(El Segundo, Californie) Tyler Toffoli sera toujours attaché à Los Angeles. Il a été repêché par les Kings. Il a gagné la Coupe Stanley ici dès son année de repêchage, il y a rencontré sa conjointe et revient y vivre l’été.

Comme Wilton Guerrero 20 ans plus tôt, c’est ici qu’il s’est établi dans les grandes ligues.

Toffoli n’avait donc pas besoin d’en dire beaucoup pour confirmer son attachement à la Cité des anges. Et c’est justement ce qu’il a fait : il en a peu dit.

C’est un Toffoli un brin succinct qui s’est présenté devant les caméras, vendredi, à la veille de ce qui serait son premier match au Staples Center dans un uniforme autre que celui des Kings.

« Je suis fébrile. J’ai passé de nombreuses années ici. J’ai beaucoup de bons souvenirs. On verra demain », a lancé Toffoli, en mêlée de presse avant l’entraînement du Tricolore.

PHOTO NOEL VASQUEZ, ARCHIVES GETTY IMAGES/AGENCE FRANCE-PRESSE

Tyler Toffoli soulevant la Coupe Stanley en 2014

Remarquez que l’environnement de Los Angeles en soi parle également. Pas nécessairement le centre-ville, qui cherche un peu son identité, ni les autoroutes où on roule continuellement au ralenti, peu importe laquelle des six voies on emprunte. Pensez plutôt au Los Angeles de Venice Beach, de Santa Monica ou de Manhattan Beach…

« Ce n’est pas trop dur de passer du temps à la plage ! a-t-il opiné. J’ai beaucoup d’amis ici, d’anciens coéquipiers. On a une belle bande, c’est un bon environnement. »

Sur la patinoire, Toffoli a offert aux Kings deux saisons de 20 buts, une autre de 30 buts. Même s’il est toujours perçu comme un bon marqueur naturel, c’est une passe qui demeure son plus grand fait d’armes avec les Kings. Une passe qui était un tir, en fait…

Voyez la passe de Tyler Toffoli sur le but procurant la Coupe Stanley aux Kings

De son passage chez les Kings, il reste toutefois de moins en moins de coéquipiers. Le noyau d’Anze Kopitar, Drew Doughty, Dustin Brown et Jonathan Quick y est toujours.

Reste aussi l’entraîneur-chef Todd McLellan, qui l’a brièvement dirigé. McLellan a pris les rênes de l’équipe à l’amorce de la saison 2019-2020 ; 58 matchs plus tard, Toffoli était échangé aux Canucks, dans le cadre de la reconstruction des Kings.

« Je l’ai aussi dirigé au Championnat du monde en 2015, a rappelé McLellan. Je crois qu’on avait une très bonne relation. J’ai aimé l’avoir ici. Tu peux gagner avec lui et cette équipe a gagné avec lui.

« Il fait beaucoup de petites choses qui passent inaperçues. Regarde-le en sortie de zone, près des bandes, il est aussi bon que n’importe qui pour protéger la rondelle et éviter les revirements. Les gens regardent ses buts, ses passes, ses tirs, mais il y a une bonne partie de son jeu qu’on n’apprécie pas à sa juste valeur. »

Au ralenti

McLellan fait bien de souligner les autres aspects de son jeu, mais il demeure que les buts et les passes sont moins au rendez-vous que l’an dernier.

Après huit matchs, l’Ontarien compte un but et deux aides, et présente un différentiel de - 3. La saison dernière, Toffoli avait fait tourner les têtes en inscrivant 28 buts en 52 matchs, ce qui lui a valu le 7rang dans la LNH.

« Il fonctionne par séquences, a plaidé Dominique Ducharme. On l’a vu l’an passé. Quand il tombe dans un bon rythme, il peut marquer dans plusieurs matchs de suite. Il doit se faire confiance, prendre le plus de tirs possible parce qu’il peut marquer de n’importe où. »

Son rythme de tirs est effectivement quelque peu en baisse. L’an dernier, il obtenait en moyenne 3,04 tirs par match, contre 2,25 cette saison (18 tirs en 8 matchs).

A-t-on manqué un scandale ?

On aimerait bien vous dire si Ducharme a réaménagé ses trios pour aider Toffoli, Cole Caufield et ses autres marqueurs qui se cherchent. Mais l’entraînement du Tricolore a eu lieu pendant les points de presse de McLellan et Phillip Danault. À notre sortie de la salle d’entrevue, les joueurs du Canadien rentraient au vestiaire !

Impossible, donc, de savoir si un des deux gardiens a eu une journée plus tranquille, si les trios ont été remodelés ou si deux coéquipiers se sont chamaillés.

Plus sérieusement, impossible aussi de savoir si Jake Evans pourra revenir au jeu. Rencontré avant l’entraînement, Ducharme a dit qu’il « faudra voir » comment il se portera. Il a aussi évoqué de « petites blessures », sans préciser qui étaient les joueurs concernés.