La dernière fois, en 1995, avait marqué la fin d’un règne.

Le Canadien avait entamé la saison avec quatre défaites et le président Ronald Corey a fait le grand ménage : le directeur général Serge Savard a été congédié après 12 années de service, tout comme ses complices André Boudrias, Carol Vadnais, et l’entraîneur Jacques Demers, réaffecté à d’autres tâches.

Réjean Houle allait remplacer Savard et Mario Tremblay, Jacques Demers. Une nouvelle ère commençait et Patrick Roy et le capitaine Pierre Turgeon ne savaient pas encore, ou s’en doutaient-ils, que leurs jours à Montréal étaient comptés.

On aimerait bien lire dans les pensées de Geoff Molson aujourd’hui. Le statut de Marc Bergevin était déjà nébuleux. Le départ catastrophique de l’équipe, marqué par des défaites de 5-1 contre Buffalo et de 5-0 mardi soir contre San Jose sera-t-il vecteur de grands changements ?

Depuis le début de son règne, Geoff Molson a toujours favorisé la stabilité aux coups d’éclats. La décision de Ronald Corey à l’époque a été interprétée comme un geste de panique, et si elle a permis au Canadien de sauver la saison avec une participation en séries, elle n’a pas eu l’effet escompté à long terme.

Si, comme certains le laissent supposer, Marc Bergevin souhaite désormais opérer dans un autre marché que celui de Montréal, le remplacer au cœur de la saison limite les options de remplacement.

Il y a peu de solutions à court terme. On ne voit pas quel rappel de la Ligue américaine pourrait provoquer l’étincelle nécessaire, d’autant plus que la formation actuelle est déjà garnie de jeunes.

Un échange ? Un autre changement est-il de mise compte tenu du nombre de blessés et du fait qu’on a déjà accueilli huit nouveaux joueurs au cours de la morte saison ?

À défaut de mieux, on rebrasse les cartes, comme Dominique Ducharme l’a fait mercredi matin à l’entraînement.

Faudra peut-être s’accrocher et tenter de résister à la tempête, même si elle dure toute la saison. À moins que les milliers de bancs vides au Centre Bell mardi n’incitent la direction à procéder à un coup d’éclat.

Jeudi, les Hurricanes sont en ville. S’il fallait que Kotkaniemi en mette une ou deux dedans…

On brasse les cartes à Brossard !

Quand on a peu d’options, d’échanges ou de rappels, on brasse les cartes. Dominique Ducharme a bien mélangé les siennes mercredi matin. Seul le trio de Dvorak, Drouin et Anderson est demeuré intact. Hoffman était désormais avec Suzuki et Gallagher ; Perreault, absent mardi, jouait entre Caufield et Toffoli ; Evans était de retour avec Armia et Lehkonen. Adam Brooks a eu droit à un match mais sera vraisemblablement renvoyé sur la tribune de presse jeudi. Remue-ménage en défense aussi, avec Kulak de retour avec Petry, Romanov en compagnie de Savard et Chiarot avec Wideman. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a…

Les jeunes se signalent en Floride

Le talent déborde chez les Panthers. Non seulement les Barkov, Huberdeau, Reinhart et Ekblad se signalent-ils, mais les jeunes mettent l’épaule à la roue au sein de cette équipe désormais considérée parmi les puissances de la Ligue. Le choix de première ronde (12e au total) en 2020, Anton Lundell, 20 ans, a obtenu deux points contre le Lightning mardi dans une victoire de 4-1 et un autre choix de première ronde, en 2019, le gardien Spencer Knight, 20 ans lui aussi, a stoppé 30 tirs. Les Panthers ont remporté leurs trois premiers matchs, ils ont marqué 14 buts et en ont accordé 6.

Les Sabres ne dérougissent pas

Il s’agit seulement de trois matchs, mais les jeunes Sabres de Buffalo, malgré leur inexpérience et privés de leurs deux premiers centres Casey Mittelstadt et Jack Eichel (est-il encore considéré comme un attaquant des Sabres ?), ont remporté une autre victoire. Ils n’avaient pas remporté trois victoires pour ouvrir une saison depuis 2008. L’entraîneur Don Granato a instauré un échec-avant agressif qui semble plaire aux joueurs et qui donne des maux de tête aux défenses adverses. Au cœur de cette bande de jeunots se trouve Kyle Okposo, 33 ans, dont la carrière semblait dans un cul-de-sac, mais qui se sent mieux après avoir réglé ses problèmes d’anxiété. Il a trois points déjà, un de moins que le surprenant Zemgus Girgensons, un autre revenant. Les choses reviendront sans doute à la normale éventuellement, mais pour l’instant, laissons les Sabres et leurs fans savourer ces moments de bonheur tant espérés depuis dix ans.

À lire

1- Oui, le Canadien avait les allures d’une équipe perdue et brisée mardi soir, comme l’écrit Alexandre Pratt.

2- Et maintenant ? écrit Richard Labbé dans son analyse. Très bonne question…

3- Miguel Bujold s’est entretenu avec le nouveau quart des Alouettes, Trevor Harris.