En acceptant le poste de directeur général du Lightning de Tampa Bay en mai 2010, Steve Yzerman a imploré la patience.

Le Lightning de Tampa Bay possédait deux joyaux, Steven Stamkos et Victor Hedman, mais le reste de l’équipe, les Martin St-Louis, Vincent Lecavalier, Simon Gagné, Pavel Kubina, Dwayne Roloson, vieillissaient.

« C’est un projet à long terme pour moi, a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse. Bâtir un club gagnant de la Coupe Stanley demande du temps. Il n’y a pas de solution magique. Il faut prendre son temps pour construire un club de premier plan sur une longue période. »

L’équipe qu’il a laissée à Julien BriseBois en 2019 lors de son départ pour joindre l’organisation des Red Wings, question de se rapprocher de sa famille, allait remporter deux Coupes Stanley consécutives.

Detroit était dans la même situation que le Lightning en 2010, quoique la reconstruction avait commencé lentement sous Ken Holland.

Sa première conférence de presse, vous l’aurez deviné, ressemblait essentiellement à celle de Tampa neuf ans plus tôt.

« Ça prend du temps, a-t-il prévenu. Je ne peux vous donner d’indication, mais nous allons le faire de la façon dont ça doit être fait. »

Les Red Wings, en deuil de leurs grandes vedettes Nicklas Lidstrom, Henrik Zetterberg et Pavel Datsyuk, venaient de rater les séries lors des trois années précédentes.

Ils ont continué d’être mauvais lors des deux années du règne de Steve Yzerman. Celui-ci était assez fort pour résister à la tempête, refusant de prendre des raccourcis pour sa gloire personnelle.

Son noyau de jeunes était constitué de Dylan Larkin, Anthony Mantha, Tyler Bertuzzi, Filip Hronek et Andreas Athanasiou. Filip Zadina, Michael Rasmussen, Jared McIsaac et Joseph Veleno venaient d’être repêchés.

Yzerman est allé plus loin encore. Il a continué d’accumuler les choix au repêchage. Lors de ses trois premières séances, Detroit a repêché quatre fois en première ronde, deux choix dans le top 6, sept fois en deuxième ronde et quatre fois en troisième ronde.

Après des années de misère, on voit enfin poindre de l’espoir chez les Red Wings, en visite au Centre Bell samedi.

Et les pièces maîtresses de cette relance n’étaient pas encore dans le décor lors de l’arrivée d’Yzerman il y a deux ans et demi.

Mantha et Athanasiou sont déjà partis. Veleno et McIsaac sont dans la Ligue américaine. Il manquera à Bertuzzi deux doses de vaccin pour traverser la frontière du Canada.

Mais du haut de ses 5 pieds 11 pouces et 19 ans, le Suédois Lucas Raymond, quatrième choix au total en 2020, s’est immiscé au sein du premier trio et a amassé trois points à ses quatre premiers matchs. Certains osent comparer son style à celui de Mitch Marner.

En défense, l’Allemand Moritz Seider, 20 ans, sixième choix au total en 2019, est enfin arrivé. Ce jeune droitier de 6 pieds 4 pouces et 200 livres vient d’être nommé le défenseur par excellence en Suède et a vite pris sa place à la ligne bleue. Il joue en moyenne 20:58 au sein de la deuxième paire avec Nick Leddy (le plus haut total après Hronek) et il a amassé trois aides.

Une autre pépite dort en Suède. Sixième choix total en 2021, le défenseur gaucher de 6 pieds 5 pouces Simon Edvinsson, 18 ans, comble non seulement l’absence de l’espoir des Canadiens Mattias Norlinder à Frolunda, il est encore meilleur !

Il n’y a pas de match facile pour les Wings ces temps-ci. Mais leur défaite de 3-0 contre Calgary jeudi constituait leur première en temps réglementaire en quatre matchs. Un autre jeune club qui n’a rien à perdre…

L’exploit du jour

Avec deux buts jeudi, Connor McDavid a atteint la marque des 200. Il en a désormais 201 en 411 matchs. Seuls Wayne Gretzky, Jari Kurri et Glen Anderson ont atteint cette étape plus rapidement chez les Oilers. Edmonton a remporté ses quatre premiers matchs de la saison et McDavid a déjà 11 points. À ce rythme, il en obtiendrait… 225 cette année.

La citation du jour

Je dois leur donner du crédit, ils ont fait tout un travail pour obstruer ma vue. Il y a beaucoup de rondelles que je ne pouvais voir. C’est leur façon de jouer et ils y excellent.

Le gardien des Sénateurs d’Ottawa, Matt Murray, à propos de ses adversaires jeudi soir, les Sharks de San Jose.

Les Sharks avaient joué le même tour à Jake Allen et aux Canadiens mardi. Ils ont battu Ottawa 2-1, remporté une troisième victoire en autant de rencontres et gâché le retour de Brady Tkachuk, qui a néanmoins obtenu une aide.

Le chiffre du jour

Les Blackhawks n’ont pas détenu l’avance dans un match depuis 301 minutes pour ouvrir la saison, un record. Ils ont tiré de l’arrière pendant 255 minutes. Ils ont une fiche de 0-4-1, leur pire départ depuis 1997. Chicago a marqué 9 buts en 5 matchs et en a accordé 21. Quand on se compare, on se console… ou pas.

À LIRE

1- Commençons par le ski alpin aujourd’hui, moins déprimant, vous permettez ? L’ancienne championne et ex-copine de P. K. Subban, Lindsay Vonn, était en conférence de presse virtuelle jeudi. Simon Drouin en a fait un autre de ses riches textes.

2- Une cinquième défaite, un but de KK, et les Hurricanes qui continuent de narguer les Canadiens. Scénario d’épouvante, écrit Guillaume Lefrançois.

3- Le club-école du club-école des Canadiens, les Lions de Trois-Rivières, a perdu jeudi, mais les 4500 spectateurs ont été divertis, écrit Katherine Harvey-Pinard, sur place pour couvrir leur match inaugural.