Quelques semaines à peine après son entrée en poste, le nouveau patron hockey chez le Canadien doit déjà gérer sa première crise.

En déplorant publiquement le manque de structure au sein de l’équipe après la défaite de mardi soir à Pittsburgh, le vétéran Jeff Petry a sapé l’autorité de l’entraîneur-chef Dominique Ducharme.

Dans un contexte où l’on tentera de créer une nouvelle culture d’entreprise avec de jeunes joueurs dans la formation, on doit régler le problème illico.

Gorton ne peut laisser pourrir une telle situation et permettre aux jeunes d’évoluer dans un tel climat de frustration et de remise en question de la part des vieux routiers.

Peut-être Jeff Petry a-t-il dit tout haut ce qu’une majorité pense tout bas ? Peut-être a-t-il agi en solitaire afin de trouver un moyen de foutre le camp ? À Jeff Gorton d’évaluer la situation.

Trois options

Le nouveau boss a trois options. La première, congédier l’entraîneur. Mais Gorton a déjà annoncé que son coach allait demeurer en poste d’ici la fin de la saison. Et le CH paye encore la dernière année du contrat de Claude Julien (cinq millions). Le Canadien n’a pas besoin d’un électrochoc puisqu’il est déjà éliminé. Pourquoi payer un troisième entraîneur-chef ?

La deuxième consisterait à échanger Petry. Mais la valeur du nouveau défenseur numéro un à Montréal n’a jamais été aussi basse. En voilà un justement dont le jeu erratique affecte beaucoup la structure collective. Ducharme a eu des décisions difficiles à prendre dans son cas et Petry n’a sans doute pas digéré d’être retiré de la première vague de supériorité numérique au profit de Chris Wideman. Mais deux maigres points en 26 matchs malgré un temps d’utilisation de 23 minutes par rencontre, et aucun point en supériorité numérique malgré un temps d’utilisation moyen de 2:16 par match en pareilles circonstances peuvent justifier cette décision.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Jeff Petry

La troisième option, la plus sage, consisterait à organiser un meeting d’équipe pour laver son linge sale en famille, et exiger des excuses de Petry devant ses coéquipiers, le temps que Gorton se décide à prendre des décisions à tête reposée ces prochains mois.

La maladroite sortie publique de Jeff Petry pourrait inciter Gorton à faire un ménage plus rapidement et se départir des vétérans qui ne voudront pas vivre une fin de saison de misère et/ou contribuer à une nouvelle phase de rajeunissement.

On a vu la vigueur des Suzuki, Caufield, Romanov, Ylönen, Poehling et même Laurent Dauphin, mardi soir à Pittsburgh. Il faut continuer à les laisser s’épanouir sans que des éléments perturbateurs leur glissent des idées négatives dans les oreilles.

Sans Carey Price, point de salut

On rappelle souvent ces derniers temps la fiche de Dominique Ducharme en saison régulière depuis sa nomination : 21-37-10. Or, Ducharme a pu compter sur son gardien numéro un, Carey Price, lors de seulement 13 de ses 68 premiers matchs de saison régulière à titre d’entraîneur-chef du Canadien.

Avec Price devant le filet, en incluant les matchs de séries éliminatoires, la fiche de Dominique Ducharme avec le Canadien s’établit à 20-14-2.

Jeff Petry peut bien déplorer le manque de structure, mais il manquait mardi dans la formation Price, Joel Edmundson, Tyler Toffoli, Josh Anderson, Brendan Gallagher, Christian Dvorak et Jake Evans, sans oublier Shea Weber.

On ne peut évidemment pas exonérer Dominique Ducharme et son personnel de tout blâme avec une fiche aussi épouvantable. Jeff Gorton est plongé dans l’entourage de l’équipe et pourra apporter une évaluation réfléchie du travail des entraîneurs d’ici la fin de la saison.

En 2017 à Denver, un certain Jared Bednar a connu une première saison catastrophique de 22-56-4 en relève à Patrick Roy, dont la démission un mois avant le début du camp d’entraînement avait surpris tout le monde.

Le DG Joe Sakic s’est rangé derrière lui, contre vents et marées. Sakic et Bednar ont mis l’équipe à leur main. Bednar a une fiche de 179-100-37 depuis. Bednar et Ducharme sont deux hommes différents, dans des contextes différents. Voyons néanmoins quelle stratégie adoptera Gorton et son nouveau DG…

La participation aux Olympiques menacée ?

PHOTO PERRY NELSON, USA TODAY SPORTS

Connor McDavid

Quel joueur a envie de rester coincé pendant cinq semaines en Chine et rater des matchs cruciaux dans le dernier droit de la saison de la LNH ? « Évidemment, les données changent beaucoup, a déclaré Connor McDavid mardi. Il n’y a pas eu une tonne d’informations, mais j’essaie de les rassembler. Je ne suis pas en mesure de prendre une décision à l’heure actuelle. »

La vedette des Oilers réagissait aux plus récentes directives du Comité international olympique (CIO). Selon l’organisme, un athlète testé positif à la COVID-19 en Chine devra obtenir deux tests négatifs à 24 heures d’intervalle, sans quoi la durée de l’isolement pourrait s’échelonner de 21 jours à cinq semaines.

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  1. Le commissaire de la LHJMQ, se réjouit de l’embauche de Jeff Gorton. Gilles Courteau s’en est confié à Alexandre Pratt.
  2. Stephen Bronfman demeure confier de ramener le baseball à Montréal dans un nouveau stade. Il a rencontré la mairesse Valérie Plante, mardi, avant de partager son enthousiasme avec la presse.
  3. La nageuse Katerine Savard a beaucoup de plaisir en ce moment, et Katherine Harvey-Pinard a sans doute eu beaucoup de plaisir à écrire son entretien avec la jeune femme !