Daniel Audette fait son petit bonhomme de chemin, quelque part au pays d’Alex Kovalev. Jeudi, il se plaçait au 22rang des marqueurs de la KHL. Alors que son nom est mentionné ici et là quand vient le temps de discuter de l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques, l’ancien espoir du Canadien fait savoir qu’il n’a pas encore eu de nouvelles en ce sens de la part de Hockey Canada.

L’attaquant de 25 ans rentrait d’un entraînement avec sa formation actuelle, le HC Vityaz de Podolsk, en Russie, quand il a pris l’appel de La Presse, jeudi matin. D’entrée de jeu, il a confirmé l’évidence : il aimerait bien prendre part aux Jeux olympiques, si Hockey Canada fait de lui un de ses choix.

« D’avoir une chance d’aller aux Jeux olympiques, c’est rare, donc c’est excitant, laisse-t-il entendre. Mais en même temps, c’est décevant de ne pas avoir la chance de voir les meilleurs au monde jouer ensemble. »

« S’ils me contactent, tant mieux, ajoute-t-il. Sinon… Ce n’est pas ma décision. J’ai joué du mieux que je pouvais cette année, je crois, donc s’ils sont intéressés par ça, ce serait vraiment le fun d’y aller, c’est sûr. »

Audette n’a en effet pas à rougir de ses performances depuis qu’il a traversé l’océan Atlantique en 2020. L’an dernier, il a terminé la campagne au deuxième rang des marqueurs de la SM-Liiga avec le club Lukko de la ville de Rauma, en Finlande.

Ses 50 points en 60 matchs lui ont valu, comme il le souhaitait, son premier contrat en KHL, avec le HC Vityaz. Et il continue de bien faire avec 16 buts et 35 points en 42 rencontres cette saison, dans une équipe qui se classe au bas du classement. Audette était aussi de l’équipe canadienne lors de la Coupe Channel One, avant les Fêtes.

Je ne suis pas surpris [de mes performances]. Dans ma tête, je suis encore jeune, j’ai juste 25 ans. L’année passée en Finlande et les années précédentes, je suis devenu meilleur chaque année. Je pense encore continuer à faire ça pour les quelques prochaines années si je continue à m’améliorer. Je voulais laisser ma marque.

Daniel Audette

S’il faisait partie des représentants du Canada à Pékin, Audette aurait comme coéquipiers des joueurs de tous âges. Selon des informations récemment rapportées par Darren Dreger, de TSN, des joueurs d’âge junior comme Owen Power et d’ex-joueurs de la LNH comme Adam Cracknell sont considérés.

« Ce serait très intéressant comme équipe, lance le natif de Blainville. Quand on se regroupe, les Canadiens, d’habitude, c’est toujours une belle dynamique et tout le monde s’entend bien. »

Retour sur le sol nord-américain ?

Quand on demande à Daniel Audette s’il apprécie la vie en Russie, il nous raconte que l’adaptation a été plus difficile qu’en Finlande. Угадай почему (devinez pourquoi) ! La langue, voilà.

« Il y a un peu moins de monde qui parle l’anglais, mais on a quand même un peu de monde qui nous aide pour ça, indique-t-il. J’ai un Québécois, un Russe québécois, dans mon équipe. Le gardien de but Ilya Ejov. Il nous aide pas mal avec ces affaires-là. »

Est-ce que ton russe s’améliore ? lui demande-t-on.

« Je ne dirais pas que je parle le russe, s’empresse-t-il de répondre. Mais je connais des mots et quelques phrases, comme “bon matin” et “à demain”. Rien de trop compliqué. Mais en termes de hockey, j’ai quand même appris pas mal. Quand le coach parle, je comprends quand même ce qu’il dit. »

Daniel Audette a décidé de prendre la voie de l’Europe à l’issue de la saison 2020, après avoir joué avec le club-école des Panthers de la Floride. Alors sans contrat dans un contexte d’incertitude avec le début de la pandémie, le choix de cinquième tour du Canadien en 2014 voulait s’assurer de jouer au hockey.

« Soit j’étais vraiment patient et j’attendais une offre en Amérique du Nord, soit j’acceptais l’offre en Europe », se souvient-il.

Avec le recul, il est en paix avec la décision qu’il a prise.

À date, je suis content du chemin que j’ai choisi. Ça m’a donné une chance. Je me suis fait voir, les deux dernières années. Les gens ici apprécient comment je joue et c’est le fun.

Daniel Audette

Son intention demeure tout de même de revenir sur le sol nord-américain éventuellement. Est-ce que ce sera la saison prochaine ? Peut-être. Peut-être pas.

« Au bout du compte, ça dépend toujours des offres que tu reçois et de qui est intéressé, note-t-il. Je ne suis pas fermé à revenir en Amérique du Nord, ça, c’est sûr. Mais en même temps, ça ne me dérangerait pas du tout de rester ici. Je suis ouvert à tout. »

« Peut-être l’année prochaine. Ou l’année d’après. J’ai encore juste 25 ans, rappelle-t-il. J’ai encore du bon hockey à jouer. »