Sur papier, les Flyers ont l’avantage sur le Canadien, après avoir amassé 18 points de plus en saison. Mais bon, on pouvait en dire autant des Penguins de Pittsburgh, avec le résultat que l’on connaît ! Comment se comparent les forces en présence ?

Attaquants

En matière de grandes vedettes, l’écart entre le Canadien et les Flyers n’est pas aussi énorme qu’il pouvait l’être avec les Penguins, par exemple. Par contre, les Flyers affichent un bel équilibre. Sean Couturier et Travis Konecny sont en train de devenir les nouveaux piliers, à respectivement 27 et 23 ans. Derrière eux, la production de Claude Giroux est en baisse pour la deuxième saison de suite ; le Franco-Ontarien se dirigeait vers une saison de 63 points. Jakub Voracek, lui, produisait à un rythme de 67 points. La ligne de centre des Flyers est particulière, car Couturier et Giroux évoluent au sein du même trio. Kevin Hayes agit donc comme deuxième centre, tandis que Nate Thompson et Derek Grant — des joueurs très défensifs — pilotent les troisième et quatrième trios. Ces trios sont intéressants aux ailes, avec le vétéran James van Riemsdyk et les jeunes Joel Farabee et Nicolas Aubé-Kubel comme options. Chez le Canadien, les plus optimistes diront que Tomas Tatar et Brendan Gallagher ne pourront pas être blanchis éternellement ; les deux ailiers ont totalisé une passe — ensemble — en quatre matchs contre Pittsburgh. Idem pour Joel Armia, qui devra sortir de sa torpeur. Il sera intéressant de voir comment Jesperi Kotkaniemi réagira à une compétition plus relevée, lui qui a affronté les maillons faibles de la chaîne chez les Penguins.

Avantage aux Flyers

Défenseurs

Les deux équipes ont un modèle dans lequel trois défenseurs occupent un rôle prépondérant. La grosse différence, c’est que ceux de Montréal — Shea Weber, Jeff Petry et Ben Chiarot — ont respectivement 34, 32 et 29 ans (Weber aura 35 ans vendredi). Ceux des Flyers — Matt Niskanen, Travis Sanheim et Ivan Provorov — ont 33, 24 et 23 ans. Brett Kulak, quand il joue en confiance comme il l’a fait la semaine dernière, peut être un numéro 4 parfaitement adéquat. Chez les Flyers, on avait bon espoir que le très robuste Robert Hagg puisse s’acquitter de ce rôle, mais ses responsabilités vont en diminuant depuis deux ans. Idem pour Shayne Gostisbehere, qui n’est jamais venu près de remplir les promesses créées par sa saison 2017-2018 de 65 points. Cela dit, les options dites de profondeur chez le Canadien ne sont guère mieux : Xavier Ouellet est un joueur étiqueté Ligue américaine, tandis qu’on se demande quel est l’avenir de Victor Mete dans la LNH si Alexander Romanov se taille une place à Montréal l’an prochain.

Avantage aux Flyers

Gardiens

Cette confrontation fera couler beaucoup d’encre : le jeune Carter Hart, qui a le potentiel de devenir un des meilleurs de sa génération, contre Carey Price, son idole, qui fêtera ses 33 ans cette semaine. Price vient de connaître la meilleure série de sa carrière, tandis que Hart n’a donné que deux buts en deux matchs, mais jouait dans le tournoi à la ronde, dans des matchs qui n’avaient pas l’intensité des séries. Une donnée intéressante : Hart a disputé 30 de ses 43 matchs (70 %) avec deux jours de repos ou plus. Price ? 28 sur 48, soit 48 %. Hart a donc eu l’avantage de ne pas être surmené, notamment parce que son équipe a cru bon de lui trouver un adjoint du calibre de la LNH, soit Brian Elliott. Dans les matchs disputés avec un seul jour de repos, Price a montré une efficacité de ,919 cette saison, contre ,900 pour Hart. Bref, Hart devra montrer qu’il peut se débrouiller avec un rythme de travail plus soutenu.

Avantage au Canadien

Unités spéciales

Dans les deux cas, en avantage numérique, il faut s’attendre à une certaine « correction boursière » ! Les Flyers n’ont pas marqué en 11 tentatives pendant le tournoi à la ronde. Le Canadien : 0 en 12 contre les Penguins. Les problèmes du Tricolore étaient déjà perceptibles à Brossard ; un jour, au camp, au bout d’une trentaine de minutes de jeu à cinq contre quatre, l’avantage numérique avait fait match nul 1-1 contre le désavantage numérique. Contre Pittsburgh, le CH a toutefois marqué deux buts dans les secondes qui ont suivi la fin d’un avantage numérique, signe que l’équipe a à tout le moins profité d’un certain élan après ses attaques à cinq. Le désavantage numérique du CH a tenu le coup, mais l’équipe a fait preuve d’indiscipline. De plus, les trois joueurs les plus punis sont des membres importants des unités d’infériorité numérique : Joel Armia, Phillip Danault et Paul Byron. Montréal ne pourra pas s’en tirer éternellement de cette façon. Chez les Flyers, Kevin Hayes (quatre buts en désavantage numérique cette saison) et Derek Grant (trois buts) sont à suivre.

Léger avantage aux Flyers