(Arlington, Virginie) L’endroit n’était pas facile à trouver. Mais une fois qu’on y avait accédé, il y avait de la jeune vedette au pied carré.

Après avoir fait une pause en 2021 en raison de la pandémie de COVID-19, l’Association des joueurs de la LNH et le fabricant de cartes de hockey Upper Deck ont renoué avec la Vitrine des recrues, évènement regroupant une trentaine de jeunes joueurs. Ceux-ci étaient invités à prendre leur première photo officielle destinée aux cartes que s’arracheront par la suite les partisans.

Pour ce faire, les organisateurs avaient arrêté leur choix sur le MedStar Iceplex, centre d’entraînement constitué de trois patinoires et situé en toute logique au huitième étage d’un centre commercial.

Sur place, en dépit de la banalité des lieux, ça brillait de jeunesse et de talent. Owen Power, Matty Beniers, Shane Wright, Dylan Holloway, Jack Quinn, Marco Rossi, Jake Sanderson… Autant de joueurs qui, à n’en point douter, seront des vedettes de la LNH, probablement dès cette saison.

Celui qui retenait toutefois le plus l’attention, c’est Juraj Slafkovsky, du Canadien de Montréal. Il y avait évidemment un biais de récence – Wright et lui étaient les deux seuls joueurs du groupe à avoir été repêchés en 2022. Mais ça allait résolument plus loin. C’est un euphémisme que d’affirmer qu’à 6 pi 3 po et 218 lb, le Slovaque ne passe pas inaperçu, même sans ses patins.

« Jésus qu’il est énorme ! », s’est ému Brendan Brisson, des Golden Knights de Vegas. L’Américain a affronté Slafkovsky aux Jeux olympiques de Pékin, mais il ne l’avait encore jamais croisé hors de la patinoire avant mardi.

« Je me rappelle l’avoir vu aux Jeux et m’être dit : ça, c’est un vrai joueur », a encore dit Brisson, qui n’a « pas été surpris du tout » de voir le Canadien en faire son premier choix. Comme bien du monde, il a frissonné d’effroi en regardant la vidéo dans laquelle on voit le colosse assassiner un vélo stationnaire au camp de développement du Tricolore.

Matty Beniers, du Kraken de Seattle, était lui aussi de la formation olympique américaine. C’est son habileté autour du filet qui l’a surtout impressionné. « Certains gars l’ont, d’autres pas ; j’aimerais bien l’avoir comme lui », a dit Beniers.

« Et c’est bien sûr un gros, très gros bonhomme ! », s’est-il ensuite esclaffé.

« Partie du jeu »

À en croire Slafkovsky lui-même, il n’y a pas qu’auprès de ses nouveaux collègues de travail qu’il est populaire.

Autant à Montréal que dans son pays natal, il se fait désormais reconnaître dans la rue. Il faut dire qu’il est devenu une espèce de héros national en Slovaquie, dont il a été le premier représentant à être sélectionné au premier rang du repêchage de la LNH.

Il ne se plaint toutefois pas de cette nouvelle célébrité, au contraire. Prendre des photos avec les partisans et signer des autographes, « c’est le fun et ça fait partie du jeu », dit-il.

Comme tous les joueurs sur place à la Vitrine des recrues, il s’est aussi prêté à une longue séance photo sur la glace pour Upper Deck.

« Est-ce que ce sera étrange de voir ton visage sur des cartes de hockey ? », lui a demandé une journaliste. « Ça dépendra de ce dont j’ai l’air ! », a-t-il répondu, du tac au tac.

À l’évidence, Slafkovsky avait envie de s’amuser. Un autre reporter lui a fait remarquer qu’il s’apprêtait déjà à affronter son compatriote Simon Nemec, des Devils du New Jersey, au camp des recrues la semaine prochaine. L’ailier a rétorqué qu’avec Filip Mesar, ami d’enfance lui aussi repêché par le CH, il avait l’intention de « détruire » le défenseur. Mentionnons ici qu’il s’agit aussi d’un ami.

Même lorsque La Presse l’a interrogé sur la pression médiatique qui l’attendait à Montréal, Slafkovsky a indiqué que ce n’était « pas un problème » pour lui. « J’ai hâte », a-t-il même ajouté.

Répondra-t-il la même chose dans un an ? l’a-t-on relancé.

« On verra », a-t-il conclu, sourire aux lèvres.

C’est un rendez-vous.