La route vers la Coupe Stanley comporte beaucoup d’imprévus. Il faut du talent, bien sûr, mais de la chance, aussi, et des astres bien alignés.

Les Flyers de Philadelphie partaient favoris à l’aube des séries éliminatoires, après une deuxième moitié de saison fabuleuse et une fiche parfaite lors de la ronde de qualification.

Mais les Islanders les ont surpris. Ils menaient la série trois matchs à un, et étaient à une dizaine de minutes en troisième période de les renvoyer à la maison, jeudi soir.

Scott Laughton, encore lui, a marqué un but important, le but égalisateur en troisième. Il avait marqué le but en prolongation dans le match précédent. Les séries, c’est un peu ça aussi, un héros obscur qui émerge au moment opportun.

Choix de première ronde, 20e au total, en 2012, Laughton n’a jamais obtenu plus de 13 buts ou de 32 points dans une saison. Le voilà avec neuf points, dont cinq buts, en quatorze matchs depuis le début des séries, et deux buts gagnants.

Et en prolongation, les Flyers ont profité d’un bris de bâton de l’adversaire et Ivan Provorov a marqué le but gagnant.

Les Islanders ont pourtant dominé ce match outrageusement. Ils ont obtenu 53 tirs sur Carter Hart, contre seulement 31. Ils ont été victimes de 30 revirements, contre 16 pour Long Island.

Mais nous voilà à égalité, malgré l’absence du centre numéro un des Flyers, Sean Couturier, et un septième et ultime match sera nécessaire samedi.

Il s’agit de la première fois de leur histoire que les Flyers remportent trois matchs en prolongation dans la même série. Ça ne rappelle pas un peu le Canadien de 1993 ?

Les Islanders demeurent des adversaires coriaces. Ils n’ont pas de Connor McDavid ou de Nathan MacKinnon, ni de Cale Makar ou de Victor Hedman en défense. Leur gardien ne gagne pas 10 millions par année.

Mais ils pratiquent un système de jeu méthodique, qui n’est pas sans rappeler le Wild du Minnesota de Jacques Lemaire, pas l’équipe la plus talentueuse, mais capable d’achever des adversaires mieux cotés.

Les Islanders ont gagné une ronde en neuf ans avec leur superstar John Tavares. Depuis son départ, ils en ont remporté deux en deux ans, et pourraient en remporter une troisième avec une victoire samedi.

Long Island ne se complique pas la vie. Les attaquants de l’équipe font très peu d’entrée de zone en contrôle de la rondelle. On rejette plutôt le disque systématiquement dans le coin de patinoire, et on pratique un échec-avant soutenu pour faire travailler le défenseur adverse. D’où les revirements. Max Domi serait malheureux avec les Islanders. L’entraîneur Barry Trotz ne tolérerait pas longtemps ses jeux en dentelle à tenter de déjouer deux défenseurs en même temps.

Les défenseurs travaillent eux aussi comme des abeilles. Mais qui connaît vraiment les membres de ce top quatre constitué de Scott Mayfield, Ryan Pulock, Adam Pelech et Devon Toews ?

Une équipe à l’image de son directeur général Lou Lamoriello, ancien DG des Devils du New Jersey. Aucun joueur ne touche plus de sept millions par année.

Les jeunes doivent patienter. Le talentueux défenseur Noah Dobson attend son tour, même si le vétéran Andy Greene, 37 ans, a parfois de la difficulté à suivre.

Et a aussi un entraîneur en symbiose avec sa philosophie. Le temps de jeu est distribué de façon équitable et le manque d’effort n’est pas toléré.

Mais le réveil des colosses Kevin Hayes et James Van Riemsdyk, du côté des Flyers, entre autres, pourraient leur compliquer la vie encore davantage lors du septième match.