Jeff Petry a sa petite idée sur la stratégie à adopter afin que le Canadien puisse se hisser, plutôt tôt que tard, parmi les prétendants dans la Ligue nationale de hockey.

« Ce qui nous manque, c’est de pouvoir marquer des buts sur une base régulière, a répondu le défenseur à une question de La Presse lors d’une téléconférence, mercredi. C’est important de pratiquer un style de jeu défensif, mais en même temps, il faut être capable de générer de l’attaque dans la LNH d’aujourd’hui. Les matchs ne vont pas tous se terminer 1-0. Le style de jeu de la ligue est axé sur l’attaque. »

On était dans le pétrin dès qu’on accordait une avance de deux buts à l’autre équipe.

Jeff Petry

De toute évidence, le défenseur a vu la même chose que le reste de la planète hockey lors des matchs du Canadien cet été : une équipe capable de marquer des buts à l’occasion… mais, le plus souvent, incapable de le faire.

PHOTO NATHAN DENETTE, LA PRESSE CANADIENNE

Jeff Petry célébrant son but gagnant aux dépens du gardien Matt Murray lors du match du 1er août contre les Penguins de Pittsburgh. Il vient de terminer une troisième saison de 40 points ; seulement 10 autres défenseurs de la LNH peuvent en dire autant.

En six matchs lors de la série face aux Flyers de Philadelphie, le Canadien a été blanchi deux fois, et n’a réussi qu’un faible total de trois buts lors de ses quatre défaites.

Un peu de poids ne nuirait pas

C’est sans parler de l’aspect « grosseur » de la formation, enjeu qui revient toujours dans les séries de la LNH, et Petry a remarqué que son équipe ne faisait pas le poids à ce chapitre.

Nous aurions besoin de joueurs qui sont des menaces offensives et qui marquent souvent. Nous sommes une équipe rapide, mais nous manquons un peu de poids. Ce serait bien de pouvoir acquérir un gros attaquant rapide, qui apporterait aussi de la robustesse.

Jeff Petry

Voilà, le message est transmis. Une fois lancé, Petry en a profité pour formuler un autre message : son but premier, c’est de rester ici, et de continuer à porter le maillot du Canadien, ce qu’il fait depuis cinq ans.

Mais encore faudra-t-il que la direction montréalaise lui accorde un nouveau contrat sous peu, puisqu’il pourrait devenir joueur autonome sans restriction au terme de la prochaine saison.

Prolongation pour un marqueur de 40 points ?

Le joueur américain de 32 ans touchera 5,5 millions US la saison prochaine et, à moins d’un désastre, il se retrouvera en position de force à la table des négociations.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Jeff Petry contournant Carl Hagelin, le 13 octobre 2018, durant sa meilleure saison offensive (46 points, soit 13 buts et 33 aides)

Petry, faut-il le rappeler, a connu trois saisons consécutives d’au moins 40 points. Son agent fera sans doute remarquer au directeur général Marc Bergevin que les défenseurs qui connaissent trois saisons de suite de 40 points ou plus, il n’y en a pas tant dans cette ligue (on a vérifié, il y en a 10 autres, dont des gars avantageusement connus comme Brent Burns ou Victor Hedman).

Peut-être que Bergevin se sentira pressé d’amorcer le dialogue afin de régler ça au plus vite…

« Je suis ouvert à la discussion, a fait savoir Petry. Dès mon premier jour à Montréal, il y a cinq ans, je me suis senti à ma place. J’aime la ville et j’ai goûté aux séries pour la première fois à Montréal. Ma femme et moi aimons la vie dans cette ville, nous y sommes chez nous. »

Si j’ai l’occasion de revenir, si je reçois un appel pour négocier, je vais écouter.

Jeff Petry

Pour Petry, ce fut la journée des messages, décidément. Reste à voir si ses patrons vont bien l’entendre.