Quelle équipe a accordé le moins de tirs par match, cette saison, dans la Ligue nationale ?

Ce n’est pas les Bruins. Ni les Islanders. Ni les Blues. Ce sont les Flyers. On a compris pourquoi, mercredi, lors de la première période. Leurs joueurs aiment conserver la rondelle. Leurs quatre trios sont bien équilibrés. L’échec avant est soutenu et très efficace.

La pression sur les défenseurs du Canadien – souvent à deux attaquants – était si intense qu’elle tuait toute tentative de transition. Le Tricolore était incapable de sortir de ses tranchées. Après 20 minutes, les Montréalais n’avaient tiré que cinq fois au but. Ça annonçait une longue soirée.

Mais au retour de la pause, le Canadien a rapidement tenté une première percée. Une deuxième. Une troisième. Et contre toute attente, il a trouvé des brèches dans les lignes ennemies. Les attaquants ont défoncé les remparts et se sont dirigés vers le filet. Artturi Lehkonen. Phillip Danault. Joel Armia. Brendan Gallagher, moins en périphérie que contre les Penguins. Ils ont tous eu de très belles chances de marquer.

Sauf que derrière les remparts, il y avait un deuxième mur.

En béton.

Carter Hart.

PHOTO MATT SLOCUM, ASSOCIATED PRESS

Carter Hart

Le jeune gardien des Flyers, 22 ans seulement, a été brillant. Particulièrement contre les tirs à très courte distance. Il a volé le match, de la même façon que Carey Price – très bon encore mercredi – l’avait fait contre les Penguins au tour précédent.

Avec d’autres performances comme celle-ci, il pourra mener les Flyers très loin dans ce tournoi. Peut-être jusqu’à la Coupe Stanley.

C’est assurément une défaite frustrante pour le Canadien. Sauf que les joueurs trouveront du réconfort dans le fait qu’ils n’ont pas été déclassés, même s’ils affrontaient la meilleure équipe de la LNH depuis le début de novembre. C’est déjà ça. Price est resté solide. Les unités spéciales du Tricolore en supériorité numérique ont enfin réussi un but, après la réunion de Shea Weber et Jeff Petry à la ligne bleue, et Jonathan Drouin qui joue plus près du filet. Ce sont de bonnes bases sur lesquelles Claude Julien peut relancer son équipe pour le prochain match.

Maintenant, pour que le Canadien ait une chance de survivre dans ce tournoi, Tomas Tatar doit retrouver sa touche. Le meilleur marqueur de l’équipe cette saison est invisible. Aucun tir cadré mercredi. Seulement cinq depuis la reprise. On sent que Claude Julien s’impatiente. Même Max Domi – affecté au quatrième trio – a joué plus que Tatar mercredi.

Ce n’est pas normal.

Attendez-vous à de nouveaux changements de trios.

L’oubli de François Legault

En juin dernier, lorsque la crise au Québec a commencé à s’estomper, François Legault a pris un moment pour remercier les premiers ministres des autres provinces pour leur collaboration. Il leur a envoyé des cadeaux.

Des masques du Canadien.

Ainsi que des lettres, que notre recherchiste William Leclerc a retrouvées. Toutes sont construites sur le même canevas.

« J’espère que vous apprécierez le masque aux couleurs des Canadiens de Montréal que je vous ai fait parvenir. C’est à la fois un moyen de vous protéger, de protéger votre entourage et d’exprimer votre appui pour ce qui est, j’en suis convaincu, votre équipe préférée. »

Le premier ministre s’est ensuite amusé à ajouter quelques phrases ici et là.

Au premier ministre de Terre-Neuve, il a écrit, à la main : « Cher Dwight. Je sais que vous êtes un partisan des Habs ! » Dans ses messages à ses confrères de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Manitoba, M. Legault se dit convaincu que le Canadien est leur équipe préférée, « après » les Canucks, les Oilers, les Flames et les Jets.

Puis il y a sa lettre au premier ministre de l’Ontario. Doug Ford. Que M. Legault appelle « mon cher ami Doug ». Il prend soin d’indiquer que le Canadien « est, j’en suis convaincu, votre équipe de hockey préférée après les Maple Leafs de Toronto ».

IMAGE TIRÉE D’UN DOCUMENT DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

Lettre de François Legault à Doug Ford

Sauf qu’en Ontario, il y a deux clubs de la LNH.

Les Maple Leafs.

Et les Sénateurs d’Ottawa.

Oubli volontaire ou non, ça démontre une chose. Les Sénateurs, abonnés au drame et à la chicane, ont encore beaucoup à faire pour sortir de l’anonymat et retrouver un vernis de respectabilité.

Votre cerveau va exploser !

C’est chaud ! C’est chaud ! C’est chaud ! Après quatre mois de confinement, j’ai finalement reçu une nouvelle livraison de statistiques tout aussi inutiles qu’incroyables. De la dynamite pour le cerveau. Prêts à transformer vos neurones en grains de popcorn ?

• Le match de mardi entre le Lightning de Tampa Bay et les Blue Jackets de Columbus a duré plus de six heures. J’aurais donc pu quitter La Presse en première période, affronter le trafic sur la 20 ou la 40 (au choix), commander une douzaine de beignes au Tim Hortons à Belleville, trouver un stationnement au centre-ville de Toronto et arriver à temps au Scotiabank Arena pour voir le but gagnant de Brayden Point.

• Le défenseur Seth Jones est resté sur la glace pendant 65 min 05 s. Un record. Pensez-y : c’est plus qu’une partie entière de saison – prolongation comprise. Mais surtout, ce sont plus de minutes en une soirée que 103 joueurs de la Ligue nationale… pendant toute la saison !

• Tous les patineurs ont réussi au moins un tir. Sauf un. Cam Atkinson. Qui, évidemment, est le joueur actif qui compte le plus de tirs dans l’uniforme des Blue Jackets (1725).

• Les deux équipes ont établi un record de la LNH, avec 92 tirs bloqués. L’ancienne marque ? 64. À eux seuls, les Blue Jackets en ont réussi 62.

• L’entraîneur-chef des Blue Jackets, John Tortorella, sera resté stratégique jusqu’à la fin. Même en huitième période, il continuait de soigner ses formations lors des mises au jeu. Ses défenseurs David Savard et Vladislav Gavrikov ont ainsi pris part à 32 mises au jeu en zone défensive. Dean Kulan et Ryan Murray ? Seulement 3 et 4 !

• Une petite dernière. Ma préférée. Celle qui fera fondre votre cerveau comme un popsicle laissé au soleil sur une chaise en aluminium. Mardi, les deux gardiens ont excellé. Andrei Vasilevskiy, du Lightning, a arrêté 61 tirs. Joonas Korpisalo, des Blue Jackets, 85. Résultat : même si chacun laissait passer les six prochains tirs dirigés contre lui, son taux d’arrêts dans cette série resterait au-dessus de ,900 !