Marc Bergevin n’avait visiblement pas fini ses emplettes du temps des Fêtes avant le lancement de la prochaine saison.

Après Michael Frolik juste avant Noël, le Canadien de Montréal a ajouté un autre vétéran lundi. Au tour de Corey Perry d’accepter un pacte d’un an d’une valeur de 750 000 $.

Un autre cas de « faible risque, retour potentiel intéressant » qui a fait la renommée de Bergevin au cours des dernières années.

Le DG du Canadien a donc acquis pour 1,5 million deux joueurs qui ont touché quelque 7,3 millions l’an dernier. Plus de 3 millions, incluant les bonis, à Dallas pour Perry, et 4,3 millions à Calgary et à Buffalo pour Frolik.

Il faut dire que Perry n’est plus un jeune loup et que sa contribution offensive est en chute libre. Chez les Ducks d’Anaheim, il a longtemps formé avec Ryan Getzlaf l’un des duos les plus craints de la ligue, mais il a ralenti nettement plus rapidement que son ex-joueur de centre, ces derniers temps.

L’ailier droit de 6 pi 3 po et 205 lb n’a obtenu que 11 buts et 20 aides en 88 matchs au cours des deux dernières saisons. On est loin de ses 50 buts et 48 aides avec Anaheim en 2010-2011, saison magique qui lui avait valu les trophées Hart et Maurice-Richard.

Il apporte toutefois une tonne de leadership. Perry, 35 ans, a largement contribué à la Coupe Stanley des Ducks en 2007 et a aidé les Stars de Dallas à atteindre la finale dans la bulle à Edmonton. Il a aussi gagné l’or olympique avec l’équipe canadienne en 2010 et en 2014.

C’est donc dire que trois des cinq premiers ailiers droits du Canadien n’étaient pas de la formation la saison dernière. Dans l’organigramme, Corey Perry devrait se retrouver derrière Brendan Gallagher, Tyler Toffoli, Josh Anderson et Joel Armia. Frolik, pour sa part, peut jouer sur les deux ailes.

Peut-être Perry sera-t-il un passager de choix pour l’escouade volante (« taxi squad »), ce groupe de quatre à six joueurs qui suivra l’équipe, sans jouer, afin de permettre un rappel d’urgence à tout moment. Une nouveauté en 2021 due à la pandémie qui a toujours cours.

Choix de premier tour en 2003 d’Anaheim – alors les Mighty Ducks –, 28e au total, il a pris part à 1045 matchs de saison en carrière dans la LNH, obtenant 797 points (377 buts, 420 aides). Loin de fuir le jeu rude, il a également accumulé 1180 minutes de pénalité, dont cinq saisons consécutives de plus de 100 minutes.

En séries, le natif de Peterborough a ajouté 41 buts et 57 aides, pour 98 points, en 145 rencontres.

Le couteau suisse tchèque

Michael Frolik, qui a joué son hockey junior à Rimouski, a rencontré la presse montréalaise par visioconférence, lundi après-midi.

« Pour moi, c’est simplement une autre opportunité, un nouveau départ, a-t-il d’abord commenté. La dernière année a été difficile. »

En effet : 6 buts, 14 points et fiche de - 12 en 57 matchs avec les Flames et les Sabres, lui qui avait marqué 21 buts à chacune de ses deux premières saisons dans la LNH, avec les Panthers de la Floride. Il y a déjà une douzaine d’années, cela dit.

De toute façon, Frolik considère être en mesure d’aider le CH sur divers plans.

« On m’a souvent qualifié de joueur couteau suisse, a-t-il imagé. Au fil des ans, j’ai démontré que je peux jouer dans les deux sens. L’infériorité numérique a été une part importante de mon jeu ces dernières années. Je peux aider l’équipe à cet égard. »

Le Canadien a terminé le calendrier abrégé au 19e rang de la LNH en 2019-2020 à ce chapitre.

Le Tchèque connaît un peu Tomas Tatar, Ben Chiarot. Et le coach Claude Julien, qu’il a côtoyé en venant s’entraîner à Montréal avant la plupart de ses 12 années professionnelles.

Quel rôle ?

Michael Frolik ne semble pas vraiment savoir ce qui l’attend à Montréal, si ce n’est qu’il connaît bien la ville. Et qu’il est tout à fait conscient qu’il devra se battre pour obtenir du temps de glace.

Frolik n’a pas joué depuis mars et ne disposera que d’une dizaine de jours pour impressionner ses nouveaux patrons.

« Ce ne sera pas facile, surtout les premiers jours, a-t-il admis. Mais je me suis entraîné dur les derniers mois et je crois être en bonne forme. »

« C’est bon d’avoir de la compétition dans l’équipe. Ce sera une bataille. Mais il y aura beaucoup de matchs, beaucoup de back-to-back et des blessures peuvent toujours jouer un rôle. Avoir de la profondeur, c’est important en ce moment. Je crois que c’est ce que Marc [Bergevin] recherche. N’empêche que j’espère avoir un bon camp et un bon départ. »

Comme Perry, il pourrait aussi faire partie de la fameuse « taxi squad », s’il ne parvient pas à se tailler un poste parmi les 13 ou 14 premiers attaquants du club.

« On n’en a pas parlé. L’entente est venue plutôt rapidement, en quelques heures. J’ai simplement vu l’opportunité de jouer ici et je l’ai prise, a affirmé Frolik. Si je suis rayé de la formation pour les premiers matchs, je suis OK avec ça. Ça peut changer rapidement dans cette ligue. Si c’est ce qui se passe, j’attendrai ma chance et je serai prêt. »

Gaucher qui préfère l’aile droite, il a néanmoins beaucoup joué sur le flanc gauche. Une polyvalence qui pourrait l’aider à voyager avec le groupe principal plutôt qu’avec l’escouade volante.