(Tampa) L’ambiance dans l’Amalie Arena était bien feutrée pendant l’échauffement et en début de match. Mais un festival offensif, des arrêts spectaculaires d’Andrei Vasilevskiy, quelques taloches échangées ici et là et un peu de Billy Joel dans les haut-parleurs ont contribué à ramener le plaisir dans la baraque.

La soirée s’est terminée avec la foule qui scandait « Ce n’est pas fini ! », parce que ce ne l’est pas. Le Lightning est revenu dans cette série finale avec un gain sans appel de 6-2 sur l’Avalanche du Colorado, lundi.

L’Avalanche mène la série 2-1, et les hostilités se poursuivront mercredi à Tampa.

La victoire vient cependant avec une inquiétude. Nikita Kucherov a retraité au vestiaire après avoir chuté durement le long de la rampe en troisième période. Jon Cooper, entraîneur-chef du Lightning, n’avait aucune mise à jour médicale à offrir.

Photo Phelan M. Ebenhack, Associated Press

Nikita Kucherov (86)

Mais il ne semblait pas fâché du tout quand un collègue lui a demandé comment il a perçu la séquence sur laquelle le Russe s’est blessé, le contact avec Devon Toews en particulier.

« Je sais très bien qu’avec ce genre de question, tout le monde dans l’aréna connaît la réponse, a lancé Cooper. Oui, c’est un sport de contact, mais les joueurs intelligents savent ce qu’ils font sur une patinoire et on l’a vu. »

Cela dit, Kucherov venait lui-même de frapper son rival Josh Manson tout près de la rampe, quelques instants plus tôt. L’animosité entre les deux équipes a grimpé d’une coche au cours de ce match.

Du grand Stamkos

Steven Stamkos disputait ce match devant son paternel, qui faisait la causette à quelques journalistes pendant l’entraînement matinal. Le capitaine du Lightning était clairement inspiré.

Stamkos a été le meneur émotif des siens au cours des présentes séries et il l’a de nouveau été dans ce duel. Il s’est annoncé dès la cinquième minute quand Ondrej Palat et lui ont offert une performance digne d’un quatrième trio, dans le bon sens du terme. Les deux attaquants ont pilonné les défenseurs de l’Avalanche avec de solides coups d’épaule, provoquant même la première pénalité de la rencontre. Les Tampeños n’ont pas marqué pendant l’avantage numérique subséquent, mais le ton était donné.

Photo Mark J. Rebilas, USA TODAY Sports

Steven Stamkos (91)

« Les gars qui doivent mener ton groupe le font, et les autres suivent, a expliqué Cooper. Regarde la progression de Stammer et de Hedman au fil des ans et ce n’est pas un hasard si la victoire nous suit. »

Stamkos a terminé la rencontre avec un but, une aide et un taux de succès de 74 % aux mises en jeu. Cooper l’a dépêché pour 31 des 74 mises en jeu de ce match. Il misait clairement sur lui.

Cooper aurait pu ajouter Anthony Cirelli parmi ses acteurs-clés, lui qui s’est servi de sa vitesse pour embêter la défense du Colorado et toucher la cible. Nick Paul en est un autre qui mérite des fleurs, après avoir fait quelques allers-retours vers le vestiaire en cours de match. Il patine comme un joueur incommodé, mais ça ne l’a pas empêché de marquer entre deux visites au vestiaire.

« Comme un vrai joueur, il a enduré la douleur, il est revenu et il a marqué le but gagnant », a souligné Stamkos.

Vasilevskiy est un autre employé modèle de cette victoire. Dans son cas, ce sont surtout les circonstances dans lesquelles il a réussi ses 37 arrêts qui sont impressionnantes, deux jours après avoir accordé 7 buts à l’Avalanche.

Palat, Corey Perry et Patrick Maroon ont inscrit les autres filets des vainqueurs.

Pauvre Makar

Dans le camp adverse, un mot sur Cale Makar. Le défenseur de l’Avalanche a conclu sa soirée avec un différentiel de - 3, tout ça à 24 heures de la soirée de remise des trophées. Makar est un des trois finalistes pour le Norris, remis au meilleur défenseur, et ce n’est évidemment pas un trophée qui se gagne à coups de matchs de - 3.

Photo Phelan M. Ebenhack, Associated Press

Ondrej Palat (18) et Cale Makar (8)

Cela dit, c’est aussi le genre de soirée où on voit les limites de cette statistique. Sur le but de Palat, en première période, par exemple, son partenaire à la ligne bleue, Toews, a gaffé avec la rondelle, puis Mikko Rantanen s’est mal positionné en repli. Au deuxième vingt, Maroon a ajouté un - 1 à la fiche de Makar, mais son tir du revers sans angle aurait dû être bloqué par Darcy Kuemper. C’est d’ailleurs ce but qui a signifié la fin des émissions pour le gardien partant de l’Avalanche, remplacé par Pavel Francouz.

À cet effet, l’entraîneur-chef Jared Bednar aura un dossier délicat à gérer d’ici à mercredi : choisir son gardien partant entre Kuemper et Francouz. Ce dernier a remporté six matchs en l’absence de Kuemper plutôt dans les séries, tandis que le vétéran a été correct dans le premier match de la finale et n’a pratiquement pas été testé dans le deuxième match.

« Il n’a pas connu une très bonne soirée, a admis Bednar. Mais l’équipe non plus. On gagne et on perd en équipe. Personne n’a joué à un assez bon niveau. »