(Pittsburgh) Les Penguins de Pittsburgh avaient tant confiance en l’ascension de Tristan Jarry qu’ils ont échangé le double vainqueur de la coupe Stanley Matt Murray et ont donné un nouveau pacte à Jarry.

On peut se demander s’ils prendraient la même décision aujourd’hui.

Le jeu constant de Jarry, qui en a fait un gardien étoile en 2019-20 et aidé les Penguins à mettre la main sur un premier titre de section en sept ans ce printemps s’est évaporé au premier tour éliminatoire, où les Islanders de New York ont éliminé la formation de la Pennsylvanie en six rencontres.

Jarry a accordé 21 buts en six matchs, dont trois en trois minutes dans le match six, qui a plombé les Penguins.

Ces derniers se sont ainsi inclinés au premier tour éliminatoire pour la troisième année consécutive.

L’entraîneur-chef Mike Sullivan n’a pas uniquement blâmé son gardien de 26 ans pour la défaite.

« Ce n’est pas la faute d’une personne, a-t-il dit. Tout le monde fait de son mieux pour faire partie de la solution. »

Peut-être, mais après avoir échoué sans appel son premier vrai test en séries, on peut se demander si Jarry peut faire partie de la solution. Après sa bourde en prolongation dans le match no 5, alors qu’il a remis la rondelle directement sur le bâton de Josh Bailey en tentant de dégager, menant directement au but gagnant des Islanders, Jarry a déclaré qu’il irait de l’avant et se concentrerait sur l’amélioration de son jeu.

Sa réponse a toutefois été de laisser filer trois avances d’un but alors que les Penguins se battaient pour leur survie. Sullivan a gardé Jarry dans le filet pour les 60 minutes, peut-être parce qu’il n’avait pas le choix : le substitut Casey DeSmith n’étant pas disponible en raison d’une blessure.

Contrairement à ce qui s’est produit après le balayage subi aux mains des Islanders en 2019 et la défaite surprise face au Canadien de Montréal dans la bulle torontoise l’an dernier — deux défaites qui ont mené à de nombreux changements de personnel —, il est difficile de prévoir la suite des choses à Pittsburgh.

Ils avaient pourtant l’air d’aspirants à la Coupe Stanley avec leur titre de la section Est et la façon dont ils ont dominé de grands pans de la série. Pourtant, ce sont les Islanders qui accèdent au tour suivant.

« Vous pouvez regarder chacune des années et les analyser différemment, a déclaré le capitaine, Sidney Crosby. Je trouvais que nous avions un bon groupe et que nous avons fait plusieurs bonnes choses. On aurait pu facilement connaître un long parcours. J’ai très confiance en ce groupe, de la façon dont nous avons terminé la saison et la direction dans laquelle nous allons. Mais la ligne est mince en séries. »

Les Penguins auront deux mois pour décider quelle direction prendre. Le premier entre-saison du directeur général Ron Hextall et du président des opérations hockey Brian Burke pourrait être mouvementé. Crosby aura 34 ans en août. Evgeny Malkin aura 35 ans en juillet. Kristopher Letang a aussi 34 ans. Letang et Malkin disputeront tous deux la dernière année de leur contrat.

Malgré tout, compte tenu de ce qui s’est passé sur la patinoire devant Jarry, les joueurs ne sentent pas le besoin d’effectuer de grands changements.

« Cette équipe peut assurément se battre pour une coupe Stanley, a affirmé l’attaquant Jeff Carter, auteur de 15 buts en 20 matchs après son acquisition des Kings de Los Angeles et de quatre autres contre les Islanders. Cette équipe est encore affamée, en partant par ses vedettes. Ces gars veulent retourner au sommet. Ils veulent gagner. »

Quelques questions demeurent, à commencer par ce que feront les Penguins avec Jarry. Hextall et Burke devront soupeser sa performance en séries avec sa fiche de 13-1-2 dans le dernier droit, qui leur a permis de devancer les Capitals de Washington au sommet de la section.

Que feront-ils avec Carter ? Le joueur autonome de 36 ans a été le meilleur joueur de l’équipe dès son arrivée dans le vestiaire. Carter a déjà dit qu’il souhaitait jouer une saison de plus.

Qu’en est-il de Sullivan ? Difficile d’attribuer cette défaite des Penguins sur le dos de l’entraîneur en poste depuis décembre 2015. Sullivan a mené les Penguins à leurs deux dernières conquêtes de la Coupe Stanley, mais ils ont une fiche de 3-13 à leurs 16 derniers matchs éliminatoires. Sullivan a toujours trois saisons à son contrat, rendant improbable sa mise à pied.