Alexis Lafrenière est habitué d’être le meilleur joueur au sein de son équipe.

Il a souvent été l’étoile de la ligue ou du tournoi que l’ultra-talentueux ailier dominait, à un moment ou un autre de sa jeune carrière.

Hockey mineur, junior, matchs des étoiles, évènements internationaux.

Lafrenière ne s’attendait certes pas à la même chose dans la LNH — surtout de façon immédiate — après avoir été le premier choix des Rangers de New York lors de la séance de sélection de 2020.

Toutefois, alors que l’on approche du premier quart de sa deuxième saison dans la ligue, il serait bien content de voir davantage de rondelles trouver le fond du filet.

« Vous voulez toujours contribuer, a déclaré Lafrenière. C’est bien d’amasser des points, mais lorsque vous jouez du bon hockey et que l’équipe gagne, c’est tout ce dont vous avez vraiment besoin. »

Le Québécois de 20 ans compte quatre buts et une mention d’aide en 19 matchs cette saison, après une année recrue lors de laquelle il a récolté 12 buts et un respectable total de 21 points au fil d’une campagne de 56 matchs joués dans des conditions difficiles à cause des restrictions liées à la COVID-19.

Au sein d’un troisième trio, Lafrenière a récolté un but à ses 11 dernières sorties tout en jouant pendant une moyenne de 12 minutes 18 secondes avec les Rangers, qui occupent le troisième échelon dans la très compétitive section Métropolitaine.

Alors qu’il doit composer, en Chris Kreider et Artemi Panarin, avec d’habiles vétérans devant lui sur le flanc gauche, l’athlète de Saint-Eustache se concentre sur d’autres éléments de sa palette alors qu’il cherche à mériter plus d’occasions pour se mettre en évidence.

« Vous devez travailler sur différents aspects de votre jeu. […] Je pense que je suis meilleur défensivement, a-t-il estimé lors d’une récente entrevue accordée à La Presse Canadienne. Je dois continuer d’améliorer mon jeu. À l’attaque, je peux devenir meilleur, aussi.

« Il y a beaucoup de bons joueurs dans notre équipe. Peu importe où je joue, j’essaie de donner le meilleur de moi-même et d’aider l’équipe à gagner. »

Ce sont des phrases que Lafrenière aurait rarement prononcées avant d’arriver dans la LNH.

Il a dominé la Ligue de hockey junior majeur du Québec avec 35 buts et 112 points en 52 parties avant que le reste de la saison 2019-2020 ne soit annulé à cause de la pandémie.

Il a aussi mérité le titre de joueur le plus utile du Championnat mondial de hockey junior de 2020, en République tchèque, après avoir aidé le Canada à gagner la médaille d’or.

Les choses ne débloquent pas aussi rapidement ou facilement avec les Rangers, mais ce n’est pas son entraîneur-chef qui va le critiquer.

« Il a été choisi au premier rang pour une raison, a déclaré Gerard Gallant, qui assume le rôle d’entraîneur-chef depuis le début de la saison 2021-2022. Ça va se réaliser dans la LNH. Ça prend du temps. Avec les jeunes joueurs, ça va se réaliser tôt ou tard. »

« Il a joué du bon hockey pour nous. J’aime comment il offre un jeu plus complet. Nous avons des joueurs élite. Il n’obtient pas les premières minutes en avantage numérique. […] Ça va venir », a ajouté Gallant.

Par ailleurs, Lafrenière est associé à l’entreprise de beurre d’arachides Kraft dans le cadre d’une nouvelle fondation, « Protection pour des peanuts », dont l’objectif est d’aider à compenser le coût des stylos injecteurs d’épinéphrine, qui aident à sauver des vies.

L’ironie dans tout ça ? Lafrenière est allergique aux arachides.

« C’était étrange, s’est-il rappelé, en souriant, en faisant allusion à la première approche de l’entreprise. Je me disais :’Je ne peux pas manger d’arachides, donc, ce n’est pas pour moi’. »

Lafrenière a découvert cette allergie au cours d’un test de routine pour enfants, et il a toujours été prudent. Il a cependant eu une frousse à la suite du Championnat du monde des moins de 18 ans en 2018.

« Je revenais de la Russie. J’ai mangé des arachides. Je ne le savais pas. Cette médication m’a probablement sauvé la vie. »

Cette frayeur maintenant loin dans ses pensées, Lafrenière apprécie la vie dans la « Grosse Pomme » — lui qui n’avait jamais visité New York avant d’être sélectionné par les Rangers.

« L’une des meilleures villes au monde. De jouer au Madison Square Garden tous les soirs, c’est irréel. Et lors de congés, de simplement aller dans la ville et se promener un peu, c’est beaucoup de plaisir. »

Toutefois, il n’est pas encore un expert lorsque vient le temps de circuler parmi l’effervescence de Manhattan.

« Je regarde encore un peu mon téléphone », a admis Lafrenière. Mais dans une couple d’années, tout ira bien. »

Et il compte aussi là-dessus en ce qui a trait à sa vie sur la patinoire.