La Terre continue de tourner malgré la commotion causée par le malaise qu’a subi Claude Julien. Flyers et Canadien remettent ça vendredi, pour un match en après-midi. Voici donc quelques enjeux à suivre.

Que se passe-t-il avec Tatar et Armia ?

Marc Bergevin a assuré que Kirk Muller et ses adjoints, « dans le feu de l’action, pendant un match, ont 100 % carte blanche pour prendre les décisions nécessaires ». Ça tombe bien, parce que ça commençait à chauffer à certains endroits. Tomas Tatar n’a joué que 13 minutes dans la défaite de mercredi. Le Slovaque, attaquant le plus productif du Tricolore en saison, n’a toujours pas de points en cinq matchs. Il s’agit de sa pire léthargie de la saison, qui survient à un bien mauvais moment. Lors du dernier match, Montréal a obtenu un seul avantage numérique, et Tatar n’y était pas. Joel Armia, lui, a peut-être connu son meilleur match offensivement, mercredi, mais il demeure à zéro point en cinq matchs. En troisième période, le Finlandais n’a connu que deux présences à forces égales mercredi. Le tapis est-il en train de lui glisser sous les pieds ?

À quoi ressemblera l’avantage numérique ?

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Nick Suzuki

On parlait de l’absence de Tatar en avantage numérique. Le problème, c’est que l’échantillon est bien petit pour tirer des conclusions, car le Canadien a marqué pendant son unique avantage numérique. Ça n’a duré que 54 secondes. Mais voici les faits. Le quintette était composé de Nick Suzuki, Brendan Gallagher, Jonathan Drouin, Shea Weber et… Jeff Petry. C’est donc ce dernier qui a été ajouté à cette unité en remplacement de Tatar. Il aurait été intéressant de voir à quoi aurait ressemblé la deuxième unité, surtout à la ligne bleue, puisque pendant la majeure partie de la saison, les unités étaient composées de quatre attaquants et un défenseur. D’ailleurs, derrière Weber et Petry, le défenseur le plus utilisé en avantage numérique cette saison était Ben Chiarot, qui a joué – en tout – 18 minutes dans ces circonstances. Soit 16 secondes par match en moyenne !

Qu’arrivera-t-il à Domi ?

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Max Domi

Avec Armia et Tatar au point mort, il y a certainement de la place pour Max Domi dans les trois premiers trios, s’il est muté à l’aile. Si c’est le cas, il n’aurait donc plus à prendre autant de mises en jeu, où il en arrache jusqu’ici en séries (42 %). Par contre, une telle décision nécessiterait un changement dans la formation, puisqu’il n’y a aucun centre naturel parmi les huit ailiers dans l’effectif actuel. Il faudrait donc ramener Jordan Weal – qui dépanne de temps à autre au centre – ou Jake Evans, s’il est guéri.

Chez les Flyers comme chez le Canadien

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James van Riemsdyk

Domi peut se consoler : il n’est pas le seul dans sa situation. Chez les Flyers aussi, un attaquant habitué à un rôle offensif doit se contenter du quatrième trio. Il s’agit de James van Riemsdyk, auteur de 19 buts et 21 passes en saison. Le gros attaquant jouait en moyenne 15 minutes par match en saison, et n’en joue que 12 depuis le début du tournoi. Mercredi, ses compagnons de trio étaient Nate Thompson et Tyler Pitlick. « Qu’il soit dans un quatrième ou un premier trio, ça ne change pas la façon dont il doit jouer. C’est nord-sud. Il est gros et il va au filet, a décrit Alain Vigneault. Tyler est fort en échec avant, et Nate joue dur. Ce trio a eu de bonnes occasions, il a été très efficace. »

Laughton visait à gauche !

Si Carey Price a pu réussir l’arrêt le plus improbable de sa carrière, mercredi, c’est en partie parce que Scott Laughton n’avait pas tiré là où il le souhaitait. Laughton a dit qu’il visait le côté supérieur gauche du filet. Mais il a finalement tiré en plein milieu, là où Price a placé son bâton en désespoir de cause. Le gardien du Tricolore a ainsi privé les Flyers d’un but tout en sauvant la dentition du pauvre Nick Suzuki, qui était prêt à se sacrifier pour bloquer le tir. « J’ai revu la séquence, a admis Laughton. Je regarde ce que j’aurais pu faire différemment, mais Price est un des meilleurs pour une raison. J’ai tenté de tirer le plus fort possible. J’ai vu que le but était ouvert. C’était un bel arrêt d’un très bon gardien. J’espère pouvoir le battre la prochaine fois. […] Honnêtement, je n’ai pas vu [Suzuki] sur le coup. J’étais dans mon élan quand je l’ai vu. Tu ne veux pas blesser un joueur quand tu es d’aussi près, mais je devais aussi marquer ! »