Ce n’est peut-être pas le petit Roch qui reçoit par erreur un chandail des Maple Leafs de Toronto par la poste, mais il y a une sympathique histoire de chandail de hockey en filigrane de la visite des Stars de Dallas à Montréal.

Quelque part dans la région de Dallas, un jeune garçon de 11 ans du nom de Nathan Pavelski attend en effet impatiemment un chandail numéro 22 du Canadien. Pavelski, comme dans Joe Pavelski, attaquant des Stars et papa de Nathan.

C’est Paul Caufield, le père de Cole, qui nous avait mis la puce à l’oreille lors d’une rencontre l’an dernier à Vegas, pendant les séries éliminatoires. « Je pense que Cole est son joueur préféré, peut-être même devant Joe ! », rigolait le paternel.

Mercredi midi, au terme de l’entraînement des Stars au Centre Bell, on a donc fait le suivi. Cole Caufield est-il toujours le joueur préféré de Nathan Pavelski ? Le vétéran des Stars éclate de rire.

Oh oui ! Il m’a demandé un chandail de Caufield pour son anniversaire. Ils étaient en rupture de stock. Ensuite, on avait la chance d’en trouver un, ça n’a pas fonctionné. En résumé, il ne l’a toujours pas eu, son chandail, donc je vais lui en rapporter un cette semaine. Son anniversaire était en octobre… Je suis un mauvais père !

Joe Pavelski

En attendant, Paul Caufield a offert aux Pavelski un des fameux t-shirts « Goal Caufield » qui ont fait sensation l’été dernier. Sauf que le petit Nathan espère encore avoir le véritable chandail de son idole.

PHOTO FOURNIE PAR PAUL CAUFIELD

Nathan et Joe Pavelski

« Il me demande le chandail chaque semaine depuis des mois. Il adore Cole, il aime tout de lui. C’est agréable pour moi de voir ça, car ça me ramène à mes débuts, quand j’avais à peu près l’âge de Cole. Quand Cole marque et que je vois passer la vidéo, je l’envoie à Nate. C’est un grand fan. »

Premier duel

Cette relation entre Caufield et les Pavelski est un autre exemple de la roue du hockey qui tourne. Le lien qui les unit, à la base : ils ont fréquenté la même école secondaire à Stevens Point, un village au milieu du Wisconsin.

Pendant ses deux saisons à l’Université du Wisconsin, Caufield portait le numéro 8 en l’honneur de Pavelski, qui a porté ce numéro chez les Sharks de San Jose pendant une douzaine d’années.

PHOTO RON CHENOY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Joe Pavelski

Jeudi soir, ils s’affronteront pour la toute première fois. Leur premier rendez-vous était prévu le 18 janvier à Dallas, mais quelques heures avant le match, Caufield avait reçu un résultat positif à la suite d’un test de dépistage de la COVID-19.

« J’ai hâte de le voir sur la patinoire, en personne ! a lancé Pavelski. Et c’est un gros match pour nous. C’est une équipe dangereuse. Ils gagnent de plus en plus, ils marquent de plus en plus, ils jouent avec acharnement et ils sont compétitifs. Et nous, on vient de perdre trois matchs de suite. »

Comme le bon vin

Pavelski peut parler en bien de Caufield autant qu’il veut, mais il doit lui-même avoir son lot d’admirateurs, car ce qu’il accomplit cette saison n’est pas banal.

À 37 ans, le voici avec 60 points (23 buts, 37 aides) en 58 matchs. L’Américain a toujours été productif, mais il pourrait terminer la saison avec une moyenne d’un point par match pour la toute première fois de sa carrière ! S’il y parvient, il sera le premier joueur de 37 ans ou plus à conclure une saison avec une telle moyenne depuis Martin St-Louis en 2013, selon les données de Hockey Reference.

Tout ça de la part d’un joueur qui n’a jamais été réputé pour son coup de patin, dans une ligue que l’on dit de plus en plus rapide.

« Ce n’est pas dur pour lui de bien se placer, parce qu’il réfléchit vite, observe Jason Robertson, son compagnon de trio depuis le début de la saison. Pas besoin d’être le plus rapide, il faut être au bon endroit au bon moment. C’est comme ça qu’il connaît du succès. Il a un bon instinct autour du filet. »

Même si sa production laisse croire qu’il n’est pas sur le point de casser, Pavelski a signé une courte prolongation de contrat d’un an la semaine dernière.

« Je suis très à mon aise, car ça nous laisse plein d’options, explique-t-il. Nous adorons Dallas, j’aime l’équipe. Les gens ne réalisent pas que les contrats à court terme ont aussi une valeur. S’il y a des changements, tu n’es pas coincé dans une mauvaise situation. »

Avec un contrat d’un an, pour 5,5 millions de dollars sous le plafond, Pavelski n’aura effectivement pas de mal à trouver preneur si les Stars tentent une réinitialisation.

Historique Robertson

PHOTO STACY BENGS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jason Robertson

Si les Stars sont en position de lutter pour une place en séries, malgré un noyau vieillissant, c’est notamment grâce à l’éclosion de Jason Robertson. Depuis le début de la saison écourtée de 2021, l’Américain totalise 100 points en 101 matchs. Cet attaquant, repêché au 39rang en 2017, est d’ailleurs le joueur le plus rapide à avoir atteint les 100 points dans la LNH dans l’histoire des Stars. Cela dit, il devra faire oublier une mauvaise performance, selon son entraîneur-chef. Rick Bowness n’a en effet pas apprécié la tenue de Robertson dans la défaite de 4-0, mardi à Toronto. « Ses parents étaient là, c’était son premier match contre son frère [Nick], c’est la LNH, les journalistes en parlent, il y a du bruit et tu dois évacuer ça. Mais parfois, il étirait ses présences. Je lui en ai parlé. Il a droit à une chance cette fois, il va apprendre. Un jeune doit apprendre à composer avec ça. La prochaine fois qu’on ira à Toronto, devant sa famille, il va mieux jouer. »

Entraînement imprévu

Rick Bowness est bien sympathique en point de presse, mais on le devinait de mauvais poil derrière les portes closes mercredi. Il a en effet indiqué que son équipe devait avoir congé en ce mercredi, mais finalement, tous les joueurs en bonne santé ont foulé la glace du Centre Bell. « Je n’ai pas aimé notre match [de mardi]. On n’avait pas un bon rythme et il fallait améliorer ça », a-t-il résumé. Les Stars ont perdu leurs trois derniers duels, dont les deux derniers par un score combiné de 11-4. Au moment où on écrivait ces lignes, ils étaient à un point de la dernière place donnant accès aux séries, détenue par Vegas, mais avaient quatre matchs de plus à jouer.

En savoir plus
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    Joe Pavelski a réussi 5 saisons de 30 buts dans la LNH. Il totalise 903 points en 1144 matchs.