(Tampa, Floride) Le Québécois Kevin Owens est établi dans la région d’Orlando depuis des années, car c’est là qu’est situé le centre d’entraînement de la WWE. Le Lightning est donc l’équipe la plus proche de chez lui, et puis, comme il répète, « le Lightning est très accommodant avec [lui] ! ». Comprendre par là qu’il n’a jamais de mal à trouver des billets.

C’est pourquoi il a roulé d’Orlando à Tampa pour assister à ce match n2. Avec lui : son fils, Owen. (Pas Owen Owens, rassurez-vous… Le nom de Kevin Owens est justement un clin d’œil à son fils. Son vrai nom est Kevin Steen.)

Et avec eux, deux autres lutteurs québécois, Matthew Lee et Jeff Parker, qui étaient connus sous les noms de Matt Martel et Chase Parker, de l’équipe Ever-Rise. « Étaient » connus sous ces noms, car la WWE les a libérés la semaine dernière, une décision qui a pris le monde de la lutte par surprise. « Je les ai invités pour essayer de leur remonter le moral un peu », confie Owens.

On retrouve le quatuor sur la grande place publique devant l’aréna. Non sans qu’Owens se fasse apostropher par deux amateurs de lutte — portant le chandail du Canadien — qui l’ont reconnu. « La dernière fois que je t’ai vu, c’était à l’aéroport Trudeau ! », lui lance l’un d’eux.

Pendant leur photo, on jase avec Lee et Parker, de bonne humeur malgré la récente fin de leur contrat. « Ça fait du bien de parler français ! », lance Parker.

C’est l’heure de la photo. Les gars regardent le résultat. « Assurez-vous qu’Owen ne me dépasse pas ! », badine Martel. À 13 ans, le jeune ado est déjà plus grand que son père.

Pour Kevin Owens, c’est la suite d’une réconciliation avec le hockey. À 15 ans, quand il a commencé à s’entraîner pour devenir lutteur professionnel, le hockey a pris le bord. Ailier droit à Marieville, il avait déjà arrêté de jouer au niveau pee-wee.

Je ne m’en souviens pas super bien. Mais mes parents me disent que quand je décidais que j’avais envie de scorer, j’y allais et je le faisais. Et mon coach me disait : “Pourquoi tu ne fais pas ça pendant 20 minutes ?” Mais je n’adorais pas ça, donc je ne me donnais pas aussi intensément.

Kevin Owens

Il a aussi joué au soccer, mais à 11 ans, une double fracture ouverte à une jambe, subie pendant un entraînement, a mis fin au projet. « Ça m’a coupé la passion raide. »

Le baseball ? « Un match le lundi soir m’avait fait manquer Monday Night RAW, donc je ne voulais plus jouer ! », lance Owens.

Mais si la lutte l’a éloigné du hockey, c’est aussi ce qui l’en a rapproché. Car il vient d’un milieu qui raffole du hockey. Son père, Terry, est un grand amateur, tandis que son demi-frère, Yanick Noiseux, a joué à un assez bon niveau à Cowansville.

Ainsi, avant la pandémie, il s’était acheté des billets pour assister à un match du Canadien au Centre Bell avec son père.

« La semaine suivante, j’étais invité au Madison Square Garden en tant que représentant de la WWE, pour faire la promotion d’un spectacle. Et Adam Graves, qui travaille pour les Rangers, était là. Je me souvenais de lui, je jouais avec son personnage à NHL 97 ! Les Rangers m’ont vraiment bien reçu, et je recommençais tranquillement à m’intéresser au hockey. »

La pandémie a évidemment freiné tout ça, mais là encore, son statut de vedette à la WWE lui a ouvert des portes. Par exemple, quand il a été invité à la balado La poche bleue.

« Ils m’ont demandé de faire leur pool. J’ai fini premier dans la catégorie des vedettes ! Mais c’est grâce à mon père : c’est lui qui a pas mal choisi nos joueurs, je n’ai pas grand-chose à voir avec ça ! Mon père me donnait des nouvelles du pool, donc j’avais de l’intérêt pour la saison.

« Quand les séries ont commencé, j’ai un peu plus suivi. La série contre Toronto, je la regardais à la télé et j’étais dedans ! Ensuite, j’ai assisté à un match de la série Lightning-Panthers à Sunrise. Ça m’a vraiment ramené à 100 %, j’ai suivi le reste des séries. Et là, c’est le scénario parfait : Tampa contre Montréal. »

Et son allégeance, dans tout ça ? Même si le Lightning le traite aux petits oignons, il rappelle que « [s]on intérêt patriotique va pour le Canadien ».