(Montréal) Même s’il est confortablement assis dans le siège du conducteur avec une avance de 2-0 en série finale de la Coupe Stanley, le Lightning de Tampa Bay veut éviter de tomber dans le piège de la complaisance.

Le club floridien est bien conscient qu’il n’a pas joué à la hauteur de son potentiel jeudi, même s’il est parvenu à arracher une victoire de 3-1 au Canadien de Montréal.

« Si on lève le pied, ils vont en profiter. C’est ce qui s’est produit hier ; nous n’avons pas joué à la hauteur de notre talent, même si nous avons trouvé une façon de l’emporter. Il faudra être meilleurs, et jouer pendant 60 minutes », a déclaré le défenseur Mikhail Sergachev en visioconférence jeudi.

L’entraîneur-chef du Lightning, Jon Cooper, a convenu que son équipe n’avait pas offert sa pleine mesure lors du match no 2, mais il a du même souffle fait preuve de retenue dans son évaluation.

« Nous affrontons une très bonne équipe, et nous savons que nous pouvons mieux jouer. Mais le Canadien a son mot à dire dans notre façon de jouer. Tu gagnes le premier match, puis tu t’attends à être bousculé lors du suivant, et c’est ce qui s’est produit… Il faudra resserrer certains aspects de notre jeu, afin de contrôler davantage notre jeu », a d’abord dit Cooper.

« C’est difficile de jouer à son plein potentiel tous les soirs ; parfois ça va moins bien et il faut s’adapter, lutter et trouver des façons de s’en sortir, pour gagner. Et c’est ce que nous avons fait hier soir », a-t-il ajouté.

Malgré les moments de relâchement du Lightning, celui-ci n’a toujours pas tiré de l’arrière dans cette série. Et lorsque la question portant sur l’importance d’inscrire le premier but dans un match est revenue sur le tapis, Cooper, en vieux routier, s’est assuré d’en minimiser son importance.

« Ça ne devrait pas changer ton style de jeu. Peu importe la marque, il faut dicter le rythme du jeu et éviter de devenir passifs. C’est difficile à faire, car la nature humaine entre en ligne de compte. Une équipe augmente la cadence, et l’autre tente de la freiner, mais ça ne devrait jamais changer », a-t-il répété.

Par ailleurs, Cooper a indiqué qu’Alex Killorn, qui a semblé se blesser quand il a bloqué un tir de Jeff Petry en deuxième période de la première rencontre, fera le voyage avec ses coéquipiers vers Montréal. Il a toutefois refusé de dire s’il sera de la formation partante vendredi soir.

Des éloges pour Sergachev

PHOTO GERRY BROOME, AP

Mikhail Sergachev (98)

Il est difficile de passer sous silence depuis le début de la série l’excellence de Sergachev à la ligne bleue du Lightning, même s’il est plutôt discret sur la feuille de pointage avec une seule passe jusqu’ici en finale.

Le Russe, un premier choix du Tricolore lors du repêchage de la LNH en 2016 qui a été échangé au Lightning le 15 juin 2017 en retour notamment de l’attaquant Jonathan Drouin, a d’ailleurs reçu les éloges de son entraîneur jeudi.

Cooper n’a pas hésité à le comparer à un hybride entre Victor Hedman, le lauréat du trophée Norris en 2018, et Ryan McDonagh, un autre ex-premier choix du Tricolore au repêchage de 2007.

« Je crois que Victor et “Mac” ont eu leur mot à dire. Ce sont deux défenseurs différents : Victor est plus axé sur l’attaque, tandis que “Mac” est plus défensif. “Sergy” est plutôt chanceux de pouvoir compter sur ces deux joueurs-là, et je crois qu’il est en train de calquer son jeu sur le leur. S’il continue de progresser ainsi, alors il deviendra tout un défenseur. De plus, en vieillissant, tu finis par être en mesure de gérer tes émotions, et je crois qu’ils l’ont aidé à le faire », a résumé Cooper.

Pour sa part, Sergachev a admis qu’il avait gagné en confiance au cours des dernières années, notamment en développant son jeu physique.

« Ça me procure plus de confiance lorsque je suis en possession de la rondelle, et de manière générale. C’est d’ailleurs ce que vous diront la plupart des défenseurs dans cette ligue. […] J’ai toujours joué de cette façon-là, surtout lorsque j’étais plus jeune. J’ai commencé à jouer de manière plus offensive en vieillissant », a dit le colosse de six pieds, trois pouces et 216 livres.

« Quand je suis arrivé dans la ligue, je ne finissais pas mes mises en échec ; j’étais un peu trop doux avec l’adversaire. Donc, mes minutes de jeu ont commencé à plafonner. J’ai discuté avec le directeur général et l’entraîneur-chef, qui m’ont demandé de jouer de manière plus physique, et c’est ce que j’ai fait », a-t-il résumé.

Il reste maintenant à déterminer si ses efforts lui permettront de soulever la coupe Stanley pour une deuxième année consécutive, alors qu’il n’est âgé que de 23 ans.