Marie-Philip Poulin ne prévoit pas accrocher ses patins de sitôt. La capitaine d’Équipe Canada savoure présentement une pause bien méritée loin de la patinoire après avoir décroché la médaille d’or aux Jeux olympiques de Pékin, mais elle ne compte toujours pas annoncer sa retraite sportive.

L’attaquante âgée de 30 ans songe même à enfiler l’uniforme pour ses cinquièmes Jeux olympiques en carrière à Milan/Cortina en 2026.

« Si mon corps tient le coup, si je peux encore suivre les jeunes joueuses de l’équipe, alors j’adorerais ça, a confié Poulin en entretien téléphonique. Mon cœur et ma tête sont encore là, donc je vais y aller une année à la fois. Mais j’adore encore ça. »

Surnommée « Capitaine Clutch » pour sa capacité à hausser son niveau de jeu dans les moments déterminants, Poulin a de nouveau mené le Canada à la conquête de la médaille d’or après avoir inscrit deux buts en finale le mois dernier aux Jeux de Pékin. Elle a maintenant marqué lors des quatre dernières finales olympiques de hockey féminin, totalisant même sept buts dans cet intervalle.

Des rumeurs ont circulé au sujet de la carrière de la triple médaillée olympique, certaines l’envoyant occuper un rôle au sein d’une équipe de la LNH.

Poulin n’est toutefois pas prête à échanger la surface glacée pour une chaise de bureau.

« Le hockey occupe une bonne partie de ma vie et après ma carrière, j’aimerais m’impliquer, et j’adorerais jouer un rôle dans le hockey, a-t-elle dit. J’adorerais ça, vraiment. Mais j’aimerais encore jouer un peu, et ensuite on verra. »

Le directeur général des Lions de Trois-Rivières, dans l’ECHL, a récemment exprimé son intérêt pour offrir un contrat à Poulin. Momentum Hockey, l’agence qui représente Poulin, a rapidement mis un terme aux rumeurs, en diffusant un communiqué en français dans lequel on indiquait qu’elle n’avait pas l’intention de se joindre aux Lions.

Le communiqué soulignait que la joueuse étoile était totalement dévouée au développement du hockey féminin, et qu’elle continuerait de travailler à la création d’une ligue féminine de hockey professionnelle.

Le hockey féminin est « constamment dans les discussions » au Canada, a rappelé Poulin.

« Nous croyons vraiment dans notre produit, et nous revenons à l’avant-scène tous les quatre ans avec les Jeux olympiques, mais tout est à refaire chaque quatre ans, a-t-elle mentionné. Nous changerons notre approche et tenterons d’en discuter chaque année, afin de maintenir l’intérêt (dans le hockey féminin). »

Lorsque la Ligue canadienne de hockey féminin s’est éteinte soudainement en 2019, Poulin et d’autres joueuses étoiles ont fondé l'Association des joueuses de hockey professionnelles (PWHPA).

Le groupe veut créer une ligue professionnelle de hockey féminin qui soit rentable et qui permette aux joueuses d’être payées de façon raisonnable, en bénéficiant de conditions similaires à celles des hockeyeurs professionnels masculins.

« Nous y croyons. Nous luttons pour créer une ligue non seulement pour nous, mais pour les prochaines générations de joueuses, a dit Poulin. Il faut de la patience. Ça prend du temps pour accomplir de grandes choses, et j’y crois, donc nous verrons ce qui se produira. »

La Québécoise a admis qu'il a déjà fallu beaucoup de patience de la part de tout le monde pour développer le projet de ligue professionnelle de hockey féminin.

« J’espère que ça viendra bientôt », a-t-elle confié.