Espérons qu’Alain Vigneault ne lise pas les journaux de Philadelphie. Ou peut-être est-il déjà au courant du manque de support de son président Dave Scott.

Le patron des Flyers n’a pas mis de gants blancs lorsque le quotidien The Philadelphia Inquirer lui a demandé d’identifier le principal coupable parmi les joueurs, les entraîneurs et la direction.

« C’est le travail des entraîneurs de s’assurer que les joueurs soient prêts à jouer, a-t-il affirmé. Et nous nous sommes présentés sans être prêts à jouer. Nous avons de mauvais débuts de matchs. Nous avons accordé le premier but dans 19 de nos 21 derniers matchs. »

Dave Scott est plus pondéré par la suite. « Il n’y a pas seulement un seul facteur pour expliquer notre mauvaise saison. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous aurons un été très chargé. Ça comprend dépenser jusqu’à la limite du plafond et donner les ressources à Chuck (Fletcher, le DG) et A.V. (Alain Vigneault). »

Les Flyers, on le rappelle, ne participeront pas aux séries éliminatoires. Ils se classent au sixième rang dans la division Est avec une fiche de 23-23-7, à 15 points des Islanders et du quatrième rang. Ils constituent la pire équipe au chapitre défensif.

Si Vigneault et son entraîneur associé Michel Therrien ont sans doute une part de blâme à prendre pour les insuccès des Flyers, ils ne portent pas les jambières non plus.

Un entraîneur n’a aucune chance de gagner si les gardiens faillissent à la tâche. Et ce fut malheureusement le cas cet hiver. Le jeune Carter Hart, lancé dans la LNH à 20 ans en 2019, s’est écroulé cette saison. Il a remporté 9 de ses 25 matchs, avec une moyenne de 3,67 et un taux d’arrêts de ,877. Son auxiliaire, Brian Elliott, 36 ans, a été à peine supérieur.

PHOTO COREY SIPKIN, ASSOCIATED PRESS

Carter Hart

La retraite du défenseur Matt Niskanen, en octobre, a pris l’organisation de court. Il était le défenseur le plus utilisé après Ivan Provorov la saison précédente.

Mais son départ n’explique pas tout non plus. Chuck Fletcher a eu deux mois pour combler sa perte. Il a fait confiance aux jeunes et à Erik Gustafsson, acquis quelques semaines plus tôt. En avril, on en venait à la conclusion que Gustafsson avait un profil semblable à celui de Shayne Gostisbehere et on s’en est débarrassé.

Cet analyste avait pourtant prévenu ses lecteurs dès octobre de ses craintes liées à l’inactivité de Fletcher au cours de la morte saison. Il a frappé dans le mille.

Fletcher n’est pourtant pas inquiété. Il a toujours la pleine confiance de ses patrons. « Nous n’avons pas besoin d’une reconstruction, a déclaré Dave Scott lors de son interview avec le Philadelphia Inquirer. La saison précédente était bonne et nous avions une formation semblable. Nous sommes meilleurs que notre fiche l’indique. Mais ça commence avec nos gardiens. »

Fletcher est sans doute un bon vendeur. Il a hérité d’un club bien nanti en jeunes joueurs grâce au travail de reconstruction de Ron Hextall. Il a ajouté Kevin Hayes à la formation en lui offrant un monstrueux contrat de 50 millions pour sept ans malgré une seule saison de plus de 50 points en carrière. Hayes a 28 points en 52 matchs et il a été rayé de la formation récemment.

Le défenseur Justin Braun a coûté des choix de deuxième et troisième ronde. Il vient au cinquième rang chez les défenseurs du club en termes de temps d’utilisation, dans un rôle résolument défensif, après avoir connu de belles saisons à San Jose avec Marc-Edouard Vlasic.

Heureusement pour Fletcher et les Flyers, l’organisation possède une belle banque d’espoirs. Mais le DG devra faire mieux, comme le reste des membres de l’organisation.

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3- Le brillant Thomas Chabot n’affrontera pas le Canadien et ne jouera plus cette saison. Les Sénateurs vont sûrement s'en ressentir, heureusement ils ne sont pas dans une course pour une place en séries.