La course au trophée Calder, remis à la recrue par excellence dans la LNH, est passionnante. La lutte devrait se faire entre deux défenseurs, Cale Makar et Quinn Hughes, mais d’autres jeunes joueurs connaissent aussi des saisons épatantes. Le profil des six principaux candidats nous permet d’ailleurs de constater que la route vers la LNH n’est pas linéaire. Aucun des six premiers prétendants n’a été repêché dans le top 3, deux ont été choisis au septième tour et un autre a déjà été échangé deux fois…

Cale Makar

Avalanche du Colorado, défenseur, 4e choix au total en 2017

PHOTO RON CHENOY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Cale Makar

L’Avalanche a peut-être été avantagé de perdre la loterie, il y a deux ans. L’équipe avait les plus fortes probabilités de repêcher la première en vertu de son dernier rang au classement général. Ses recruteurs auraient-ils eu l’audace de choisir au premier rang un défenseur talentueux, certes, mais tout de même associé à une équipe junior A de l’Alberta, les Bandits de Brooks ? Les Devils du New Jersey et les Flyers de Philadelphie ont respecté le consensus général et repêché Nico Hischier et Nolan Patrick aux premier et deuxième rangs. Les Stars de Dallas ont choisi le défenseur Miro Heiskanen. Makar a été le dernier des quatre à atteindre la LNH, mais il est peut-être le meilleur de la cuvée. Il avait 47 points en 56 matchs et une fiche de + 11 avant la rencontre de dimanche soir à San Jose.

Quinn Hughes

Canucks de Vancouver, défenseur, 7e choix au total en 2018

PHOTO ANNE-MARIE SORVIN, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Quinn Hughes

Hughes a été repêché un an après Makar, après une saison de 29 points en 37 matchs à l’Université du Michigan, dans la NCAA. Comme Makar, c’est le prototype parfait du défenseur moderne : vif, rapide, capable de relancer l’attaque comme un maître. Sa taille de 5 pi 10 po et 170 lb a peut-être joué contre lui au repêchage, mais son intelligence et sa rapidité lui permettent d’esquiver les adversaires. Il avait 52 points en 65 matchs avant la rencontre de dimanche soir contre les Blue Jackets de Columbus et occupe le seul poste de défenseur au sein de la première unité en avantage numérique. Il a plus de points que Makar, mais celui-ci a une meilleure moyenne de point par match.

Dominik Kubalik

Blackhawks de Chicago, ailier gauche, 7e tour, 191e choix au total en 2013 (Los Angeles)

PHOTO SERGEI BELSKI, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Dominik Kubalik

Quelle était l’urgence pour les Kings de Los Angeles, un club en reconstruction, d’échanger Kubalik aux Blackhawks de Chicago pour un modeste choix de cinquième tour en janvier 2019 ? Il était pourtant dominant à 23 ans dans la Ligue nationale suisse. Les Blackhawks et leurs redoutables recruteurs ont vu juste. À sa première saison dans la LNH, à 24 ans, Kubalik a déjà 29 buts et 45 points au sein du premier trio avec Jonathan Toews et Brandon Saad. À ce rythme, il pourrait en marquer 37.

Victor Olofsson

Sabres de Buffalo, ailier droit, 7e tour, 181e choix au total en 2014

PHOTO TIMOTHY T. LUDWIG, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Victor Olofsson

Olofsson, 24 ans, est passé sous le radar à son année de repêchage. Il n’avait pas réussi à percer dans la première ligue en Suède (SHL), contrairement aux meilleurs de son âge, et se contentait de jouer pour le club junior de Modo, où il faisait néanmoins très bien. On n’a pas précipité son arrivée. Olofsson a passé quatre années supplémentaires en Suède, puis une saison dans la Ligue américaine, l’an dernier, où il a obtenu 63 points, dont 30 buts, en 66 matchs Le « projet » est finalement arrivé à maturité cette année. Il a 40 points en 52 matchs et ses succès ont contribué à la rétrogradation de Jeff Skinner, pourtant riche d’un nouveau contrat de 8 ans et 72 millions, au sein d’un trio moins offensif.

Nick Suzuki

Canadien de Montréal, centre, 13e choix au total en 2017 (Vegas)

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Nick Suzuki

Suzuki était peut-être la troisième pièce maîtresse du repêchage de 2017 pour les Golden Knights de Vegas. Les Golden Knights ont conservé Cody Glass, sixième choix au total, et finalement échangé le jeune défenseur Erik Brannstrom aux Sénateurs d’Ottawa pour obtenir Mark Stone, une fois Suzuki déjà à Montréal. Ils pourraient s’en mordre les doigts. Suzuki a ralenti offensivement récemment, mais il a 40 points en 69 matchs au compteur et montre le talent et l’assurance d’un éventuel centre numéro un. Si Max Pacioretty n’avait pas refusé un échange avec les Kings de Los Angeles, en juin 2018, Suzuki serait peut-être encore à Vegas… ou à Ottawa. Il est déjà parmi les meilleurs compteurs de la cuvée 2017 en termes de moyenne de point par match.

Adam Fox

Rangers de New York, défenseur, 3e tour, 66e choix au total en 2016 (Calgary)

PHOTO ADAM HUNGER, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Adam Fox

Fox était déjà un excellent défenseur offensif au sein du programme de développement américain à son année de repêchage, mais il a dû attendre le troisième tour avant d’être choisi. Des défenseurs moins talentueux au sein de sa propre équipe ont été repêchés avant lui. La suite nous explique un peu pourquoi. Fox, originaire de Jericho, dans l’État de New York, a été échangé une première fois des Flames aux Hurricanes de la Caroline parce qu’il n’avait pas l’intention de signer de contrat à Calgary. Il a fait le même coup aux Hurricanes, qui l’ont échangé aux Rangers de New York l’été dernier pour deux choix de deuxième tour. Cette fois était la bonne, semble-t-il. Fox, 22 ans, a 36 points en 67 matchs, une fiche de + 20 et il joue presque 19 minutes par match au sein de la première paire avec Ryan Lindgren.