À l’été 1992, Manon Rhéaume travaillait pour RDS, et maintenant, toutes ces années plus tard, elle a choisi d’y retourner… mais virtuellement cette fois-ci.

Pandémie oblige, c’est de son domicile du Michigan, et derrière son écran bien sûr, que Rhéaume, à l’âge de 48 ans, va effectuer son retour sur les ondes de RDS, lundi soir, dans le cadre d’un nouveau segment nommé « Sur son 33 », diffusé lors de l’émission L’antichambre.

PHOTO DENIS COURVILLE, ARCHIVES LA PRESSE

L’intervention de Manon Rhéaume à L’antichambre s’intitulera « Sur son 33 ».

Ce retour dans le monde des médias n’est pas quelque chose qu’elle avait prévu, encore moins après tant d’années, mais ce sont les gens de RDS qui ont pris contact avec elle avec l’idée de lui parler, comme ça, chaque lundi soir. Après mûre réflexion, c’était clair qu’elle ne pouvait pas dire non. Parce que pour elle, c’est un peu grâce au monde des médias que tout a commencé.

« Au repêchage de la LNH en 1992, je faisais partie de l’équipe de RDS, et j’étais sur le plancher du Forum de Montréal en train d’aller chercher les joueurs pour qu’ils puissent faire leurs entrevues, raconte-t-elle au bout du fil. À ce moment-là, je ne savais pas trop ce que j’allais faire… peut-être aller à l’université, peut-être me diriger vers une carrière en enseignement ? Et c’est là que ma vie a changé. »

Sa vie a changé parce qu’un dépisteur du Lightning, Jacques Campeau, a profité de sa présence ce jour-là au Forum pour parler d’elle à Phil Esposito, alors directeur général du club de Tampa Bay. Un heureux hasard, puisque quelques semaines auparavant, Campeau avait fait parvenir à son patron une cassette vidéo de Rhéaume, qui revenait alors d’une saison dans l’organisation des Draveurs de Trois-Rivières au hockey junior québécois, où elle avait pu prendre part à un match historique en novembre 1991.

« Alors Jacques a dit à Phil, elle, c’est la fille dont je te parlais, et Phil ne savait même pas que c’était une fille sur la cassette… mais c’est à ce moment-là que j’ai eu l’invitation pour aller participer au camp d’entraînement du Lightning ! »

La suite, on la connaît quand même assez bien. Rhéaume entrera dans l’histoire en prenant part à deux matchs préparatoires du Lightning, et plus tard, elle ira aussi gagner une médaille d’argent aux Jeux de Nagano en 1998, avec la formation féminine canadienne.

PHOTO HANS DERYK, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Manon Rhéaume avec l’équipe nationale féminine aux Jeux de Nagano en 1998

C’est peut-être la suite à cette suite que l’on connaît un peu moins, et depuis, Manon Rhéaume n’a jamais quitté l’univers du hockey. D’abord parce qu’elle est établie au Michigan depuis 2004, où elle dirige une association de hockey mineur qui est parrainée par les Red Wings de Detroit. Ensuite parce que ses deux fils sont eux-mêmes des joueurs de hockey, l’aîné, Dylan St-Cyr, étant gardien avec la formation de l’Université Notre-Dame dans la NCAA.

« Et il souhaite faire carrière chez les pros, ajoute la maman, pas peu fière. Alors tout ça est un peu normal, parce que le hockey, c’est toujours ce que j’ai connu. Mon père était coach au hockey mineur, mes deux frères jouaient au hockey et moi aussi, alors quand j’étais plus jeune, on passait notre temps à l’aréna, sept jours sur sept. Je me souviens, quand j’étais enceinte de mes gars, j’étais sur la glace pareil ! Le hockey, ça a toujours fait partie de ma réalité. »

Ce qui explique ce retour pour elle sur le circuit des conférences ces jours-ci, et aussi ce retour à RDS, qu’elle n’avait certes pas prévu, mais comme elle le dit elle-même en riant : c’est le cercle de la vie.

« Je vais être en ondes tous les lundis soir pour parler de hockey, et pour moi, c’est un peu comme un retour à la maison… Depuis le repêchage au Forum en 1992 et ensuite le camp du Lightning, je ne suis jamais revenue au Québec. Alors pour moi, c’est un peu une manière de revenir au Québec et de revoir, si on veut, tous les gens qui m’ont appuyée… même si ce sera seulement derrière un écran ! »