhekaj, 21 ans, 6 pieds 4 pouces et 219 livres, désormais positionné avantageusement dans la hiérarchie.

Miguel Tourigny et William Trudeau, dominants dans la LHJMQ la saison dernière, tenteront de mériter de jouer dernière les autres. En temps normal, ils auraient eu leur place au sein du top quatre.

D’ailleurs en 2018, lors de l’entrée en scène de Jesperi Kotkaniemi et du massacre devant les puissantes recrues des Sénateurs, cette défense était menée par deux défenseurs sortis des rangs juniors, Fleury et Brook. Après eux, il est probable que vous ne vous rappeliez pas de Scott Walford, Jarret Tyszka, David Sklenicka, Adam Plant, Michal Moravcik, T. J. Melançon et Aleksi Anttalainen…

Cette fois, jamais le Canadien n’aura-t-il envoyé une défense aussi aguerrie à un tournoi des recrues. C’est dire le chemin parcouru ces dernières années dans la volonté de renflouer la banque d’espoirs en défense.

Montréal a repêché 47 joueurs lors des cinq dernières cuvées, dont quinze défenseurs. Et encore, il manque Logan Mailloux, inscrit sur la liste, mais indisponible en raison d’une blessure à l’épaule, Lane Hudson et Jayden Struble, retenus dans la NCAA, et les Européens Dmitri Kostenko, Danill Sobolev, Adam Engstrom et Petteri Nurmi.

Juraj Slafkovsky constituera le point de mire à l’attaque. Il a déjà affronté des joueurs de la LNH au Championnat du monde et le défenseur Chris Wideman lui a déjà offert son numéro 20, signe que son poste à Montréal n’est pas loin d’être assuré.

Il y a quelques espoirs intéressants avec lui, mais la plupart sont inexpérimentés. Malgré ses 20 ans, Emil Heineman, acquis dans l’échange de Tyler Toffoli, est l’un des plus aguerris après deux saisons complètes dans la Ligue d’élite de Suède (SEL), mais il ne représente pas un espoir offensif de premier plan. À 23 ans, Brett Stapley sera l’un des doyens du groupe, après quatre ans à l’Université de Denver, mais il n’a pas convaincu le CH de lui offrir un contrat de la LNH pour l’instant. Il devra faire ses preuves à Laval.

Sinon, Filip Mesar, Owen Beck, Riley Kidney et Jan Mysak ont tous été repêchés dans les deux premières ronde, mais ils sont encore verts. Joshua Roy aurait sans doute constitué un choix parmi les deux premières rondes si le repêchage de 2021 était à refaire aujourd’hui. Mais parmi eux, combien seront aptes à percer un jour à Montréal ? Un ? Deux ? Trois si tout va à merveille ?

Ça ne sera pas de la tarte pour autant à Buffalo, car Montréal y affrontera d’autres organisations en reconstruction comme les Sabres, les Sénateurs et les Devils. Les recrues de talent ne devraient pas manquer de leur côté non plus…

Prudence svp !

L’optimisme règne toujours au tournoi de golf du Canadien. « La reconstruction, c’était l’an dernier, nous sommes prêts à passer à la prochaine étape », a lancé le défenseur Joel Edmundson lundi matin avant le début du tournoi de golf du CH. « Je ne sais pas si on est en reconstruction ou pas. Les attentes peuvent changer au cours de l’année. Je ne sais pas. Je ne mettrai pas des mots sur n’importe quoi ». Messieurs, ne gonflez pas les attentes. Il faut apprendre à marcher avant de courir.

À ne pas manquer

1- Tous les détails sur la nomination de Nick Suzuki à titre de capitaine du Canadien avec Simon-Olivier Lorange.

2- Relisez la couverture en direct du tournoi de golf du Canadien, du moins les propos des joueurs et de la direction, avec Katherine Harvey-Pinard.

3- Jocelyn Thibault veut que justice soit rendue dans le scandale de Hockey Canada. Il n’est pas le seul…