Pour bien comprendre l’histoire et la saison 2021-2022 de Samuel Montembeault, il faut remonter un peu le temps, et se replacer à Chicago, le 13 janvier.

C’est ce soir-là, lors d’un match sans histoire face aux Blackhawks, que ses problèmes ont commencé.

Sur le coup, Montembeault n’y a pas trop pensé. Il se souvient de s’être fait frapper sur le but gagnant des Hawks en prolongation, par son coéquipier Mike Hoffman. Il se souvient d’une douleur, mais sans plus.

C’est exactement une semaine plus tard, lors d’un match à Las Vegas, que ça s’est mis à être plus sérieux. « J’ai effectué un arrêt du bloqueur et j’ai senti quelque chose briser en deux, explique-t-il au téléphone. Ça a fait mal, mais c’était un nouveau bloqueur, alors je n’étais pas sûr si c’était moi ou l’équipement… »

Mais c’était lui. Ou plutôt son poignet droit.

La suite, Samuel Montembeault l’a rédigée dans la douleur. Parce que, comme il le dit, « il y avait quelque chose de déchiré », et ce quelque chose l’empêchait de pouvoir offrir sa pleine mesure devant le filet.

Une opération ? Il y a pensé pendant la saison, mais la décision ne fut pas si évidente.

« Parce que tous les gardiens étaient blessés et parce que je ne voulais pas mettre le club dans le trouble », ajoute-t-il.

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Samuel Montembeault

À un moment donné cet hiver, il restait juste Cayden [Primeau] et moi. Alors il y avait ça, mais aussi, enfin, j’avais une chance de jouer à temps plein dans la Ligue nationale. Je ne voulais pas rater ça.

Samuel Montembeault

Il y a eu des discussions, entre autres avec son agent. Il a fini par décider qu’il allait conclure la saison dans la douleur, certes pas à 100 % de ses capacités, mais aussi, qu’il allait tout donner. « La direction du club m’a offert le choix de me faire opérer tout de suite, pendant la saison, ou bien d’attendre après. On m’a dit de le dire si jamais la douleur devenait intolérable, mais j’ai continué. J’ai choisi d’attendre après la saison, et finalement, j’ai été opéré au début du mois de mai. »

C’est ainsi que le gardien de 25 ans a choisi de terminer 2021-2022 : dans la douleur, mais aussi, forcément, dans l’adversité. Car il y a eu de ces moments assez difficiles. Sans qu’on lui demande, il avance le match du 16 avril au Centre Bell, qui s’est conclu par une victoire sans appel de 8-4 des Capitals de Washington. C’est lui qui est resté seul devant le filet pendant ces 60 très longues minutes de jeu, après avoir accordé tous ces buts sur un total de 41 lancers.

Mais ce n’est pas ce qu’il retient de ce soir-là.

« Je venais d’accorder huit buts et je ne me sentais pas si bien, raconte-t-il. Après le match, Carey [Price] est venu me voir dans le vestiaire pour me dire de ne pas m’en faire, pour me dire de continuer à me battre. Il m’a toujours appuyé… »

Au bout du compte, cette saison de misère du Canadien aura au moins permis au gardien québécois de prendre part à un total de 38 matchs, un sommet pour lui depuis qu’il a fait le saut dans la LNH, en 2018-2019. Évidemment, il ne s’attendait pas à un tel scénario au moment où le Canadien l’a réclamé au ballottage, début octobre.

Quand c’est arrivé, je me disais que j’allais peut-être passer un mois avec l’équipe… je ne m’attendais pas du tout à jouer autant ! Alors, de jouer presque 40 matchs, pour un gars comme moi qui en jouait à peine 10 par saison avant ça, ce fut incroyable.

Samuel Montembeault

La suite est un peu plus compliquée. Dans l’immédiat, le Canadien attend des nouvelles de Carey Price : sera-t-il bel et bien présent en septembre, et si oui, dans quelle condition ? La réponse à cette épineuse question aura une incidence sur le reste de la formation… et sur Samuel Montembeault.

Mais lui, si ça ne dépendait que de lui, il reviendrait en courant. Il compte retourner sur la glace en juillet, et estime qu’il sera entièrement remis de son opération au poignet et fin prêt pour le camp de septembre.

« Lors de nos rencontres de fin de saison avec la direction, on m’a parlé de ma constance, et je sais que c’est un aspect du jeu que je dois améliorer… Ce n’est pas pareil, le travail d’un réserviste qui joue une fois toutes les deux semaines et le travail d’un gardien qui doit jouer plus souvent. Pour le moment, je n’ai eu aucune discussion au sujet d’un nouveau contrat avec le Canadien, mais oui, je veux revenir. J’ai vraiment adoré ça… »