(Pittsburgh) Jim Rutherford n’est pas prêt à faire exploser le noyau qui a guidé les Penguins de Pittsburgh vers trois coupes Stanley en un peu plus d’une décennie.

Malgré tout, le vétéran directeur général est conscient qu’un important réoutillage est nécessaire à la suite d’une deuxième décevante prestation consécutive en matchs éliminatoires.

La question ne tourne pas uniquement autour du fait que les Penguins ont perdu neuf de leurs dix derniers matchs des séries. C’est de la manière qu’ils les ont perdus qui « déroute » Rutherford.

L’esprit batailleur qui définissait le groupe qui a remporté des championnats successifs en 2016 et en 2017 semble être totalement disparu. Ç’a n’a jamais été aussi évident que lors du quatrième match de leur série de qualification contre le Canadien de Montréal, lors duquel le Tricolore a marqué deux fois en troisième période pour éliminer les Penguins.

« Vous attendez de voir une énergie du désespoir dès la mise en jeu et elle n’est pas venue en première période », a noté Rutherford mardi.

« Elle n’est pas venue en deuxième période. Et c’était encore pire en troisième période. Quelque chose ne tourne pas rond lorsque vous n’avez pas cette énergie à ce moment particulier dans le but de gagner la série. »

Comprendre ce qui a pu expliquer ce déraillement, cependant, sera un peu plus compliqué. Rutherford demeure catégorique sur un point : il n’a nullement l’intention de se départir des vedettes Evgeni Malkin et Kristopher Letang.

Par ailleurs, il admet que le capitaine Sidney Crosby a besoin de plus d’aide si les Penguins espèrent demeurer au plus fort de la lutte pendant le reste de la carrière du futur membre du Temple de la renommée.

« En toute sincérité, le leadership de Sid ne change jamais et son approche ne change jamais. Je n’ai aucune inquiétude à cet égard », a déclaré Rutherford.

« Je pense que nous avons besoin d’un peu plus de quelques-uns des autres joueurs. Sont-ils en position pour continuer d’offrir ce leadership, que ce soit sur la glace ou dans le vestiaire ? Ou encore, avons-nous besoin d’autres joueurs pour se lever et en faire davantage ? »

Rutherford croit avoir attaqué le besoin des Penguins de revenir — comme le mentionne l’entraîneur Mike Sullivan — à la « bonne manière de jouer au hockey » lorsqu’il a échangé le talentueux et énigmatique attaquant Phil Kessel aux Coyotes de l’Arizona l’été dernier en retour d’Alex Galchenyuk, et lorsqu’il a fait l’acquisition de l’énergique attaquant Brandon Tanev via le marché des joueurs autonomes.

Bien que l’arrivée de Tanev se soit avérée un sage investissement, Galchenyuk ne s’est jamais adapté à sa nouvelle équipe et à la mi-février, il n’était plus avec les Penguins. Même l’infatigable Tanev n’a pas réussi à sumonter le jeu peu inspiré de ses coéquipiers.

Rutherford comprend qu’il serait facile de blâmer le congé de quatre mois causé par la COVID-19 mais il n’est pas prêt d’emprunter cette avenue.

« Vous pouvez avancer toutes les excuses que vous voulez, mais vous ne pouvez les avancer quand (une élimination rapide des séries) survient deux années consécutives », a fait remarquer Rutherford.

Le directeur général croit que l’équipe doit se rajeunir. Letang, Crosby et l’attaquant Patric Hornqvist ont tous 33 ans. Malkin en a 34. Ils ont tous offert des moments électrisants en saison régulière, mais pas autant pendant les séries.

En près de 83 minutes sur la patinoire, Malkin a été limité à une mention d’aide. L’attaque à cinq, qui inclut Crosby et Malkin, a paru à court de solutions pendant de longues séquences.

« Vous n’avez pas besoin d’avoir passé beaucoup de temps dans le hockey pour voir le groupe de joueurs que nous avions sur la glace et être déroutés par ce qui est arrivé », a fait remarquer Rutherford.

Malgré tout, il demeure confiant que l’équipe pourra continuer de demeurer dans un mode de « triomphe maintenant », comme ç’a été le cas pendant que Crosby et Malkin étaient au sommet de leur carrière respective.

« Nous sommes ici pour être un club au plus fort de la lutte et gagner la Coupe. Nous savons que cette fenêtre (pour gagner) devient de plus en plus petite. Nous réalisons que la porte est toujours ouverte et que c’est faisable. »