(Ottawa) Vous trouvez que le Canadien fait trop d’erreurs ces temps-ci ? Ça tombe bien, Claude Julien trouve la même chose.

« En début de saison, on avait un bon synchronisme et on était en mesure de se repérer sur la patinoire, a répondu l’entraîneur-chef du Canadien, lundi à Ottawa. Mais maintenant, par moments, on a des crampes au cerveau, et on prend de mauvaises décisions… »

Dans l’ordre des choses, si jamais ça ne se replace guère, il faudra bien retenir cette date du 22 février chez le Canadien. Il faudra se souvenir de cette explication aussi, celle des crampes au cerveau, parce qu’elle résume peut-être assez bien (trop bien) les ennuis de cette équipe qui devrait être en meilleure position qu’elle ne l’est en ce moment précis.

Ce club, il faut le rappeler, avait amorcé sa saison avec une fiche de 7-1-2 lors des 10 premiers matchs, un départ canon qui avait donné lieu aux prédictions les plus folles, et puis il ne restait plus qu’à déterminer, en gros, le nombre de matchs dont le Canadien allait avoir besoin en grande finale avant de mettre la main sur la Coupe Stanley.

Mais depuis les deux victoires contre les Canucks de Vancouver au début du mois, le 1er et aussi le 2 février au Centre Bell, eh bien non, on ne parle plus de Coupe. Parce que lors des sept matchs suivants, le Canadien a récolté seulement deux victoires. Ça s’ajoute à cette soudaine sécheresse au tableau des buts, avec seulement 15 buts marqués depuis le début de cette mauvaise séquence.

« On n’est pas tout à fait à point, autant au chapitre de la confiance que du synchronisme, a ajouté Julien. Dans un match de 2-2 dimanche soir [à Ottawa], on a accordé une échappée parce qu’on a décidé de pousser le jeu en attaque sans avoir des renforts à l’arrière… il faut prendre des meilleures décisions que ça. »

« On doit être meilleurs que ça »

Les deux joueurs qui ont pris place devant la caméra lundi depuis Ottawa ont fait part d’observations similaires.

« On doit être meilleurs que ça, a ajouté le défenseur Shea Weber. On commet en ce moment des erreurs psychologiques, ce qui n’arrivait pas en début de saison. C’est devenu plus difficile de marquer des buts ces temps-ci, alors tout le monde pousse un peu trop, on prend des chances, et la rondelle se retrouve dans notre filet. Ça nous fait mal présentement. »

Julien n’a pas voulu dire s’il allait apporter des changements à sa formation en vue du match de mardi soir à Ottawa, mais au moins, il pourra miser sur Jonathan Drouin. Le joueur québécois avait dû quitter le match de dimanche soir en deuxième période après avoir été plaqué par-derrière par le défenseur Mike Reilly.

Drouin a subi un examen pour commotion cérébrale qui s’est avéré négatif, et il prévoit être à son poste mardi soir pour ce deuxième match en trois soirs sur la glace des Sénateurs.

Il a vu la même chose lui aussi lors des récents matchs de l’équipe.

On ne joue pas pour gagner… c’est à nous d’imposer le rythme et de dicter le tempo d’un match.

Jonathan Drouin

Il le faudra, parce que pour le moment, le Canadien a l’air du même club qu’il n’y a pas si longtemps, le club qui avait raté les séries trois fois en quatre ans avant le calendrier repensé de l’été dernier.

Et puis on va se le dire, rater les séries cette fois-ci, ce ne serait rien de moins qu’inacceptable.

« Pour s’en sortir, il va falloir s’en sortir ensemble, a ajouté Claude Julien. Il faudra que l’équipe joue mieux, de manière plus stable. On va s’en sortir avec deux choses, avec notre attitude et une bonne approche. C’est tout ce qu’on peut contrôler. »