(Calgary) Bonne nouvelle, pour celles ou ceux qui s’en inquiétaient : Tyler Toffoli va bien. Et son équipe ? Encore mieux que lui.

Depuis le 23 janvier, les Flames de Calgary forment tout simplement la meilleure formation de la LNH. Quatorze victoires en 16 matchs. Des buts à profusion, du jeu défensif impeccable, un gardien intraitable.

C’est au beau milieu de cette séquence irrésistible que Toffoli a posé ses valises en Alberta, après une transaction qui a valu au Canadien de Montréal un choix de premier tour au repêchage de 2022 et l’espoir Emil Heineman, notamment.

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Tyler Toffoli complète pour l’heure le troisième trio à la droite de Sean Monahan et de Milan Lucic, en plus d’évoluer sur la première unité en avantage numérique.

L’ailier de 29 ans n’a pas mis de temps à trouver ses repères. En 7 matchs, il a déjà récolté 7 points, dont 5 buts. Or, dans l’intervalle, il n’arrive qu’au quatrième rang des marqueurs de son équipe, ex æquo avec Andrew Mangipane. Elias Lindholm (13 points), Matthew Tkachuk (11) et Johnny Gaudreau (9) les devancent. Cela montre l’explosivité de cette attaque.

Son rôle est plus circonscrit qu’à Montréal. On ne l’utilise plus que marginalement en infériorité numérique, et il complète pour l’heure le troisième trio à la droite de Sean Monahan et de Milan Lucic, en plus d’évoluer sur la première unité en avantage numérique. Plus de trois minutes par match ont été retranchées à son temps de glace par rapport à son utilisation avec le Canadien.

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Tyler Toffoli n’a pas semblé vouloir s’épancher sur l’expérience qu’il vit dans son nouvel uniforme. « Ça fait longtemps que je suis dans cette ligue. J’essaie de jouer le meilleur hockey possible », a-t-il dit.

C’est là qu’on saisit à quel point son ajout est précieux pour les Flames, qui trouvent ainsi un équilibre quasi parfait dans leur attaque. La menace peut venir de n’importe où, pour peu qu’un des trois premiers trios soit sur la patinoire.

« C’est un joueur complet de plus pour nous », a estimé l’entraîneur-chef Darryl Sutter, mercredi matin, pendant un court point de presse.

« Tyler ne fait pas que marquer des buts. Il est très impliqué dans le jeu en général, dans plusieurs situations, ce qui est très important à nos yeux. »

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Tyler Toffoli mettant en échec Quinn Hughes, des Canucks de Vancouver, à Vancouver le 24 février. « Tyler ne fait pas que marquer des buts. Il est très impliqué dans le jeu en général, dans plusieurs situations, ce qui est très important à nos yeux », dit l’entraîneur-chef Darryl Sutter.

Sutter connaît bien Toffoli, dont il a été l’entraîneur chez les Kings de Los Angeles pendant les cinq premières saisons complètes de l’Ontarien dans la LNH. Le jeune homme qu’il était est aujourd’hui un vétéran aguerri, « un meilleur joueur encore, avec plus d’expérience », qui a davantage de « contrôle » sur son jeu.

En avantage numérique, phase de jeu dans laquelle Toffoli a déjà amassé trois points, son ajout a complètement changé la configuration de la première vague, a noté Gaudreau. « Avant, les équipes nous lisaient trop facilement », a-t-il fait remarquer.

En huit saisons à Calgary, Gaudreau ne se souvient pas d’avoir connu une équipe aussi complète et équilibrée.

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Tyler Toffoli marque contre les Jets de Winnipeg en troisième période au Saddledome de Calgary, le 21 février. Les Flames ont gagné 3-1.

L’Avalanche du Colorado demeure la grande favorite de l’Association de l’Ouest pour atteindre la finale de la Coupe Stanley. Il devient soudain difficile de snober les Flames.

Plaisir

Le principal concerné n’a pas semblé vouloir s’épancher sur l’expérience qu’il vit dans son nouvel uniforme.

« Ça fait longtemps que je suis dans cette ligue. J’essaie de jouer le meilleur hockey possible », a-t-il dit.

Son intégration a été harmonieuse, en raison notamment la présence de quelques ex-coéquipiers, dont Milan Lucic, qu’il a côtoyé à Los Angeles, et Sean Monahan, son joueur de centre pendant deux saisons chez les 67 d’Ottawa, dans la Ligue junior de l’Ontario. Nombreux sont aussi ceux qu’il connaissait bien pour les avoir affrontés souvent, lui qui avait passé toute sa carrière dans la division des Flames avant de s’entendre avec le Canadien en 2020.

Vu les performances de l’équipe, qui a remporté 12 de ses 13 derniers matchs, Toffoli s’amuse. Il ne le dit pas lui-même ainsi, mais cela constitue un changement majeur avec son expérience chez le Canadien cette saison. « Ça ne s’est pas passé de la manière qu’on avait envisagée », a-t-il poliment résumé.

À ce sujet, il constate que ses anciens coéquipiers « jouent de la bonne manière et ont beaucoup plus de plaisir » sous les ordres de Martin St-Louis. Il n’est pas surpris des récents succès du CH – cinq victoires de suite avant la défaite de mardi à Winnipeg – car, rappelle-t-il, « tout le monde dans ce vestiaire travaille fort » et « personne ne se satisfait de perdre ».

Cela n’empêche pas qu’il veuille « les battre » jeudi, alors que le Tricolore disputera à Calgary le deuxième match de son voyage dans l’Ouest canadien. Il a justement rappelé, comme le veut la formule d’usage, que cette rencontre n’est qu’« un autre match » que son équipe doit gagner.

Le journaliste Marc-André Perreault, de TVA Sports, a conclu l’échange en lui demandant s’il prévoyait fraterniser avec les joueurs du CH. « J’espère que Cole [Caufield] me paiera à souper », a-t-il répondu du tac au tac.

« T’en doit-il un ? », a rétorqué le reporter.

« Oui, je lui en ai payé plein ! », a ajouté Toffoli en souriant.

Les hostilités sont lancées.