Laurent Dauphin a 27 ans, Jean-Sébastien Dea en a 28. À cet âge, ça passe ou ça casse dans la Ligue nationale. Pour que ça passe, il faut courir et saisir les occasions.

C’est exactement ce que les deux Québécois ont fait en s’entendant avec les Coyotes de l’Arizona à l’ouverture du marché des joueurs autonomes. La Presse les a rencontrés, samedi, dans les coulisses du Centre d’Excellence Sports Rousseau de Boisbriand à l’occasion de la Classique Kevin Raphael pour Leucan.

En se présentant à Laval au début de la saison 2021-2022, Dauphin entamait sa troisième saison dans l’uniforme du Rocket. Rappelé par le Canadien en décembre, il n’a plus jamais eu à retourner sur la Rive-Nord de Montréal. En 38 rencontres, il a enregistré 12 points.

Avant ce rappel, le dernier match de Dauphin dans le circuit Bettman remontait au 10 janvier 2019. Et celui d’avant, au 7 mars 2018. C’était avec les Coyotes de l’Arizona.

« Quand ça fait longtemps que tu es dans la Ligue américaine et que tu n’as pas joué dans la Ligue nationale depuis un bout, ça devient un peu plus dur mentalement. Mais t’essaies de continuer et, au pire, de t’établir dans la Ligue américaine et faire du bel argent quand même », explique-t-il.

« Un moment donné, ça devient un peu inespéré », admet-il.

Cette fois-ci, Dauphin a eu une vraie chance de se faire valoir. Probablement la meilleure de sa carrière.

Avoir enfin pu m’établir dans une équipe de la Ligue nationale, sentir que je faisais partie de l’équipe, c’était le fun.

Laurent Dauphin

En quête d’un contrat à la fin de la saison, le natif de Repentigny a eu des discussions avec différentes équipes, dont le Canadien. Mais il a arrêté son choix sur les Coyotes. L’équipe qui l’a repêché. Ce sera la troisième fois de sa carrière qu’il retourne avec la formation du désert. Il s’est entendu sur les termes d’un contrat d’une saison à 750 000 $.

« C’est surtout côté opportunités. Je veux avoir le plus [de chances] possible de jouer dans la Ligue nationale. Je voulais peut-être me sentir plus désiré aussi. Mais c’était surtout une meilleure opportunité. »

Les Coyotes sont toujours en reconstruction. Malgré l’embauche de quelques vétérans, il y a de la place. Quand on demande à Dauphin si un retour dans la Ligue américaine est une option, il y va d’un « non » bien franc.

« Je sais que ça peut arriver, on ne sait jamais ce qui va arriver, mais je suis confiant en mes moyens et en mon été en ce moment. De la manière dont je me sentais l’année dernière, et quand je regarde l’alignement de l’Arizona, je me vois jouer dans la Ligue nationale. »

Une dernière chance

Jean-Sébastien Dea ne s’en cache pas : ce contrat de deux saisons à deux volets avec les Coyotes représente sa dernière chance de « percer » dans la grande ligue. Si ça ne fonctionne pas, il ira en Europe « la tête haute ».

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Jean-Sébastien Dea dans l’uniforme du Rocket de Laval

Le Québécois, qui a été un rouage important dans le long parcours du Rocket en séries éliminatoires, était aux îles Turquoises avec sa copine à l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Il a passé plusieurs coups de fil à son agent. Différentes offres étaient sur la table. Mais Dea a voulu vérifier auprès de la formation de l’Arizona.

« J’aime bien le soleil et la chaleur, lance-t-il en souriant. Je voulais peut-être aller dans un endroit où la température était plus favorable, surtout qu’il ne me reste pas beaucoup d’années en Amérique. »

Sa tentative était aussi motivée par la présence de l’entraîneur-chef québécois André Tourigny, qui a pris les rênes de l’équipe il y a un an. Tourigny a été son entraîneur pendant deux saisons chez les Huskies de Rouyn-Noranda, dans la LHJMQ.

« Il m’a appelé durant la journée, raconte-t-il. On a eu de belles conversations. »

Il [André Tourigny] me disait justement qu’ils avaient de belles opportunités pour moi, qu’il savait ce que j’étais capable de faire. Ça va juste être le fun d’arriver là-bas, de voir un visage familier.

Jean-Sébastien Dea

Dea indique avoir eu des discussions avec le Tricolore. « Mais je pense qu’ils n’étaient pas intéressés à m’offrir un contrat de la Ligue nationale, soutient-il. Je voulais au moins un contrat à deux volets, surtout avec la saison que j’ai eue. Je pensais mériter au moins ça. »

Le natif de Laval a passé l’entièreté de la dernière campagne avec le Rocket, avec lequel il a amassé 52 points en 70 matchs. Quand l’occasion s’est présentée de disputer une rencontre avec le CH, il a eu un résultat positif à la COVID-19. Résultat qui s’est ensuite avéré un faux positif. « C’est plate, mais ça fait partie de la game, et je n’ai pas de regrets du tout », dit-il.

« Je ne cacherai pas que j’aurais vraiment aimé revenir [avec Montréal], mais un moment donné, il faut écouter ce que la vie t’apporte et tout ça. C’est correct, je suis en paix avec ça. Je pense que j’ai laissé une belle marque à Laval, j’ai livré une très bonne saison et je peux sortir grandi. Ç’a été une expérience extraordinaire. »

La Classique KR pour Leucan

Samedi avait lieu la 7e édition de la Classique Kevin Raphael. Une somme de 54 727 $ a été amassée au profit de Leucan, un record. L’évènement est apparu sous une mouture améliorée cette année, alors que trois matchs étaient organisés : un de hockey féminin, un trois contre trois et le match de la Classique en soi. Plusieurs dizaines de joueurs et joueuses professionnels et vedettes de tous horizons y ont pris part. Déjà une heure avant le début de l’évènement, des dizaines de personnes faisaient la file devant le Centre d’Excellence Sports Rousseau. Plus de 1000 billets ont été vendus en prévente, un autre record. « Moi, je voulais mettre l’accent sur le hockey féminin pour le premier match, pour montrer que les filles sont bonnes. Après ça, je me retrouvais avec trop de gars qui voulaient venir ! lance Kevin Raphael à La Presse. […] C’est relax, c’est une ambiance conviviale et c’est une bonne cause. »